28 avril 2007
par JDCh


Les yeux plus gros que le centre


Malgré ma grande défiance vis à vis de Démagolène et mon "dubitatisme" fort pour ce qui concerne Blayrou (nouveau surnom assez réussi dont la paternité revient à celui qu'il l'a inventé et qui se reconnaîtra...), j'ai regardé la séance de flirt politique que nos deux tourtereaux ont menée en milieu de journée.

Le "scoop" issu de cette session décontractée et rafraîchissante, c'est que nos deux amis sont d'accord sur des points importants: il est important que nos institutions fonctionnent plus démocratiquement, que la France et les Français se réconcilient avec l'Europe et que le problème des banlieues soient adressé dans la durée.... S'ils n'avaient parlé que de ces sujets de convergence, autant dire que la conversation bienveillante et aimable n'aurait eu strictement aucun intérêt... sauf peut-être celui de tenter d'isoler Sarkozix qui, pourtant, est aussi d'accord avec tout cela...

Pour rester dans les généralités, il paraît utile de dire que Blayrou, dans cet exercice inédit et sans enjeu direct, a été bien meilleur que son interlocutrice. La table penchait clairement de son côté, ses formules un peu bégayées étaient plus justes et il avait tout simplement l'air convaincu voire sincère...

Miss Démago était moins ridicule que, lorsqu'à la tribune d'un meeting, elle annone des déclarations creuses et "infantilisantes" ou s'auto-excite à scander les psaumes de "la France qu'elle veut". Elle est restée, de plus, calme et souriante pendant 99% du temps... mais sa schizophrénie, entre la femme avenante, moderne et souriante qu'elle veut incarner et la tigresse élevée par les éléphants socialo-communistes qu'elle ne pourra jamais renier, est apparue de façon flagrante lors de leur micro-débat sur les cautions que doivent fournir les locataires à leur bailleur...

Démagolène propose un "service public de la caution": une nouvelle institution pilotée par les collectivités régionales qui aurait pour mission de garantir le paiement des loyers des locataires sans caution. On imagine le coût d'une telle initiative, les combines locales ou individuelles qui en découleraient et tous les débats qui mobiliseraient notre parlement pour régler des questions comme "faut-il arrêter de verser des allocations logement à celui qui ne paie plus son loyer ou faut-il à la fois payer son loyer et lui verser des allocs !?"... Bref, Démagolène veut un nouveau "machin" en déficit permanent confirmant le système d'assistanat qui asphyxie notre économie.

Blayrou propose lui de rendre obligatoire une sorte d'assurance "loyers-impayés" qui ne coûterait que quelques dizaines d'euros par an et qui trouverait, sans doute, son efficacité si mutuelles et assureurs s'y mettaient dans une bonne émulation concurrentielle. Il ne s'agirait, après tout, que d'une extension de l'assurance habitation, qui est également obligatoire, et on peut, en tout cas, faire confiance à nos assureurs pour trouver les systèmes limitant les fraudes et les déficits !

Vexée par cette contre-proposition "pseudo-libérale", Miss Schizo s'est recalée dans sa chaise et a nerveusement rétorqué "les assureurs, ils font de l'argent sur le dos des pauvres !". Cette spontanéité fugace a été vite reprise en main par son auteur et Miss Démago est réapparue ensuite souriante et calme...

Ce petit "couac" a, en fait, tout révélé. Il a démontré, si besoin en était, que la candidate du PS est toujours celle d'un parti politique "collectiviste" qui ne sait pas aller là où finalement les Français les attendent à savoir la sociale-démocratie. Malgré la "magnet" que constituent Blayrou et ses 19% d'électeurs, tout positionnement, de la part de Démagolène, moderne, réformateur, assumant le monde dans lequel nous vivons, ne niant plus les mérites du marché et n'opposant plus les classes sociales entre elles n'est qu'un leurre, un attrape-mouches, bref un piège à c...

Pour être complet, il faut ajouter que nos deux "amoureux" ne sont pas d'accord non plus sur l'euro, les 35 heures et les quelques sujets à connotation économique qu'ils ont abordés. On peut savoir gré à Calibayrou d'être resté fidèle à ses convictions, de ne pas avoir accepté d'escamoter les différences profondes qui les séparent et de finalement de devenir le point focal de la social-démocratie dont nous avons besoin comme force d'alternance sortant ce pays de sa fameuse "guerre civile".

Les socialo-communisto-trotzkistes ne pèsent plus qu'un gros tiers de l'électorat... Si les Kouchner, Rocard, DSK et autres socialistes "éveillés" rejoignent le nouveau parti démocrate, cette élection présidentielle, malgré la pauvreté des débats, aura eu des vertus bien plus profondes qu'il n'y paraît.

Thank you Mister Blayrou !



24 avril 2007
par JDCh


Chauve qui peut...

Le prochain Président de la République Française ne sera pas chauve...

Contrairement à ses 5 prédécesseurs (de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterand et Chirac), Sarkozix ou Démagolène ne souffrent ni l'un ni l'autre de calvitie et l'heureux élu fera donc exception à la règle !

C'est pourtant cette règle qui avait contribué très certainement (au moins pour partie) à l'élimination de Jospin en 2002: comment les électeurs Français auraient-ils pu accorder la majorité à un homme au ramage abondant, frisé et blanc !

Ségolène semble pardonnée. Personne ne lui demande d'avoir le look de Sinead O'Connor ! Pourtant ça pourrait faire impression au sommet du G8 !

Chose amusante, le premier premier ministre de Nicolas sera, en cas d'élection de ce dernier, un "Juppé avec des cheveux": vous l'avez reconnu ? Et oui, il s'agit de François Fillon.... Je ne vous parle pas du cas Borloo qui lui succèdera...

Sarkoléon, lui, a décidé de mettre toutes les chances de son côté et va donc aller chez le coupe-tifs ce week-end ! Les Français aiment les "grosses têtes" et il le sait.

Quand on vous dit que la France est en train de changer !

PS: Etant moi-même doté un système capillaire réduit, vous comprendrez que seule la jalousie est à l'origine de ce "post" récréatif !



23 avril 2007
par JDCh


Vote utile ?

Je "m'y suis bien gourré" dans mon pronostic. Les Français ont voté "utile" et évité très heureusement un nouvel avril 2002.

Sarkosix fait un très beau score au dessus de 30% en piquant, sans doute, pas mal de voix à JM Le Pen. Démagolène fait également un très beau score surprenant si l'on considère son manque de crédibilité et les crocs en jambe de son propre camp. Nous avons maintenant deux projets face à face...

Etait-il utile de voter pour Calibayrou ? That is the question...

Notre ami pyrénéen, s'il est logique avec lui-même dans sa volonté de rompre avec le fameux clivage gauche-droite, devrait essayer de jouer l'union avec Démagolène... Si un tel scénario s'avérait, cette dernière pourrait gagner... Les électeurs du centre suivraient-ils leur candidat du premier tour ? That is the second question....

Moi, j'espère simplement que le débat va enfin aborder les problèmes économiques, que le trublion Calibayrou ne pas concentrer les médias sur la possible recomposition politique qu'il pourrait provoquer et que Sarkosix et Démagolène vont parler travail, emploi, chômage, prélèvements obligatoires, fiscalité, entreprises, mondialisation, Europe... lors de leur face à face du 2 mai.

Je suis sûr que les Français sont prêts à écouter...



20 avril 2007
par JDCh


Mon funeste pronostic

Fiducial, le groupe lyonnais d’expertise comptable, vient de rendre public le dernier sondage de la campagne. Un sondage réalisé par l’IFOP qui confirme la remontée de François Bayrou et le resserrement des écarts entre les trois principaux candidats.

Nicolas Sarkozy reste en tête au premier tour avec 28% des intentions de vote, suivi de Ségolène Royal à 22,5%, elle-même talonnée par François Bayrou qui se retrouve à 20%.

A noter que par rapport au sondage réalisé par l’IFOP il y a une semaine, le candidat de l’UMP comme la candidate du PS sont en baisse respectivement de 0,5 point et de 1,5 points alors que le candidat centriste progresse de 2 points. Bref, rien n’est joué à 48 h du premier tour dans le duel Bayrou-Royal, d’autant plus que la marge d’erreur communément admise par les instituts de sondage est de trois points. Et que cette étude fait apparaître deux phénomènes favorables au candidat centriste. D’une part, le nombre d’électeurs sûrs de voter pour Bayrou a progressé de façon significative (61% contre 39% quelques jours plus tôt). Ce qui souligne que désormais Bayrou est au même niveau de certitude que ses deux principaux rivaux. De plus le candidat centriste dispose d’une réserve de voix importante puisque 17% des électeurs de Royal se déclarent voter pour lui et 10% des électeurs de Sarkozy. Alors que Royal ne dispose que d’une réserve de 13% chez les électeurs de Bayrou et 6% chez les électeurs de Sarkozy. A signaler également que 20% des électeurs de Le Pen hésitent encore à voter Sarkozy.

Ce sondage a été réalisé à partir d’un échantillon de 952 personnes (méthode des quotas) du 17 au 19 avril.

Personnellement, je verrais (malheureusement) plutôt:

-Sarkozy 25%
-Le Pen 20%
-Royal 19%
-Bayrou 19%

Si j'ai raison, on saura dès dimanche qui est notre futur Président !

Si on réfléchit un peu, rien n'a vraiment changé depuis 2002 (grâce notamment à notre ChiChi national) qui ne justifierait pas une hausse forte de Le Pen et Bayrou fait sans doute plus de mal à Ségolène Royal que Chevènement en avait fait à Jospin.


Pourvu que je m'y gourre !



19 avril 2007
par JDCh


Airbus: un "clash" annonçant le "crash" ? (épisode 9)

J'avais annoncé dans le premier épisode de cette drama-saga que les actionnaires privés d'EADS allaient se rebeller contre l'Etat Français et sa gestion "politique" par définition souvent "anti-économique" d'une entreprise globale évoluant majoritairement dans un marché concurrentiel où la moindre erreur peut être payée "cash".

C'est chose faite (cf dépêche de l'AFP ci-dessous) via Arnaud Lagardère que je ne connais pas suffisamment pour dire s'il est un "héritier" ou un "entrepreneur" mais qui ne dit pas que des choses inutiles ou stupides dans ces déclarations à la presse.

Mes remarques:
  • S'il est vrai que le contrat de Noël Forgeard avait été approuvé dans son contenu par le Conseil d'administration d'EADS en 2000, il est normal d'exécuter ce contrat et la polémique impliquant Thierry Breton soulevée par Cécilio Hollande est sans objet. Tout ceci même si les montants perçus par quelqu'un qui semble avoir commis de grosses erreurs sont choquants...

  • La gestion" indirecte" par l'Etat Français, via la Sogeade et les administrateurs nommés par cette dernière au Conseil d'EADS, est excatement celle que je décrie (cf Les privatisations...) systématiquement: conflits d'intérêts, guerre des courtisans, incompétence promue par l'appui politique,... Bref, tout ce qui caractérise notre "capitalisme patriotique" à la noix. Soit une boîte est publique (au sens Français à savoir détenue à 100% par l'Etat), soit elle est privée (pas de détention directe ou indirecte de l'Etat Français). Les compromis sont désastreux...

  • Arnaud Lagardère allume Francis Mer ce qui correspond à "tirer sur une ambulance". Tout le monde s'est empressé d'oublier cet ancien ministre de l'économie. Sauf peut-être les actionnaires, les dirigeants et les salariés de SAFRAN qui l'ont accueilli récemment comme Président du Conseil de Surveillance. Une nouvelle drama-saga pour mon blog ?

  • Il épargne Sarkosix qui, je le pense, n'a pas du faire que du bien dans cette affaire tant il aime l'intervention de l'Etat dans l'économie depuis qu'"il a sauvé" Alstom ! ... Mais Arnaud et Nicolas sont potes...

  • Il rend hommage astucieusement à Jospin et DSK qui sont restés, et je veux bien le croire, dans leurs rôles de l'époque. Assez malin de la part de Lagardère qu'on ne peut plus taxer de "conservateur de droite".

Voilà quelques milliards d'euros de pertes qui s'expliquent pour partie par des guéguerres de personnes appuyées par tel ou tel homme politique. Du franchouillard bien de chez nous... De la gestion Etatique désastreuse sous AOC... Presque Groland !

Pendant ce temps, Boeing peut avancer tranquillement !

Les épisodes précédents...
cf Épisode 1
cf
Épisode 2
cf
Épisode 3
cf Épisode 4
cf Épisode 5
cf Épisode 6
cf Épisode 7
cf Épisode 8

ECO - EADS: l'Etat partage la responsabilité avec les actionnaires privés (Lagardère)
PARIS, 18 avr 2007 (AFP)
Arnaud Lagardère souligne l'importance du rôle joué par l'Etat depuis 2000 dans les "décisions majeures" de la vie d'EADS, même si le groupe Lagardère représente les intérêts français à la tête du groupe européen, dans une interview au Point à paraître jeudi.
"J'entends bien que les actionnaires privés d'EADS sont montrés du doigt et que tous les feux se concentrent sur Noël Forgeard" (l'ancien co-président exécutif d'EADS, NDLR), déclare M. Lagardère, coprésident français du conseil d'administration, en évoquant les difficultés de l'industrialisation de l'Airbus A380 et l'éviction en juillet 2006 de M. Forgeard assortie de 8,2 millions d'euros d'indemnités.
"On passe un peu vite sur d'autres facteurs comme le taux du dollar et le rôle de l'Etat", ajoute M. Lagardère. "Toutes les décisions majeures étaient préalablement soumises et présentées depuis 2000 à l'Etat au sein (de la) holding Sogeade", assure-t-il. Cette holding détient les parts françaises dans EADS (15% Etat, 15% Lagardère dont 7,5% en cours de cession) face aux 22,5% contrôlés par DaimlerChrysler, et nomme quatre des 11 membres du conseil d'administration, comme son partenaire allemand.

Cette "horlogerie fine", selon l'expression du Point, fait l'objet de différences d'interprétation. "Nous, les actionnaires privés, n'avons pas un mandat de gestion sans contrôle de l'Etat", souligne M. Lagardère. "L'Etat est représenté au conseil d'EADS", ajoute-t-il.
"L'Etat français n'est pas représenté au conseil d'administration d'EADS, conformément au pacte d'actionnaires conclu en 2000", a assuré de son côté mercredi un porte-parole du ministère de l'Economie. "Les conditions de départ de M. Forgeard de ses fonctions de dirigeant d'EADS ont été arrêtées par l'entreprise sans que l'Etat y soit associé sous aucune forme", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les indemnités de M. Forgeard, M. Lagardère souligne qu'elles "étaient prévues dans son contrat de longue date". "L'entreprise n'a pas d'autre choix que de respecter ce contrat, même si cela paraît choquant", ajoute-t-il.
"Pensons aussi à l'avenir à la gouvernance qu'il faudra modifier un jour", dit-il.
Evoquant la lutte interne qui avait fait rage entre 2003 et 2005 pour la succession de Philippe Camus à la coprésidence exécutive du groupe, M. Lagardère estime que "certains politiques ont encouragé Noël Forgeard à se lancer dans une bataille funeste contre Philippe Camus".
"Il est clair que le temps qui a été passé dans ce conflit de personnes ne l'a pas été pour Airbus", estime M. Lagardère.
Interrogé sur un soutien du président Jacques Chirac à Noël Forgeard, M. Lagardère déclare: "C'est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Jacques Chirac ne m'a jamais dit, par exemple: +c'est Forgeard qui doit prendre la tête d'EADS+".
Il met en revanche en cause le ministre de l'Economie de l'époque, Francis Mer. "Chez lui, tout était extrêmement ambigu, comme s'il y avait un message politique (...) alors que c'était un dossier industriel".
"Tout a traîné en longueur et pendant ce temps l'intégration d'Airbus prenait du retard. La bataille Forgeard-Camus faisait d'immense dégâts qui allaient se matérialiser quelques années plus tard", dit-il.
M. Lagardère rend en revanche hommage à Lionel Jospin et à Dominique Strauss-Kahn, Premier ministre PS et ministre de l'Economie au moment de la création d'EADS. "Ils ont fait ce qu'il fallait, dans l'intérêt du pays et celui de l'entreprise".

© 2007 AFP



15 avril 2007
par JDCh


Chômage, inflation, relations sociales et... mensonges

Un de mes lecteurs m'a interpellé récemment sur le thème "auriez-vous l'honnêteté de parler du NAIRU ?"... Son message sous-entendait que ce terme faisait partie du non-dit voire du tabou quand on évoque le taux de chômage en France...

J'ai essayé, dans ce "post", de, premièrement, démystifier ce fameux NAIRU et ensuite de compléter l'analyse sur la corrélation entre chômage, inflation et qualité des relations sociales.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je pense utile ici de citer une petite blague d'économiste que j'ai trouvée sur le site Econoclaste:"La première Loi de l'Economie est: pour tout économiste, il existe un économiste d'avis contraire. La seconde Loi de l'Economie est: ils ont tous les deux tort." Il est, en effet, utile de rappeler que la plupart des raisonnements qui vont suivre sont à ponctuer du fameux "toute chose étant égale par ailleurs" c'est à dire faisant l'hypothèse que l'on peut bouger à un instant donné un paramètre sans que les autres soient altérés et ce, au moins pour un "certain temps"...

Revenons donc au NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment) sur lequel j'ai été interpellé. Ce taux de chômage au dessus duquel on évite toute inflation est, en fait, une version sophistiquée du NRU de Friedman (Natural Rate of Unemployment), qui tient compte à la fois:
  • du fait que le marché du travail est un marché d'offre et de demande: il existe un niveau de salaire en deçà duquel les gens, ayant un certain profil de compétences ou d'expérience, décident que cela ne vaut pas le coup de travailler ou au delà duquel les entreprises, ayant des effectifs d'un certain type, jugent qu'il n'est pas rentable d'embaucher

  • et des liens de ce taux avec l'inflation (si le taux de chômage baisse, recruter devient plus difficile, les salaires ont tendance à augmenter ce qui provoque un phénomène inflationniste) sachant que, depuis le choc pétrolier des années 70, les banques centrales (la Fed aux Etats-Unis, les banques nationales et, depuis 1999, la BCE pour l'Union Européenne) fonctionnent dans la hantise de l'inflation et augmentent les taux d'intérêt dès que le risque semble se révéler.

Le "grand secret" serait donc, selon nos amis économistes de l'alter-gauche, que les états (sans doute manipulés par les "puissances financières occultes") maintiennent volontairement un taux de chômage élevé pour éviter toute hausse des salaires et tout risque d'inflation: la Banque Centrale Européenne, avec son culte de l'Euro fort, serait donc le coupable cynique du faible taux d'activité dans notre pays. Il y a un chouïa de vrai mais, aussi et surtout, beaucoup de faux dans cette analyse...

  • Il est tout à fait exact que des pays comme la France, et c'est encore plus vrai pour l'Italie, coutumière des dévaluations du franc français ou de la lire italienne assorties de mesure de relance du pouvoir d'achat, ont perdu cette arme d'illusionniste utilisée régulièrement consistant à donner l'impression, pour un temps, aux salariés que leur pouvoir d'achat évolue favorablement, relançant à la fois la consommation et la capacité des entreprises à exporter et redonnant, de ce fait, un coup de fouet bénéfique à l'économie nationale. Rappelons tout de même que le phénomène est absolument temporaire pour ce qui concerne la consommation et qu'en ces temps de mondialisation, l'effet immédiat d'une potentielle dévaluation de l'euro combinée avec une augmentation du pouvoir d'achat entraînerait, à court terme, une augmentation du déficit commercial assorti soit d'une inflation importée (cas du consommateur qui prend plus sa voiture et consomme plus de pétrole), soit d'une déflation importée (cas du consommateur de "chinoiseries" à bas prix). Rien n'assure, en tout cas, que la compétitivité des entreprises serait suffisamment améliorée, à moyen terme, pour augmenter nos exportations au delà la zone euro et, par là même, permettre la création d'emplois.

  • Il est également utile de préciser qu'en cas de hausse des taux d'intérêt visant à contrer une éventuelle inflation, le territoire considéré (la zone euro en l'occurrence) devient attractif pour le placement de capitaux, qui ont une grande liberté de mouvement, et que cet afflux de capitaux est macro-économiquement inflationniste mais favorable à l'investissement et donc à l'emploi... La baisse des taux permettant un endettement plus facile des entreprises et des ménages étant également favorable à l'investissement et à la consommation, on voit bien que le rôle de Monsieur Trichet "ne consiste qu'en un réglage de curseur" pour optimiser entre plusieurs points d'équilibres en évitant ce que tous les acteurs économiques détestent à savoir l'instabilité.

  • La seule solution pour changer les grands équilibres serait un "véritable krach inflationniste", qui pourrait avoir ses vertus, mais qui pose une grande et une grosse question: la grande "est comment les populations les plus fragiles réagiraient-elles à une situation où les revenus ne pourraient vraiment pas suivre les prix pendant une période assez longue ?" la grosse est "comment être sûr de retrouver une zone favorable d'équilibre des grands paramètres et de pas connaître une inflation galopant durablement ?" Nous serons peut-être contraints à cette solution mais il nous faudra alors accrocher nos ceintures...

Pour en revenir au NAIRU, dont on a vu ici que le concept est en train d'être rendu obsolète par la mondialisation des échanges de capitaux et de biens, il a effectivement fortement évolué dans les 20 dernières années du siècle dernier accompagnant l'augmentation du coût total du travail et de ce que d'aucuns appellent le progrès social. L'ensemble des pays de l'OCDE étant globalement exposés aux mêmes lois macro-économiques, ce qui paraît véritablement intéressant d'analyser, c'est le "hit parade" du NAIRU: il constitue à la fois une résultante et un diagnostic sur le taux de chômage structurel des pays membres.

Pour 2006 (comparé à 1999), on obtient ainsi le sous-ensemble suivant:

  • Irlande 3.5 (contre 7.1 en 1999)
  • Danemark 4.4 (6.3)
  • Suède 4.6 (5.8)
  • Royaume-Uni 4.7 (7.0)
  • Finlande 7.2 (10.6)
  • Italie 7.9 (10.4)
  • France 9.0 (9.5)
  • Allemagne 9.1 (8.3)
  • Espagne 9.7 (15.1)
A l'exception notable de l'Allemagne (qui ne l'oublions pas a du assimiler l'ex-RDA), nous sommes l'un des pays où le "taux de chômage structurel" est le plus élevé et surtout celui qui a le moins baissé sur les 7 dernières années. Il faut dire que si la France se nourrissait de réformes structurelles réussies, nous serions tous affamés !

Le chômage dit "structurel" est en fait la résultante complexe de nombreux facteurs dont aucun n'est déterminant mais pour lesquels la France a une fâcheuse tendance a être parmi les mauvais élèves. Dans le désordre:
  • différence entre minima sociaux et salaire net minimum (SMIC net): trop faible, l'intérêt de travailler est faible ou contestable;
  • coût du travail (incluant les charges sociales) pour une qualification donnée: trop haut, le choix de remplacer les hommes par des machines ou de délocaliser le travail deviennent une évidence;
  • la non recherche de gains de productivité du travail (exprimés en euros et non en temps): typique dans les organisations publiques ou monopolistiques et malheureusement vraie pour "la France des 35 heures", elle conduit à des coûts et des prix élevés qui réduisent à la fois l'attractivité et la diversité de l'offre (donc à une moindre consommation ou capacité à l'exportation) et conduisent ainsi à un taux de chômage plus élevé (raisonnement contre-intuitif mais juste, déjà évoqué dans L'emploi crée la croissance... mais totalement à l'encontre de la pensée unique gaucho-syndicale);
  • durée d'indemnisation du chômage et taux de remplacement: trop longue et/ou trop élevé, l'urgence a rechercher un nouveau job est faible;
  • rigidité du droit du travail: trop contraignant, l'employeur évite d'embaucher par crainte des tracas et des surcoûts liés à un potentiel licenciement ultérieur;
  • représentativité syndicale: peu représentatifs, les syndicats défendent avant tout leurs adhérents et certains corporatismes plutôt que l'intérêt général de baisse du taux de chômage;
  • centralisation syndicale: non locales, les négociations entre employeurs et syndicats sont stériles et ne prennent pas en compte de façon flexible la "réalité du terrain".

Sur ces deux derniers points, il est clair que notre système syndical issu de la Libération, donnant le monopole national à quelques centrales syndicales représentant environ 8% des salariés est bien évidemment édifiante. En étant polémique, les dégâts directs et collatéraux, en terme de taux d'emploi dans notre cher pays, provoqués par la défense des cheminots, des ouvriers du livre et de leurs homologues dans les différents fiefs CGT sont non-mesurables mais, sans nul doute, immenses. Défense acharnée d'avantages acquis devenus aberrants économiquement, refus systématique du changement et notamment de toute notion de gain de productivité, ligne Maginot érigée autour de notre code du travail complexe et castrateur... Bref, je pourrais être intarissable sur le sujet... Ces comportements ne sont, en fait, que la partie visible du mal-être de notre socio-économie... Et c'est un peu là que je voulais en venir... A cette absence de qualité dans les relations sociales qui frappe notre pays depuis fort longtemps...

Celle-ci est brillamment expliquée dans le dernier livre de Thomas Philippon "Le capitalisme d'héritiers, la crise Française du travail". Le caractère conflictuel des relations entre employeurs et employés (la France arrive en 102° position juste devant le Venezuela et le Nigeria pour ce qui concerne la coopération employeur-employé !) est totalement corrélé, selon Philippon, à la hausse du chômage observée depuis 30 ans.

L'explication donnée est assez limpide: le capitalisme Français est historiquement un capitalisme familial qui a fort longtemps fondé son approche des relations avec les salariés sur un modèle paternaliste. Depuis sont arrivés les héritiers biologiques (moins légitimes que leurs aïeuls) ou les héritiers d'adoption (pour la plupart parachutés issus de l'élite technocratique) qui ont préservé cette distance et infantilisation dans les relations sociales à l'intérieur de l'entreprise. La défiance, qu'ils provoquent, n'aide pas à établir le dialogue, les deux côtés campent sur des postures stériles et la capacité à travailler harmonieusement tout en étant performant économiquement devient nulle... Le cercle vicieux de notre économie reformulé suivant une vision historique et sociale qui est assez convaincante...

Elle me rappelle la conversation que j'ai eu un jour avec un citoyen Britannique qui venait de passer 18 mois en France et qui s'étonnait de la façon suivante: "France should be bankrupt but it is not" ("La france devrait être en faillite mais elle ne l'est pas"). A la question "but do you know why ?" ("mais sais-tu pourquoi ?") que je lui posais, notre ami, après une assez longue réflexion, répondit "French elite is very talented and.. they are very good liars !" ("L'élite Française est très talentueuse et... ce sont de très bon menteurs !").

J'ai déjà abordé cette question du mensonge (cf Les mensonges...) et, plus j'avance dans mes réflexions, plus je la trouve centrale... et elle rejoint quelque part le titre de mon blog. La campagne électorale ayant été totalement décevante pour ce qui concerne la mise en place d'un vrai dialogue entre les candidats face aux Français sur les vraies questions économiques, il ne me reste plus qu'à exhorter les uns et les autres.

Aux hommes et femmes politiques, arrêtez la démagogie et la morale à deux balles. Réformez le code du travail et la représentation syndicale, baissez les charges sociales pour les entreprises qui embauchent et laissez respirer ce pays qui en a tant besoin...

Aux grands et petits patrons et aux "managers" en général, même si l'immense majorité d'entre vous gère dans l'intérêt de son entreprise, arrêtez de "pipeauter" (par omission ou non), de prendre vos collaborateurs pour des enfants, d'agir en douce en mettant vos salariés devant le fait accompli et de gérer sans expliquer...

A ceux qui ont une boussoule qui donne le nord économique et qui ne sont ni hommes politiques, ni patrons, n'ayez plus honte de dire à vos collègues que vous avez compris quelles sont les règles du jeux et quelle voie suivre pour s'en sortir voire même réussir. Dîtes leurs que vous avez une envie non coupable de réussir...

Aux autres, ne hurlez pas à la mort dès qu'on vous parle d'économie, de productivité, de compétitivité, de flexibilité, de performance... et même de restructuration ou de fusions-acqusisitions. Soyez lucides économiquement, adoptez la boussole qui donne le nord et vous aurez le droit d'être exigeants !

Pour être clair et reboucler avec le fameux NAIRU, si la reconstruction d'un dialogue social de vérité nous conduisait à un taux de chômage beaucoup plus faible avec une inflation déclenchée par une hausse intelligente des salaires nets, je crois que nous serons tous plus heureux !



11 avril 2007
par JDCh


Airbus: un "clash" annonçant le "crash" ? (épisode 8)

Démagolène a encore raté une occasion de ne pas dire de bêtises. La dépêche de l'AFP rapporte la confusion des genres dans laquelle notre candidate à la fonction suprême pense entraîner les électeurs.

Réagissant à la révélation des indemnités de départ de Noël Forgeard (6 millions d'euros auxquels il convient, semble-t-il, d'ajouter 100.000€ par mois d'indemnisation de sa clause de non concurrence et ce, pour la durée de celle-ci), notre amie appelle à l'annulation pure et simple du plan Power8 de "survie" d'Airbus qui vise à réaliser 2 milliards d'euros d'économies annuelles d'ici 2010.

On peut considérer les indemnités de Monsieur Forgeard comme importantes et on pourrait y avoir inclu le respect de sa clause de non-concurrence mais on parle, de toute façon, de montants versés à l'ancien co-patron d'EADS qui correspondent à environ un millième du plan Power8 sur la période 2008-2010. Les Français n'aiment pas les chiffres mais le ratio ne devrait tout de même pas leur échapper.

Quant au fait de parler de "licenciements boursiers" alors que l'entreprise lance un plan de restructuration drastique et envisage même une augmentation de capital pour éviter la cessation de paiement, quelque part entre maintenant et 2009, on est à nouveau dans la démagogie coutumière de Madame Royal.

Enfin, si la société Airbus est dans l'état (sans jeu de mot) où elle est, ce n'est pas faute d'avoir été gérée par des gens désignés, côté Français, par l'Etat et chargés d'appliquer une des "politiques industrielles" dont nous avons le secret... Peut-être Démagolène a-t-elle, en fait, un agenda machiavélique consistant à mettre définitivement à terre financièrement EADS/Airbus afin de pouvoir les re-nationaliser pour pas cher ! Une vraie star de la finance finalement...

PS: Bizarrement, notre amie ne s'est pas présentée hier matin chez Jean-Pierre Elkabach pour une interview sur Europe 1. Une vraie bonne occasion de se taire non ratée cette fois-ci. Avait-elle peur d'être reçu par le guignol de JPE et non par le vrai ? A priori, non. Avait-elle peur que, dans son style mi-agressif mi-précis, JPE lui pose des questions appelant des réponses précises ne reposant ni sur la confusion des genres ni sur la démagogie. Peut-être...

Pour ceux qui n'ont pas suivi les épisodes précédents...
cf Épisode 1
cf
Épisode 2
cf
Épisode 3
cf Épisode 4
cf Épisode 5
cf Épisode 6
cf Épisode 7

PARIS, 11 avr 2007 (AFP)
Ségolène Royal a demandé mercredi "aux dirigeants d'Airbus de retirer la totalité du plan" Power8 qui prévoit 10.000 suppressions d'emplois, après les informations sur le "scandale" des indemnités versées à l'ex-PDG Noël Forgeard.

La candidate socialiste à la présidentielle a qualifié sur France 2 de "provocation" et de "scandale" les indemnités versées à l'ancien co-président exécutif d'EADS et ex-PDG d'Airbus, qui ont atteint plus de 6 millions d'euros lors de son départ en 2006 du groupe européen.

Elle a souligné que les régions socialistes avaient établi un "rapport de force presque moral" avec Airbus, qui avait déjà modifié son plan.

Pour autant, a poursuivi Ségolène Royal, "compte tenu de cette information (sur Noël Forgeard), je demande aux dirigeants d'Airbus de retirer la totalité de ce plan pour que nous mettions à plat la façon dont sont justifiées les suppressions d'emploi. Est-ce que ce sont des licenciements boursiers ou sont-ils justifiés par des stratégies industrielles?".

Rappelant que l'Etat est "actionnaire", elle a estimé qu'"il aurait pu s'opposer à cette façon de faire". "Si je suis élue présidente de la République, a-t-elle dit, dans les entreprises où l'Etat est actionnaire, il exercera ses responsabilités c'est-à-dire qu'il rendra publique la rémunération des hauts dirigeants".

En outre, a-t-elle promis, "l'Etat mettra en place de vraies politiques industrielles et ne tolérera pas que des dirigeants qui ont échoué partent avec la caisse tandis que des salariés eux paient les pots cassés".

© 2007 AFP



07 avril 2007
par JDCh


Immigration et identité nationale: quesaco ?

Je m'aventure rarement sur le terrain immédiatement polémique de l'immigration, de son intégration et du racisme d'une certaine partie de la population Française. Le sujet n'est plus tabou. L'aborder, même de façon alternative, reste risqué car la méthode du découpage des petites phrases permet d'accuser immédiatement celui qui s'y égare de xénophobie ou de racisme.

La question de "l'identité nationale" soulevée par la création éventuelle d'un "ministère de l'immigration et de l'identité nationale" proposée par Sarkozix et reprise par Démagolène à coup de marseillaise et de drapeau tricolore m'a fait me poser une question simple "la France a-t-elle encore une identité nationale ?" et si oui, quelle est-elle ?

Le dictionnaire de la langue française définit le terme "nation" comme un "ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique". Le vocable "identité nationale" est donc un pléonasme puisque le terme nation inclut la conscience d'une unité, il n'existe pas de nation sans identité nationale... Nous aurions donc besoin d'un "ministère de l'immigration et de la nation" ?!

La France a-t-elle une identité nationale ? La réponse paraît clairement oui. L'ensemble des citoyens Français appartient-il à cette nation ? Au risque de surprendre, je pense clairement que oui. Qu'un certain nombre de primo-immigrants n'en soit pas est une évidence. Dire que les descendants de ces immigrés, pour une immense majorité de nationalité Française, n'appartiennent pas à la nation Française est très certainement faux: ils parlent la langue de Molière, ils regardent TF1, ils vont à l'école de la République, ils aiment l'équipe de France de football et ils ont pour principal référentiel cette unité historique qui a forgé la nation Française. Mais de quoi parle-t-on ?

On parle en fait d'une entité politique qui, malgré des passages successifs par la Monarchie, l'Empire puis la République, a sacralisé une tradition "absolutiste", "colbertiste" et "jacobine" (et parfois encore "impérialiste"). Une nation fière d'avoir inclu dans sa constitution la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" de 1789. Une démocratie dans laquelle la volonté collective est incarnée par une élite politico-administrative régalienne et indéboulonnable. Une république quasi-totalitaire qui a la main sur le destin de chacun et surtout des plus démunis. Un Etat, protégé par la "frontonesque" devise "Liberté, Egalité, Fraternité", qui, tel un "dealer", distille gratuités, allocations, remboursements et indemnités pour être sûr de maintenir la dépendance de la majorité de ses citoyens. Bref, un "modèle" asphyxiant et à bout de souffle, qui ne fonctionne plus et qui est dans l'incapacité de se réformer sans violence voire sans une véritable révolution...

Contrairement aux Pays-Bas qui, comme nous, connaissent une forte poussée nationaliste d'extrême droite et ont rejeté le Traité Constitutionnel Européen, notre "identité nationale" est en fait assez peu respectueuse de la liberté individuelle mais ne s'accommode pas d'une juxtaposition quasi-étanche des communautés. Le paradoxe Français réside dans cette contradiction... Il vaut mieux être entrepreneur, homosexuel ou fumeur de hashish en Hollande qu'en France. Il est théoriquement plus favorable d'être d'origine Marocaine en France que chez nos voisins Bataves !

Nous n'avons en fait aucun problème d'identité nationale et il n'y a pas de lien causal entre identité nationale et immigration. Il y a simplement une jeunesse qu'elle soit blanche, beur ou black, qui a compris la promesse qui a été faite aux générations précédentes et qui s'aperçoit que cette promesse est non tenue et pire qu'elle n'en sera pas bénéficiaire. Entourée de pères, oncles ou grands frères, au chômage, au RMI et/ou dans la "débrouille", elle regarde cette fameuse identité nationale comme on regarde un miroir plein de fêlures. L'image est déformée et peu reluisante, le puzzle préfigure le chaos et le miroir semble devoir voler en éclat très bientôt !

Est-il donc normal que certains de ces jeunes suivent les barbus prosélytes, qu'ils arborent le drapeau ou le keffier palestinien ou encore qu'ils idéalisent la terre Africaine fuie par leurs grands-parents pour cause de pauvreté ? Tout cela semble compréhensible pour un adolescent ou un jeune homme qui est à la fois fier d'être Français quand Zidane marque un but et révolté de l'être tant il sent que le "modèle Français" ne fonctionne pas pour lui et ses potes...

Messieurs et mesdames les hommes et femmes politiques "républicains", la solution ne se trouve pas dans la réhabilitation des paroles de la Marseillaise, ni dans la mise à disposition de drapeaux bleu-blanc-rouge à attacher à l'antenne des voitures ou aux barreaux des balcons. Elle ne viendra pas non plus d'une politique assistano-égalitaire dont nous n'avons plus les moyens et qui tire de plus en plus de monde vers le bas. La solution ne viendra que d'une volonté ferme et tenace de nous libérer de notre système économique et social, castrateur et asphyxié, en redonnant liberté, autonomie, marges de manoeuvre, flexibilité et auto-motricité aux individus, aux organisations locales, aux entreprises,... bref, à la nation Française.

Si vous ne le faites pas, la révolution des Jaunes aura bel et bien lieu... Elle ne sera pas la conséquence d'un problème d'immigration, comme vous semblez le prétendre, mais d'un problème de génération: celle de vos/nos enfants !

Pour ma part, je continuerai à chanter la Marseillaise pour soutenir l'équipe de France de rugby mais je ne suis plus du tout certain de vouloir adhérer à "l'identité républicaine" qui semble être votre évangile collectiviste... Mon coran à moi, il prône l'initiative, la responsabilité et la liberté !



06 avril 2007
par JDCh


Bruno Bonnell: game over !











La presse s'émeut du départ du fondateur emblématique de l'éditeur de jeux vidéos Infogrames tandis que la bourse semble s'en réjouir (le cours a gagné plus de 28% hier).

L'histoire de Bruno Bonnell est avant tout une formidable histoire entrepreneuriale: il fonde Infogrammes à 25 ans, l'introduit sur le second marché à 35 ans et il se retrouve en 1999/2000 à un peu plus de 40 ans à la tête d'une entreprise n°2 mondial des jeux vidéos, visant un chiffre d'affaires supérieur au milliard de dollars, valant plus de 25 milliards de francs en Bourse et dont lui et ses co-fondateurs détiennent près d'un quart du capital... Un sans faute sur 16 ans !

Une grosse erreur a cependant été commise pendant cette période folle appelée la "bulle Internet". Cette erreur aurait été très certainement commise de la même façon, vu le contexte euphorique de l'époque, par un gestionnaire chevronné: lever environ 600 millions d'euros de dette sous forme d'obligations pour faire des acquisitions aux Etats-Unis et notamment acquérir GT Interactive.

Depuis 7 ans, le groupe Infogrames fait des pertes, se bat avec ses obligataires (les banquiers prêteurs des 500 millions d'euros) qu'il ne peut pas rembourser et... ses fondateurs ne détiennent plus aujourd'hui que 1,7% du capital avec une capitalisation boursière qui a atteint récemment son plus bas à 250 millions d'euros...

Dans sa Lettre aux actionnaires du 12/09/2006, Bruno Bonnell annonçait la fin du "tunnel". L'augmentation de capital évoquée a été réalisée en janvier dernier et l'offre d'échange portant sur les dernières obligations a été acceptée par 99,49% des porteurs mi-mars. Le groupe est sauvé de la faillite par incapacité à régler une dette exigible. Il reste très fragile quant à sa capacité à équilibrer l'exploitation...

Patrick Leuleu, ancien Directeur Général de Bouygues Telecom, succède à Bruno Bonnell -qui quitte totalement le groupe- en tant que Président-Directeur Général pour essayer de sortir le groupe de la zone rouge, lui permettre de survivre puis, je l'espère, de pouvoir redevenir conquérant.

J'espère également que Bruno Bonnell a pu, à la bonne époque, vendre une partie de ses actions et se retrouver à l'abri du besoin et qu'il aura la bonne idée et l'énergie pour relancer une nouvelle entreprise avec la maturité et l'expérience de ses presque 50 ans...

Je m'étonne cependant qu'il ait fallu 7 ans au groupe pour résoudre cette situation de sur-endettement. Qu'il n'y ait pas eu entretemps de scénario, prévoyant sans doute le départ de Bruno Bonnell de ses fonctions de dirigeant, permettant de recapitaliser l'entreprise plus vite et lui éviter le chemin de croix qu'elle a connu. Il est peu probable qu'une situation de ce genre ait pu perduré aussi longtemps aux Etats-Unis ou en Grande Bretagne...

My guess is that it has been time to move on for a long time...

A ceux qui en savent plus que moi de nous éclairer.



02 avril 2007
par JDCh


Démagolène y va de son poisson d'avril

Quand j'ai entendu ce matin à la radio que notre amie Démagolène proposait des "emplois gratuits pendant un an" pour les artisans, j'ai vraiment cru qu'il s'agissait d'un poisson d'avril !

L'article de la Tribune ci-dessous est daté du 30/03/07 et nous sommes le 2 avril... Il s'agirait donc d'une "vraie" proposition !

L'un de mes premiers patrons m'avait appris que "tout ce qui est gratuit n'a pas de valeur". Il avait 1000 fois raison.

Démagolène essaie de surenchérir sur Calibayrou en proposant une mesure digne de l'économie soviétique... Finalement, tous les salaires devraient être payés par l'Etat et une commission d'experts pourraient déterminer le salaire de chacun ! Ce serait une "France juste"... Non ?

Oui à la baisse des prélèvements obligatoires dans notre pays mais non à l'assistanat économique et à la nationalisation de l'artisanat !

Oui à des propositions de réforme de notre pays mais non au collectivisme et à cette attitude de "dealer" que notre élite socialo-technocratique semble tant affectionner !

Et dire que cette même Démagolène vilipendait les CNE/CPE car ils étaient censés créer un effet d'aubaine pour les employeurs... Là on est non seulement dans l'incitation à la fraude massive mais à un détournement fondamental de la relation entre le salarié et l'employeur, qui n'est bon ni pour l'un, ni pour l'autre, si l'un n'est même pas payé par l'autre...
Economie
La Tribune.fr -30/03/07 à 13:18 - 295 mots
Présidentielle
Ségolène Royal propose un emploi dans l'artisanat totalement gratuit
La candidate PS à l'élection présidentielle riposte à François Bayrou sur la question des allègements de charge. Aux deux emplois sans charge du candidat UDF, elle réplique par une proposition d'un emploi dans l'artisanat totalement financé, salaires et charge, par les pouvoirs publics.
La candidate PS à l'élection présidentielle considère que cette mesure est destinée aux "190.000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification". Cela s'appelle la réponse de la bergère au berger. Ce vendredi, Ségolène Royal a proposé en visite à Guéret (dans la Creuse) que les pouvoirs publics prennent en charge pendant un an "la totalité des salaires et des charges" des jeunes sans qualification qui seraient embauchés par les artisans et commerçants à la tête d'entreprises n'excédant pas, selon son entourage, dix salariés. Elle considère que cette mesure est destinée aux "190.000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification". Ils devraient ainsi pouvoir toucher au moins le SMIC. Ségolène Royal parle en l'occurrence d'un "pacte de confiance entre les artisans et commerçants d'un côté, les jeunes de l'autre".
Et elle rappelle qu'il existe en France "500.000 offres d'emploi non satisfaites" .Le coût d'une telle mesure est estimée en année pleine à un milliard d'euros par an. Il serait financé grâce au redéploiement des aides publiques à l'emploi qui représentent un montant global de 65 milliards d'euros.Mardi dernier, Ségolène Royal avait déjà proposé la prise en charge de la totalité du salaire et des charges pendant six mois pour l'embauche par des PME de jeunes diplômés.De quoi riposter au candidat UDF à l'élection présidentielle, François Bayrou, qui propose lui d'exonérer de charges les deux prochains emplois de toute entreprise, hors effet d'aubaine et avec un niveau de salaire plafonné.



01 avril 2007
par JDCh


Calibayrou: pas si mal

Résultat du petit sondage sur l'hypothèse où notre ami Calibayrou était élu Président de la République:

Ce serait une excellente chose pour la France 25.5%

Cela ne serait pas bon pour le pays 25.5%

Ce serait neutre voire legerement positif 21.8%

Ce serait la catastrophe absolue 11.8%

Je m'en fous 9.1%

Je n'en sais rien 6.4%

Vous êtes plus nombreux à penser que ce serait neutre, positif ou excellent pour le pays que pas bon ou catastrophique...

Je pensais que l'immobilisme de Calibayrou annulait totalement son côté anti-système du centre. Visiblement cela n'est pas le cas et les espoirs suscités par les autres candidats sont sans doute bien trop bas pour cela... Le non-changement dans la discontinuité semble être un scénario possible...

Pas vraiment gai tout cela !