14 avril 2006
par JDCh


Le percolateur plutôt que la bouilloire

La récente crise (inachevée) déclenchée par le CPE montre qu'une mesure, qui aurait sans doute été bénéfique pour l'emploi des jeunes sans qualification professionnelle (ce qui ne veut pas dire "non diplômé" ce qui explique la mobilisation étudiante...), ne permet pas de réformer ce pays en commençant par la "France d'en bas".

Les 2 éléments majeurs proposés par le CPE en rupture avec le code du travail (période de consolidation de 2 ans, licenciement possible sans motivation) sont certes importants mais ne sont pourtant pas très "osés" en terme de réforme visant à réduire le chômage. En effet, on n'y retrouve aucun élément consistant à baisser le coût du travail (problème central de notre économie) si ce n'est le coût de la rupture du contrat qui est allégé (problème réel quand on sait qu'en moyenne une entreprise dépense un an de salaire pour se séparer d'un collaborateur mais économiquement moindre que le coût même de cet emploi). Une mesure, que l'on pourrait qualifier d'assez marginale, a donc mis la France en ébullition !

Comme le dicton populaire "café bouillu, café foutu" le laisse penser, on ne peut faire du bon café dans une bouilloire. Et si l'on essayait le "percolateur" ?

Si l'on envisageait des réformes qui touchent dans un premier temps les "privilégiés" qui ont un contrat de travail protecteur (cadres moyens ou supérieurs avec CDI), qui gagnent bien leur vie (disons plus de 60.000 € par an) et qui regardent aujourd'hui étudiants et syndicats se débattre sans se sentir concernés.

Si l'on analyse le bulletin de salaire de cette population, on s'aperçoit que, pour 100€ nets (mais imposables par la suite à l'IRPP !) touchés par notre salarié "privilégié", 90 à 100€ sont acquittés "en sus" par son employeur (suivant que l'entreprise est taxable sur les salaires - cas des secteurs de la banque, finance, assurance, santé et enseignement privé par exemple - ou non). Cette somme "exorbitante" part en cotisations salariales et patronales à des organismes divers tels que la Sécurité Sociale, les complémentaires Santé et Prévoyance, les différents régimes de retraites par répartition, l'assurance Chômage, l'Etat au travers de la CSG/CRDS et de la taxe sur les salaires et plus marginalement les Allocations Familiales. C'est ce ratio entre le net perçu par le salarié et le coût total pour l'employeur qui entrave de façon lourde (et malheureusement croissante depuis plus de 25 ans) notre économie.

Imaginons donc que la loi (le code du travail) autorise employeurs et salariés percevant un salaire supérieur à 5000€ bruts par mois (appelé, par la suite, "seuil Perco") à signer un "avenant Perco" au CDI qui les lie. Avenant par lequel les modifications suivantes s'appliqueraient:

- les 90-100€ cités plus haut sont ramenés à 60-70€;

- les 30€ d'économie sont répartis comme suit: 10€ pour l'employeur, 10€ en salaire net et 10€ en complément de retraite par capitalisation (bien évidemment non imposable);

- acceptation par le salarié de conditions de licenciement simplifiées et moins onéreuses (préavis plus court, indemnités conventionnelles et/ou transactionnelles réduites) assortie d'une prise en charge plus rapide par les Assedic des personnes éventuellement concernées mais avec des indemnités moins généreuses et avec une dégressivité plus rapide;

- contribution à la charge du patient portée de 1 à 10€ (non remboursés par la Sécurité Sociale ni par les mutuelles) par acte médical;

- points de retraite par répartition acquis au pro-rata des cotisations réellement payées (soit sans doute environ 25% de moins);

- abandon total ou quasi-total des éventuels jours de RTT obtenus suite aux fameuses 35 heures;

- renoncement éventuel à toute allocation familiale (ce renoncement est un peu factice dans la mesure où la plupart de ces allocations ne sont, en fait, pas allouées aux salariés au delà du seuil Perco).

Les bénéfices économiques d'une telle migration d'une partie de la population ayant un CDI vers celle ayant signé un avenant Perco sont évidentes:

- pour les entreprises, économie de plus de 5% sur la masse salariale et flexibilité supérieure pour se départir d'un cadre ne donnant pas satisfaction ou en cas de difficultés économiques;

- pour les salariés, amélioration significative du pouvoir d'achat et individualisation d'un complément de retraite;

- pour nos systèmes de protection collective, abaissement du coût lié notamment à une responsabilisation forte des bénéficiaires.

Les bénéfices pédagogiques seraient évidemment également très significatifs surtout si le taux de signature des avenants Perco devient significatif. Ce devrait être le cas dans la mesure où, en plus d'une adhésion naturelle et vraisemblablement "encouragée" par les employeurs, les nouveaux embauchés au dessus du fameux seuil Perco se verraient proposer non plus un CDI mais un contrat Perco.

Je ne pense pas que les syndicats de cadres oseront prétendre que quelqu'un qui, par définition, est un manager ou un expert n'est pas capable de prendre cette décision (celle de signer ou non l'avenant Perco), ni que le contenu proposé est un total "scandale" (pour reprendre les mots de Georges Marchais).

Après un tel déploiement sur 2 ans, un bilan serait effectué et une négociation convention collective par convention collective s'engagerait pour décider de l'abaissement du seuil Perco afin de "toucher" une population beaucoup plus large. On imagine volontiers certains pans de l'économie fixant, par accord conventionnel, ce seuil à 2000€ tandis que d'autres plus "verrouillés" le maintiendraient au delà de 3500€.

On peut même envisager que des négociations "win win" s'engagent spontanément pour les salariés en dessous du seuil Perco: une sorte de première dans les relations entre syndicats de salariés et les organisations patronales où chaque chose a un prix et un coût, où le "give and take" devient la règle et où l'efficacité du système collectif ne repose plus sur le "toujours plus de coûts".

Bien sûr, les oiseaux de mauvais augure rétorqueront que les premiers signataires étant des privilégiés qui ne coûtent quasiment rien à la collectivité (car ils sont en bonne santé et au travail), un "slump" dans nos déficits sociaux sera observé dans un premier temps: c'est juste mais, si cela dure, cela restera marginal et si, au contraire, le taux de pénétration augmente, cela deviendra faux...

Tout le monde comprend que, concernant le football, lorsque l'on est mené au score, il vaut mieux remplacer un défenseur par un attaquant que le contraire. En économie, c'est tout simplement pareil...

En étant encore un peu plus optimiste, on peut même imaginer que cet avenant Perco puisse s'appliquer aux hauts fonctionnaires (puis aux cadres de la fonction publique) en remplaçant le "deal" sur les conditions de licenciement et d'assurance chômage par une "prime de renonciation à l'emploi à vie" incitative (1 an de traitement au moins versé en cas de démission) permettant d'abord de "dégraisser" (je fais exprès d'utiliser un terme provoquant) nos effectifs publics jusqu'à être obligés de recruter des gens issus de l'économie de marché en remplacement des démissionnaires: enfin de nouvelles aventures pour les fonctionnaires de formation et du sang neuf dans les couloirs de nos administrations !

Quant aux défenseurs ardents et bornés de l'égalitarisme qui iront probablement jusqu'à dire que cette mesure est encore faite pour "privilégier les privilégiés", il faudra leur dire qu'il leur appartient de descendre dans la rue pour réclamer sa généralisation !

Je terminerai sur un démenti. L'"avenant Perco" ne s'appelle pas "avenant Sarko". Je ne suis pas un fan de Nicolas S qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable de son passage à Bercy. Ce monsieur est le seul à parler de scénario de "rupture" ce qui me paraît sympathique. Saurait-il envoyer aux oubliettes nos traditions colbertistes, jacobines et finalement démagogues (l'état omnipotent s'occupe de tout, dépense toujours plus et infantilise le citoyen) ? Je n'en sais fichtre rien. En tout cas, c'est le challenge que je désigne à l'ensemble de nos gouvernants (actuels et futurs).

Vive la "concrêticité" ! (cf Post précédent)



19 Comments:

At 12:38 PM, avril 14, 2006, Blogger addictedtofinance a dit...

commencer par "privilégier" les privilégiés, n'est pas très bonne méthode de réforme, même si sur le fond je suis d'accord avec vous sur le ratio net perçu et cout total pour l'employeur.

Quant à votre proposition je serais plus pour une redéploiment des charges de l'Etat et une gestion plus customer oriented: on taille dans l'administratif en redéployant les effectifs sur le "front-side".

et avec les départs en retraite on réforme dans "la douceur" sur dix ans...

reste qu'il nous revient de déterminer ce que nous appelons "service public" pour en établir le financement... vaste programme.

 
At 1:43 PM, avril 14, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

Wow! I had a dream! Reste qu'il nous revient de determiner ce que nous appelons "secteur abrite", ce qui depasse tres largement l'Etat, les Collectivites, il existe toute une frange d'emplois abrites ou quasi abrites, des fonctionnaires et des "fonctionnaires prives", des secteurs dependants de la subvention, subvention qui pour partie contribue a deguiser du chomage... On voit des apparences, on ne voit pas le cout de ces transferts.
En parallele il faut envisager la refonte de la fiscalite appliquee aux entreprises de facon a ce que des deux bouts, charges sociales et fiscalite des entreprises, le signal soit donne du passage de l'economie socialisee et de connivence vers une economie dans le mouvement global et entrepreneuriale.
On peut egalement parler de la refonte de l'education, vers des formations donnant capacite d'employabilite (connaissances utiles), en decloisonnant les disciplines trop formatees pour permettres aux gens de divers domaines de se parler et arriver a faire projets communs.
On peut egalement parler de la refonte des principes du droit, aller vers des regulations de pratiques plutot que des theorisations statiques et a priori (par un aeropage de clercs) du reel tel qu'il est pense par eux et coller cela sur une societe en evolution permanente; la bloquant, l'entravant. Bref il faut toutes sortes de percolateurs par domaines.
On doit surtout parler de la reduction des mandats politiques a deux dans une vie et sans cumul. On doit parler de la necessaire demission des fonctionnaires si ils sont tentes par la politique. On doit egalement parler de parfaitement clarifier toute position en conflit d'interet avec obligation de declaration pour certains postes cette declaration etant egalement celle des liens familiaux. Clarifier les pouvoirs et les contre-pouvoirs. Ceci dans l'esprit suivant pour eviter que en payant ses impots une entreprise ne finance pas en fait la subvention de son competiteur, qui ainsi allege par l'impot negatif lui ravit ses marches.
On peut egalement envisager la reduction du nombre de machins, des strates administratives, 7 au total, et plus de 400000 politiques dans cet ensemble demarrant avec plus de 36000 communes. On peut egalement clarifier les chiffres officiels. I had a dream!

 
At 2:15 PM, avril 14, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

Nicolas S. ou pas. Les recents evenements ont certainement discredite et le President et le Premier Ministre. Mais il est certains que leur pouvoir de nuisance est intact! NS bride par ceux la meme ne pourra aller vers la rupture necessaire, c'est le scenario de racornissement national. Sainte Segolene, et ses troupes, nous amene a un scenarion de reve, suivi de "rude awakening". Non il faut souhaiter une rupture tant ce pays creve de ses contradictions internes avec sa vieille pratique elitiste et d'intolerance.

 
At 3:36 PM, avril 14, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

JDCh,

Je trouve ton scénario trop compliqué pour etre réaliste.

J'opterai plutot pour une baisse des charges patronales redistribués entierement aux salariés.
Pour récuperer le manque a gagner, il suffirait d'augmenter la TVA sur les biens de consommation courants. (provenant de l'etranger pour la plupart)

Cette idée n'est pas de moi mais d'un economiste ayant fait une etude pour le gouvernement sur le sujet il y a quelques temps.

 
At 4:07 PM, avril 14, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

Le systeme est coince.

"Le mieux serait que Jacques Chirac s'en aille pour lever au plus vite l'hypothèque présidentielle. Ne rêvons pas : si l'intérêt particulier devait chez lui s'effacer au profit de l'intérêt général, ça se saurait."

"La droite est sotte et la gauche cynique. La première arrive avec son bol d'huile de ricin à la main et s'étonne de ne pas être accueillie avec des vivats. La seconde oscille entre une distribution offensive de faux droits, telle la retraite à 60 ans ou les 35 heures, et la crispation défensive sur les droits acquis, crispation abusivement identifiée à la réduction des inégalités."

"on a découvert que Villepin n'était, comme jadis Daladier, qu'un «roseau peint en fer». Par son mélange de rodomontades et d'«à-plat-ventrisme», il a montré qu'il était le digne émule de Jacques Chirac. Villepin, c'est un perroquet qui a voulu se faire passer pour un aigle. Sans grand succès."

"Cette crise révèle l'impuissance de l'Etat fort. La France reste «cette terre de commandement» décrite par Crozier il y a un demi-siècle, à ceci près que personne n'y obéit plus."

Bien vu non?

 
At 5:33 PM, avril 14, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

France can certainly boast a strong private sector, including many companies that have benefited from globalization. But its unwillingness to enact certain structural reforms, especially involving labor, have given it a relatively poor ranking on the World Economic Forum competitiveness index. Two officials with the Federal Reserve Bank of Dallas write that recent data show the more that countries adopt policies responsive to an integrated world economy—such as reforming labor laws—the faster they achieve economic growth, lower inflation, and higher incomes (NYT).

http://www.weforum.org/site/
homepublic.nsf/Content/
Global+Competitiveness+
Programme%5CGlobal+
Competitiveness+Report

http://www.nytimes.com/
2006/04/10/opinion/
10cox.html?_r=1&oref=slogin

 
At 8:06 PM, avril 14, 2006, Blogger JDCh a dit...

Pour François Albert,

ma proposition n'est pas une vision complète de ce qu'il faudrait faire: juste une suggestion illustrant la façon de faire.

Je ne propose pas de "privilégier les privilégiés" mais de les "précariser avec leur consentement et des bénéfices".

 
At 10:30 PM, avril 14, 2006, Blogger Chitah a dit...

Quelle est cette étude dont parle un utilisateur anonyme, à propos de la proposition de rendre aux salariés les cotisations sociales (les salariales et celles appelées de manière curieuse "patronales", ce qui est une distinction fictive)?

Cela m'intéresse.

 
At 12:48 AM, avril 15, 2006, Blogger addictedtofinance a dit...

je postais en pensant que l'on a tjs une vision manichéenne des classes avec les sales riches et les "pauvres pauvres"...

toute réforme même inefficace faisant "saigner" les premiers sera hélas toujours mieux accueillie qu'une plus douce favorisant la répartition de nouvelles richesses crées par les plus aisés...


j'aurais aimé ajouter un point d'interrogation.

 
At 11:01 AM, avril 15, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

Bricoler autour de la repartition des miettes est un exercice bien connu. Mais je le pense assez illusoire, voici pourquoi! Rien ne se fera tant que des deux cotes de la fracture, le premier etant une population dans l'illusion anti-economique (vantee par le corps enseignant), le second etant un "capitalisme" dans l'illusion d'activites immuables avec rentes garanties (en reference aux physiocrates, insuffisament entrepreneurial, sans innovation et en suivisme, en quete d'abris reglementaires, etc...), tant que ces deux ensembles dans des illusions antagonistes ne cederont sur leurs croyances. (Bien evidemment il y a une population et un capitalisme echappant a ce biais mais c'est minorite dont la masse est sous-critique; ces gens nagent a contre-courant dans un contre-courant qu'est ce pays)

Tout le reste est illusoire. On peut echafauder tous les scenario, on peut ecrire mille mots encore, tout a ete dit, tout, des centaines de livres et on excelle a cet exercice, on exerce egalement dans l'art subtil de ne pas appliquer.

L'economie est soutenue par des subventions, des secteurs sont soutenues par des politiques keynesiennes, tout ceci permet a l'etat de justifier son role, les physiocrates se sentent egalement rassures par ce role protecteur.

La population anti-economique est renforcee dans ses convictions (issues d'un lavage de cerveau patient commencant a l'ecole et relaye dans les media) en voyant ses "champions" mis a mal dans l'economie reelle, son interpretation est biaisee, elle voit l'attaque exterieuyre, elle ne comprends pas la cause profonde interne. Si on perd c'est que les autres trichent. Si on perd c'est la faute a l'exterieur.

Les genies politiques s'empressent de designer l'exterieur comme cause de tous les mùaux nationaux, se dechargeant ainsi de leurs responsabilites dans ce naufrage. D'autress designent les tricheries de cet exterieur maudit, comme un certain Maire le fit pour expliquer son echec dans l'attribution des jeux Olympiques.

Les anti-tout relaient infiniment a tous propos, le rechauffement climatique, les OGM, les delocalisations, le retard technologique, les volontes atlantistes des pays nouveaux entrants dans l'UE, les anglo-saxons... Anti-science, anti-technologies, anti-economie et donc anti-amerique qui excelle en l'ensemble, grand satan designe origine de tous les maux nationaux. Vieille tradition elitiste et d'intolerance se cristallisant a nouveau. Manipulation par l'ampilage de bureaux et de machins inutiles qui servent seulement a deguiser la realite en verites construites.

Les enseignant anti-tout sortent renforces "je vous ai bien dit que l'exterieur est petri de fourberies...".

Tout ceci demande une secousse, atteindre un fond, et que l'acte declencheur des reformes profondes arrive de l'exterieur. Le FMI ou bien l'Europe, ou en Europe des pays qui exigeraient de mettre de l'ordre dans les affaires interieures car le machin gaulois plomberait trop le reste...

 
At 11:32 AM, avril 15, 2006, Blogger JDCh a dit...

Tout à fait d'accord avec le commentaire précédent. Ma contribution qui se veut avant tout pédagogique se veut utile mais est sans doute vaine... sauf à ce que des "anti-touts à l'esprit ouvert" ne tombent par hasard sur ce blog !

 
At 10:45 AM, avril 23, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

"Les anti-touts à l'esprit ouvert" ? Je crains que ce ne soit une denrée introuvable en France, où chacun est arc-bouté sur ses positions comme jamais, où nous avons la Gauche la plus irresponsable et dogmatique de tous les pays "développés" (même au Vietnam Bill Gates vient d'être accueilli comme un héros par les étudiants : imaginez chez nous : Américain ET riche = double tare : nos commandos estudiantins, soutenus par nos syndicats ouverts et réformistes, auraient tout mis en oeuvre pour lui faire comprendre qu'ici il n'était pas le bienvenu !.
La mentalité devrait changer en profondeur en partant de la maternelle, et ce n'est pas gagné !
Seule issue possible actuellement ? Une victoire trés large de N. Sarkozy, lui donnant toute légitimité à oser, sans craindre les mouvements de grève et manifs qui ne manqueraient pas de survenir : il est le seul à tenir un discours de bon sens et ne peut rien faire de concret en dehors de son ministère jusqu'en 2007, Chirac et Villepin étant capables de préférer faire gagner la Gauche plutôt que lui...Aprés,il ne reste plus qu' à espérer que, pour une fois, nos illusions n'en étaient pas... C'est une autre histoire !
Je suis bien entendu tout à fait d'accord avec les analyses précédentes.

 
At 11:43 AM, avril 23, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

En effet on ne change que difficilement la culture d'un peuple. Le problème vient de ce que "nous" avons jeté notre Liberté depuis longtemps à un Etat qui l'exerce à notre place. Or l'Etat ce sont des gens, des processus, pas une chose simplifiée. Tout vient de ces processus (choix, priorités) qui sont détournés au profit des gens d'Etat (profit au sens large)! Le problème de NS comme tout politique est de manier les deux discours, celui simplifié compatible avec les media et celui d'expert qui comprend des contradictions internes et est moins aisé, moins "cool". Or l'analyse du pays et les réformes à réaliser demandent le second, et la conquête du pouvoir le premier! L'impact négatif des sortants à sortir est certain, vieille habitude de "flingueur-pro", dont les victimes furent Chaban, Giscard, Balladur, etc... Donc NS a une cible dans le dos! Mais il faut nous méfier de la propension française à nous jeter dans les bras de l'homme providentiel. Nous devons donc dépasser cette posture infantilisante et demander à notre représentation un rapport adulte-adulte. Ce serait "bien" que NS très à l'aise en tribune glisse ce genre de propos en montrant le contraste entre sa position et le passé. Il garde la notion de rupture, mais lui donne un sens de mouvement, de dynamique en parlant de vécus et non plus rupture entre des concepts... Et si nous devons parler de Liberté, parlons en comme d'une méthode. C'est certainement la seule piste pour échapper aux illusions

Mais à mon sens l'écueil majeur vient de ce que la société est tellement prise dans des équilibres mensongers qu'il y a bien trop de monde qui dépend de leur maintient. Entre l'état initial et l'état réformé (compatible en jeu égal dans la globalisation) il existe un gap redoutable à franchir.

J'avance l'hypotyhèse suivante: réforme en transverse, obtenir une pression exterieure, poussant à des réformes profondes internes, ceci en conjonction avec le début de mandat.

 
At 12:23 PM, avril 23, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

Effectivement, et cette pression "extérieure" va s'exercer de plus en plus de la part de l'Europe déjà, obligatoirement ; et malgré l'échec du référendum (pour cause de Constitution trop libérale, j'hallucine !) nous sommes bien tenus de respecter a minima les accords communs antérieurs ! Sans oublier les comparaisons plus faciles à faire avec les résultats et politiques de nos voisins.
Faudra-t-il que nous tombions au rang des pays tributaires du FMI pour comprendre ?
Concernant N.S., sa position n'est pas trés aisée et il a besoin de ratisser large..quitte à se faire taxer de populiste (ce sera la moindre des insultes à venir !), mais la notion de rupture en termes de concept me semble sous-entendue pour ceux qui ont une oreille attentive.Il a déjà avancé des pistes bien "révolutionnaires" pour notre charmant pays :).
Mais c'est vrai, si nous avions (moi en tout cas) regardé un peu en arrière avec lucidité avant de mettre nos bulletins dans l'urne,nous n'en serions peut-être pas là !!

jdch : un CADRE MOYEN à 60 000 €/an, en France ? Ce ne serait pas une vision un peu "Silicon Valley" du revenu de nos compatriotes ? :)

 
At 3:18 PM, avril 23, 2006, Blogger JDCh a dit...

Vision silicon valley, j'aurais dit $100,000. Plutôt vision du secteur informatique & télécom dans lequel beaucoup d'ingénieurs que l'on ne peut qualifier de cadres supérieurs ont un salaire annuel supérieur à 60.000€ bruts.

 
At 5:31 PM, avril 23, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

JDCh, OK dans secteur bien spécifique !

 
At 11:41 AM, avril 24, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

Oui un changement énorme à réaliser dans un pays en refus de changement mais en parlant beaucoup!

JDCH : idée, exposer les conditions du succés de la silicon valley, et en lecture juxtalinéaire l'état des lieux, le contraste thème à thème!
ce serait très pédagogique. JF

 
At 6:48 PM, avril 27, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

Les conditions de la flexibilite. La flexibilite suppose egalement le mouvement dans la population des entreprises, de nouveaux entrants et l'acceptation de la disparition d'activites non rentables. Or en ce doamaine tant l'Etat que des lobbys poussent a la transfusion permanente de subsides keynesiennes pour maintenir l'existant faussant le marché et figeant les performances. On pousse ainsi a la penurie en renouvellement et egalement en croissance, on pousse ainsi au controle renforce de l'Etat dans cette economie de complaisance, certains trouvent ainsi une facilite pour durer sans trop s'en faire sans innover. Vrai en divers domaines ou l'Etat et tous ses faux nez sont en fait clients et parfois client unique, btp, construction ferroviaire, (j'en passe volontairement) etc... Les entreprises de high-tech ne se creent que rarement en ce systeme, une vraie bonne idee de perimetre mondial se localise aux usa. Pourquoi? Precisement parce que le cout de ce qui precede plus l'ensemble des connivences qui ont permis bien des spoliations d'entrepreneurs, et qui sont connues, tout ceci a cree un repoussoir. Certains se font encore prendre lire cette fable:

http://h16.free.fr/index.php?2006/04/17/162-une-fable-actuelle

A finalite pedagogique et tres concrete.

 
At 11:13 PM, avril 27, 2006, Blogger JDCh a dit...

H16,
I can't agree more

 

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