Refondation Ecole
Ci-dessous la réplique d'un email reçu de l'un de mes confrères (et néanmoins ami !).
Le problème soulevé est grave et les pistes envisagées très certainement les bonnes.
Je n'ai pas pu faire autrement que signer...
Bonjour!
Une fois n'est pas coutume, voici un mail qui ne parle pas directement de business!
Voici une pétition www.refondation-ecole.net que vous pouvez remplir en 30 secondes, qui contribuera à soutenir ceux qui se battent pour que l'école ne soit pas une garderie où l'on apprend à céder à la démagogie, mais un lieu où l'on grandit en savoirs.
Nous en aurons besoin pour que notre petit pays ne devienne pas la banlieue du Monde.
A bientôt
Jean SCHMITT
14 Comments:
Sous un autre nom ;)? Blague à part, j'ai signé aussi, et des deux mains...
Et pourquoi sauver ce qui ne peut l'être?
Pour ma part, j'investi une part non négligeable du budget familial dans l'éducation de mes enfants, directement en payant une école où ils sont, tout simplement, incités à travailler, et indirectement en consacrant une partie de mon temps personnel à suivre leurs efforts et à les épauler, un coût d'opportunité pour moi qui ne gagne de l'argent que si je travaille.
Je paye bien volontier (façon de parler) des impôts pour alimenter le budget de l'éducation nationale puisque les enseignants du privé émargent aussi au ministère, d'autant plus volontier qu'ils ne font pas (ou peu) grève et qu'ils arrivent à de très bons résultats avec mes chères petites têtes blondes.
Mais ne comptez pas sur moi pour employer demain un des innombrables analphabètes que l'école produit chaque année.
Cher Jean David:
Les (grands?) esprits se rencontrent: J'ai écris sur le meme sujet ce matin.
http://www.typepad.com/t/trackback/6097791
J'ai signé car je sais la position courageuse prise par Laurent Lafforgue; position qui dépasse le seul enseignement élémentaire objet de cette pétition!
Je ne peux que dire aux lecteurs de signer cette appel.
Je trouve toutefois que le mal est trés étendu, en disciplines, en profondeur (en terme de niveaux successifs) et que définitivement il manque l'interdisciplinarité alors que tout ce qui est nouveau vient de la fusion des domaines de connaissance.
Cette pétition c'est n'importe quoi, ca fait 30 ans que j'entend ça "le niveau baisse". Ca m'est devenu insuportable. Le rêve de l'ecole à grand papa c'est pitoyable et pleurnichard. La partie du texte le passage en classe superieure est à pleurer d'ignorance crasse. Le reboublement est sans efficacité. Si n'importe quelle formation pour adulte reprennait les principes pédagogiques listés sur ces pages elle courrerait à la faillite. Quand au passage sur "les familles défavorisées ou non francophones" il est grotesque tellement il transpire la justification.
Je ne poste jamais des commentaires aggressifs mais sans doute parce le sujet touche l'enfance (et donc le vécu personnel) ma reaction est violente. Désolé Jean-David.
Pas de souci Gilles.
Nous sommes en démocratie.
30ans gilles? comme me l'a dit M.Lacroix, ancien recteur de l'académie d'aix-marseille, (rencontré lorsque j'étais au conseil académique à la vie lycéenne), platon déja trouvait que le niveau des élèves diminuait
si la baisse a été ininterrompue depuis tout ce temps, qu'est-ce que les gens devaient être forts à l'époque :D
Sinon, pour être encore à l'université moi-même, je n'ai pas l'impression que le système éducatif français soit aussi mauvais que certains se complaisent à le dire (et je n'ai pas fait l'un des 4 grands lycées parisiens):
pour preuve (imparfaite peut-être), ce récent rapport publier par l'OCDE et comparant le niveau de jeunes de 15ans en mathématique dans les pays de l'OCDE:
http://www.oecd.org/document/24/0,2340,fr_2649_201185_37329304_1_1_1_1,00.html
la france est loin d'être mal placée.
alors, certes, que notre système scolaire soit améliorable, je le conçois, mais tirer dessus à boulets rouges à la moindre occasion (l'école ne remplit pas ses missions,...) me semble pour le moins exagéré
A Keri, merci pour l'anecdote sur Platon. Je la ressortirai pour faire mon malin en société.
L'école ne remplit pas ses missions. Son but de transmission de connaissances comme celui de sélection ne sont pas atteints. On contourne les savoirs de base, on ne sélectionne pas, on réalise une ségrégation, une élimination et, à trop vouloir formater, à trop vouloir « moyenner », à trop vouloir noter entre 10 et 16, on trompe les plus faibles et l'on affaiblit les plus forts ne rendant service ni aux uns ni aux autres, ni au pays; en résulte un gaspillage humain sans pareil. Revoir les programmes, mettre les enseignants en soutient dès que les signes de distancement sont là, tout faire pour éliminer le redoublement qui ne mène à rien quand il ne tire vers le bas, définitivement... Réformer le mammouth! Dire qu'enfin on ne fait pas de politique quand on est fonctionnaire, surtout pas en étant enseignant! Reformer les programmes. Plus loin dans les études, enseigner la science d'aujourd'hui, la lier avec la technologie actuelle, enseigner les théories relativement au modèles qu'elles permettent et ces derniers relativement aux techniques qui en découlent, en une co-consolidation; et non plus faire des formatages exclusifs ignorant du reste, théorie sans pratique et pratique non assise... Plus loin dans les études deux: il y a des enfants qui ne sont pas faits pour les abstractions, ceux-ci sont méprisés de fait, car l'école actuelle est élitiste et sélectionne sur des abstractions non sur des acquis pratiques et utilisables dans le monde réel. Exemple: enseigner l'Anglais par la grammaire et non pas par la pratique même maladroite d'abord, pratique qui ensuite doit constituer le socle des mises en forme et des formalismes propres à cette langue... Vingt ans de travail, pas mal de défilés des habitués, de discours abscons. D'abord changer les mots: enseigner (verbe) et non pas enseignement (concept); mieux enseignement qu'éducation, car éduquer revient aux parents; enseigner les savoirs (Ecoles), éduquer les enfants (Parents) et même cela le mettre au programme de façon à ce que la prochaine génération soit engagée dans la bonne direction. Ce ne sont pas les enseignants de terrain qui sont fautifs c'est l'énorme machine devenue idiote qui les englobe; et pataude car sa main gauche ignore ce que fait sa main droite. Ceux qui ont à perdre, dans un tel renversement copernicien, sont en fait les hommes d'appareils. Je respecte les enseignants, leur métier, j'en ai dans mes relations et mes amis, je ne peux respecter pas les hommes d'appareil car leurs comportements idéologiques et de caste les désignent comme responsables et coupables! Nous avons tous à gagner à cette réforme. Enfin mettre les idéologies fausses à la poubelle de l'Histoire.
A utilisateur Anonyme. Les reformes sont les moyens les plus inéfficaces pour faire changer les choses dans l'enseignement. Pire elles bloquent et retardent le changement. Comment avancer ? : se preparer à une longue durée de lobbying (> à 20 ans) , recourir à l'enseignement privé, c'est la preuve par les faits qu'il existe d'autres méthodes. Par la force des choses le changement arrivera peu à peu, mais certainement pas par les reformes. Rendez vous dans 20 ans.
@ Gilles de anonyme. Sur le temps du processus ok! Sur le fonds ok! Mais à mon avis attaque sur deux fronts! Les deux, pas un seul. En intyerne la défense anti réforme jusqu'au-boutiste générera en elle même sa contradiction; alors que, en externe les choses progresseront (comme vous le dites). Ainsi la dynamique sera double régressive interne et progressive externe, vous me suivez?
@gilles: pourquoi les réformes ne pourrait pas faire avancer les choses? il y a déja eut des réformes de l'éducation (dont une cette rentrée, qui s'est bien déroulée, portant sur le remplacement de la méthode d'apprentissage de la lecture "globale" par la méthode "syllabique".
en outre, à ma connaissanceles taux de réussite au baccalauréat et au brevet des collèges sont presque identique pour les élèves du privé (sous contrat) et du publique. En outre, les plus prestigieux lycées de France (Fénélon, Louis le Grand, Henri VI,...) sont des lycées publiques.
@kerri, les reformes sont contre-productives car elles bouscullent les gens, pire elles les remettent en question, et donc elles créent des réactions de blocage, car personne n'aime être remis en cause.
Le changement de méthode de lecture, n'est pas une reforme mais simplement une validation d'un état de fait (c'est d'ailleurs la seule méthode de changement valable : valider l'etat de fait). La méthode globale était "globalement" abandonnée ou remise en cause de puis plus d'une dizaine d'année.
Quand aux resultats des lycées pourquoi vouloir reformer si les résultats sont la ?
La réforme est possible. Enseignant, lors de discussions en salle des profs, je constate qu’une majorité d’entre nous sont en accord avec cet appel tant sur la réelle dégradation du niveau que sur les causes internes qui, sans négliger d’autres causes externes, ont conduit à la destruction de l’égalité des chances. N’en déplaise aux partisans d’une France qui tomberait, je ne pense pas que le niveau des élites chute, seul leurs répartitions au sein de la population change : le niveau social à deux fois plus d’influence sur l’accession aux grandes écoles aujourd’hui qu’il y a trente ans, comme les dés sont jetés dès le collège , il ne s’agit pas d’une sélection directe par l’argent ( coût des études en classes prépa en baisse ) mais bien d’une incapacité de notre système à former correctement ceux qui n’ont pas accès à des palliatifs.
Bien sur, il y a toujours des personnes refusant de voir la réalité en face (aveuglement ou intérêt à ne pas toucher un système ?) dont l’attitude s’arqueboute tel l’autruche mettant la tête dans son trou ( et présentant ainsi une face peu engageante… ).
Quant à l’attitude de nos dirigeants, une autre anecdote vécue sur l’attitude d’un recteur qui se plaisait à défendre la soi-disant absence de baisse du niveau : Chef de travaux, il y a quelques années, j’assistais à la réunion académique habituelle de pré-rentrée pendant laquelle le recteur nous fis un très habile et manipulatoire discours sur la baisse de niveau. Se basant notamment sur les programmes ( prouvant ainsi sa coupure avec les réalités du terrain), il en conclu qu’ au contraire le niveau n’avait jamais été aussi haut. Puis citant une fois de plus Platon, il fustigea, les hérétiques qui osaient dire le contraire. Peu de temps plus tard, lors d’une réunion sur le supérieur, il indiqua clairement : On ne peut pas demander à nos élèves les mêmes choses qu’il y a dix ans !( il ne parlait pas d’adapter l’enseignement aux modifications de notre monde, mais bel et bien des bases tel que la lecture et les connaissances mathématiques)
Tel notre ministre, déclarant sans sourire que si le bac 2006 avait connu d’aussi bons résultats, c’est que les élèves avaient rattrapé les cours supprimés lors des « évènements » du CPE. Il y a des professionnels du double langage.
Chacun est libre de croire le discours qui lui convient le mieux, mais accepter la vérité est l’étape obligée pour améliorer le système.
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