08 février 2007
par JDCh


La parabole d'Azincourt


Un commentaire, reproduit ci-dessous, très bien senti de Corentin sur mon "post" Sarkozix tombe de son bouclier.

Les choses ont changé depuis 1415 (25.000 à 45.000 Français défaits par 10.000 Anglais ou plutôt Britanniques vu la qualité des archers Gallois), nous sommes en compétition non seulement avec les Britanniques mais également les Américains, les Chinois, les Indiens... Et là, en plus, ils sont plus nombreux que nous !

Mal barrés, non ?

Un autre exemple : la bataille d'Azincourt. En 2 mots, une bande d'archers anglais décime l'élite de l'armée française, des chevaliers issus des meilleures familles du royaume. C'est intéressant de regarder comment les soldats étaient recrutés. En Angleterre, les tournois hebdomadaires de tir à l'arc, dans les villages, permettaient de sélectionner les archers les plus prometteurs. En France, les paysans n'avaient pas la possibilité d'avoir des armes! C'étaient les nobles qui avaient des armes. Pas étonnant que la victoire militaire ait été anglaise.

La situation a-t-elle vraiment changé depuis Azincourt? Ces défauts qui nous ont fait perdre sont ancrés dans notre identité ... !



4 Comments:

At 9:29 AM, février 09, 2007, Anonymous Anonyme a dit...

Relire à ce sujet Anatomie de la Bataille de John Keegan.

J'ai du mal à tracer un parallèle entre ce qui s'est passé à Agincourt et la position de la France dans la mondialisation. Si vous voulez faire un rapprochement aussi hasardeux, il faut plutôt penser au comportement des chevaliers français, qui bousculèrent leur infanterie placée devant eux et qui aurait pu, si elle avait été bien employée, engager les archers et l'infanterie légère. Mais ces chevaliers ne pouvaient pas risquer que le mérite de la victoire revienne à d'autres qu'eux. Ce que vous mentionnez n'est qu'une mauvaise appréciation de la situation tactique et une trop grande confiance en soi. Sans compter que stratégiquement, les anglais étaient déjà perdants.

Il y a beaucoup d'exemples dans l'histoire militaire où une innovation technique remet brusquement les pendules à l'heure. L'invention de l'arme à feu portative en est le plus bel exemple. C'est elle qui a véritablement remisé la chevalerie au rayon des accessoires inutiles, militairement parlant. Pour ce qui est de l'esprit de caste, je suis d'accord avec vous, il subsiste et a sa part de responsabilité dans le désastre en cours. De là à tout lui imputer.

 
At 12:16 PM, février 09, 2007, Anonymous Anonyme a dit...

Azincourt, oui. Il y avait également la topologie des lieux. Un champs de bataille étroit où la manoeuvre des chevaliers fût impossible; mis en position de faiblesse il fûrent in fine achevés à coup de marteau.

Ce n'est donc pas le long bow qui a vaincu, pas seulement lui.

Maginot. A mon avis présente plus de similitude avec la problèmatique. Maginot vs les divisions blindées (l'innovation terriblement bien mise en oeuvre). Le contournement impossible (dans l'ancien paradigme) étant devenu et possible et terriblement producteur d'obsolescence. Maginot a également un autre sens, l'art et la manière de figer des ressources dans ce qu'il ne fallait pas faire, en faisant trés bien ce qu'il ne fallait pas faire et en ne faisant pas ce qu'il aurait fallu faire : mettre en oeuvre des division blindées et passer de la statique vue depuis des paradigmes anciens à la dynamique d'un paradigme nouveau (la guerre mobile et éclair).

L'esprit de clan a joué. Le fixisme, le manque d'imagination et les vérités absolues issu d'un clan "sachant". Hélas ceci n'a jamais marché, mais on ne sait pas tirer les leçons. On reste immobile quand il faut desserrer les freins, on déraille infiniment lorsqu'ils faudrait freiner et changer de route... Vieille histoire. Et si l'histoire ne se répéte pas (ce serait un historicisme terriblement coupable tout aussi coupable que le relativisme), l'histoire fait des rimes.

Exemple. Le dada actuel des pôles économiques. Ce sont des "forteresses" qui matérialisent l'idée ce que doit être le secteur dans l'avanir. Bioparc, Mecaparc, technoparc etc. Alors qu'il faut débusquer les projets là où ils naissent (et comme ils naissent et même si la façon pensée est prise en défaut...) Et il y a des milliers d'exemples.

 
At 12:50 PM, février 09, 2007, Anonymous Anonyme a dit...

Je m'en vais des cet apres-midi me recueillir sur le tombeau de Gesclin à la Basilique de Saint-Denis, puis j'irai bouter ces descendants de paysans archer de toutes les propriétés du Luberon !

 
At 2:07 PM, février 09, 2007, Blogger corentin a dit...

Hello Marc, merci pour les commentaires + conseil de lecture :-). L'armée française était perdante car soumise à un système perdant ("nous vaincrons car nous sommes l'élite"). Elle s'est retrouvée face à des gens capables et pragmatiques. Qui leur avaient déjà fait le coup 70 ans plus tôt à Crécy, de la même façon! L'histoire parfois tend à se répèter.

 

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