Etre de droite, un tabou français
J'ai vu l'auteur de ce bouquin à la télévision ce week-end. Il débattait avec Joffrin du NouvelObs qui ne pouvait que reconnaître qu'un vrai débat démocratique ne peut avoir lieu si être de droite est "tabou".
Petit chiffre cité par Éric Brunet: seuls 6% des journalistes Français se déclarent de droite... ce qui explique la qualité de l'information (au sens objectivité et complétude) qui nous est délivrée quotidiennement...
Personnellement, je suis d'accord avec la fameuse phrase de Tony Blair devant notre Assemblée Nationale médusée « L'économie n'est ni de droite, ni de gauche » : je vais tout de même pas passer pour un facho réac !
Présentation de l'éditeur
Qui, en France, ose dire aujourd'hui : " Je suis de droite " ? Quel artiste ? Quel journaliste ? Quel enseignant ? Quel fonctionnaire ? S'affirmer de droite dans un pays, pourtant majoritairement... de droite, expose au risque d'être taxé de " réac ", voire de " facho " dans le monde de la culture, dans les salles de rédaction, à l'Education nationale, dans la fonction publique et la plupart des entreprises où il est de bon ton et plus payant de revendiquer son appartenance à la gauche. " Etre de droite " demeure dans de nombreux cas une maladie honteuse. Eric Brunet, journaliste à France 3 et auteur de plusieurs ouvrages dont La Bêtise administrative et 60 millions de cobayes, a voulu briser l'omertà et décrypter les codes, les hypocrisies et les mythes d'un tabou très français. Il a poussé la porte des " lieux interdits à la droite ". Il a rencontré des " clandestins idéologiques " qui ont été mis à l'écart pour leurs opinions politiques, jusqu'à voir leur vie sociale et parfois privée brisée parce qu'ils n'étaient pas de gauche. Un voyage paradoxal et stupéfiant dans une France bloquée et sectaire.La biographie de l'auteurAprès un bref passage à « Thalassa », Eric Brunet commence sa carrière de journaliste comme reporter pour le JT de "La Cinq" présenté par Guillaume Durand. A partir de 1993, on le retrouve chaque jour sur France 3 pour l’émission d’humour "Drôles de crocos" qu’il anime avec Pascal Bruner et Jacques Maillot. Auteur de plusieurs ouvrages à succès sur la consommation dont "La Bêtise administrative" (Albin Michel) et "60 millions de cobayes" (Albin Michel), Eric Brunet est à l’origine d’un nouveau concept d’émission de défense du consommateur, « Sans concession », qu’il a présenté sur France 3 Paris Ile-de-France Centre en 1997. Il a apporté sa bonne humeur à "La vie d’ici, l’évènement" pendant 6 ans (France 3 Paris Ile-de-France Centre).
17 Comments:
De passage au Virgin ce week-end, j'ai pris le bouquin en main, et j'ai hésité longtemps :) mais j'ai pris autre chose (celui de Giesbert sur Chirac, entre autres). Le chiffre de 6% vient d'un sondage de Marianne de 2001 (mais qui n'est plus disponible sur le site de Marianne), discutable sur la méthode, mais qui n'étonne personne quant au résultat. Même dans les entreprises, c'est difficile à avouer: j'ai bossé avec des gens complètement schizophrènes, managers chez des grands du conseil ou sur des projets d'outsourcing, capable d'être des caricatures d'esclavagiste colonial pour la réussite des projets (limite racistes parfois), et expliquant la main sur le coeur qu'ils votent à gauche et que franchement, comment peut-on être ultra-libéral dans ce monde hooooorrible, et "vive arlette". La mauvaise conscience peut-être?
Comme quoi, ton "about me" où tu dis ne faire aucune confiance aux média tombe juste. "Comment le faire comprendre ?": comme t'es en train de le faire. Je sais, y a du boulot :)
Et merci pour le lien
Je suis 'de gauche' et voici un debut de reponse... J'associe la droite au liberalisme (est-ce que j'ai raison?). certe, ce n'est pas un gros mot non plus.
Mais force est de constater que le 'liberalisme' des annees 2000 est en fait un ultra liberalisme, qui comme tout extreme n'est pas apprecie par la majorite de la population... d'ou le resultat du sondage. Je pense que dans les annees 50~60, il ne faisait pas bon etre communiste, si je ne m'abuse... Et tant qu'on opposera liberalisme et solidarite, alors oui, la France aura honte d'etre liberale.
Quelques citations, pour relativiser tout ca:
"Ne pas être anarchiste à 20 ans c'est triste, l'être encore à 40 c'est atterrant"
ou encore:
"Ne pas être de gauche à 20 ans c'est ne pas avoir de coeur, l'être encore à 40 c'est ne pas avoir de tête"
PS: je serais interesse de savoir ce que pense un liberal d'une reflexion sur la creation musicale en SCIC... ici !
@seb : Associer droite ou gauche au libéralisme est une preuve de sa méconnaissance consternante du sujet libéral. Quant à taxer la droite de [néo|ultra]libérale, c'est je suppose pour utiliser un néologisme novlangue à la mode ... Un mot d'un néocollectiviste, peut-être ;) ?
Ce post est fort intéressant : certains se rendent compte que la pensée binaire en France n'est même plus possible ; il n'existe plus que différents parfums de gauche interventioniste à plus ou moins haut degré dans la société ou l'économie.
La vrai force de l'état français, c'est d'avoir introduit le collectivisme partout, sans usage de la répression. Les Soviétiques s'y sont cassé les dents mais les Français ont relevé le défi...
Seb
A 20 ans, j'étais sans doute de gauche car sans doute victime de la pensée intellectuelle unique et, sans doute à raison, car la droite de Vichy, de l'OAS ou du FN n'a jamais été ou ne sera jamais pas tasse de thé.
Le malheur c'est que nous avons en France une gauche démago-trotskiste et une droite jacobino-interventionniste.
Les libéraux sont, sans doute, à droite mais minoritaires: ils ne sont, en tout cas, que très peu dans le débat: l'étiquette d'"ultra-libéraux" que les médias adorent leur affubler veut tout simplement dire "ne les écoutez pas, ils sont ultras". La réalité est qu'ils sont simplement pragmatiques.
Quand à votre SCIC, une SARL ayant pour associés ses salariés devrait faire l'affaire. Ne pas faire de profit, pourquoi pas mais, pour survivre, il ne faut pas faire de perte non plus ! (à moins que vous rêviez d'un état subventionneur qui équilibrerait chacun année votre budget !)
d'ailleurs c'est bien connu. Il y a les gentils gens de gauche, éminemment sympathiques. Et les gros cons de droite, méchants et pas beaux (j'appartiens donc à la catégorie des gros cons).
La droite s'est laissée bouffer par la dialectique gauchiste et son terrorisme intellectuel....
Désolé, j'ai rippé, je ne voulais bien évidemment pas apparaitre en anonyme.
J'assume mon côté "gros con de droite".
L'économie du caillou, la pensée du caillou, leurs limites et erreurs fondamentales, la chute inévitable ou bien le long racornissement. L'économie, pas plus que la pensée ou bien la culture ne sont de droite ou bien de gauche. Ceci dit il y a ce qui marche et ce qui bloque démonstration.
La pensée du caillou est un état d'esprit. C'est une forme de réduction de ce qui existe dans sa complexité au travers de l'image de "chose" inerte qui est mouvementée dans le temps par des acteurs externes qui se pensent de nature différente. Appliquée à l'économie, cette pensée est celle de grands clercs, extérieurs au système économique, qui manipulent les acteurs, les entreprises comme des choses, de grands sages régulateurs. Dans cette économie le marché est bien manipulé par une main très visible, celle de l'Etat où se cachent les clercs. On le comprends vite, cette pensée, cette économie et cette notion d'Etat (statisme) sont homogènes réductions du monde réel. Appliquée à la politique cette pensée de grands clercs produit deux posture antagonistes partageant cette vue de clan dominant une population, une centrifugation en deux blocs, interventionnisme jacobin et démagogie communiste.
Par opposition au caillou et ses chosifications, le processus et la liberté, qui est ici vue comme un processus et une méthode d'abord pour interagir avec des problèmes réels, d'un monde réel avec des hommes réels et non leurs réductions en "choses". Cette pensée ne présente pas d'élément extérieur, tout est dans le système, le gouvernement émane de la société, comme le philosophe ou le religieux. L'homme y est donc acteur dans son temps présent, certes pris entre la culpabilité venue du passé et la peur de l'avenir, mais il n'est pas inhibé, il fait l'avenir pas après pas comme un enfant apprend à marcher, en trébuchant parfois quelques bosses en plus, mais dans la perspective de la marche et la course de l'adulte et tout ce qu'il réalisera. Par opposition la pensée du caillou inhibe les hommes et les maintient entre le regret du passé et la peur de l'avenir. L'économie du caillou fait un monde passéiste, sans nouveauté, en recopie du passé ou bien en recopie d'un extérieur dans le processus évoqué plus haut mais en décalage permanent et de plus en plus long. C'est un monde régressif au global qui seulement crée des illusions locales (un lieu, un temps). L'économie processus réalise un monde créatif et évolutif en expansion au global, présentant des diversités locales (même remarque), diversités non toutes optimales. L'économie et la société processus est branchée sur l'imagination des hommes libres de réaliser leurs projets, l'économie du caillou est manipulatrice d'hommes réduits a la notion de chose.
De la France. La France est dans une pensée particulière, double. On a compris le "processus", mais par tradition interventionniste issue de l'absolutisme monarchique, repris sous la terreur et perfectionné par les empereurs on sur-réglemente. On parle donc "processus" et on agit "caillou". Bien évidement cela est bloqué. Nul autre pays n'a une telle tradition de sur-réglementation, de pensée de la loi par le placage de la pensée caillou, c'est à dire idéalisation théorique de ce qui devrait être, ceci par des clercs omniscients, placage sur le monde réel qui lui est évolutif; on voit bien les limites. La loi n'est pas le droit, elle est décalée, on en fait une encore en correction, et encore en décalage, on croule sous les règlements que personne n'applique ou ne peut appliquer. Autre façon de constater la double réalité, parlote impuissante et pénurie d'action. Comme dans ce monde de choses tout est réduit et donc simple, on plonge vers le relativisme (tout se vaut), on plonge vers la pensée bien pensante, on dérive vers le noyautage et la ségrégation, et des deux bords en faits les références sont marxistes. Donc les relais d'opinion le sont comme les media, l'enseignement, tout ce qui manipule l'opinion par la trés grande simplification française, réduction chosiste et diabolisation de l'extérieur qui vit de processus complexes et donc réels, et qui fait le monde réel.
Mais les illusions sont si belles à compter et les relais paraissent ainsi compétents à manipuler facilement de grandes simplifications, qui en bout de chaîne sont plus faciles également à gober! France vieille terre de la pensée du caillou, de l'intolérance également. Cet esprit de chose plaquée sur la réalité est la forme actuelle de gouvernance de ce pays. Gouvernance exercée ou par une nomenklature élitiste ou par une aristocratie étatiste, que l'on blanchisse le premier ou rougisse le second, le résultat est identique, il bloque la société et permet à nos clercs de vivre bien abrités et également en cercles successifs de créer des niches pour bien du monde, comme un second Etat sans drapeau qui impose ses hommes, ses circuits et son coût. Pays dont la Démocratie est donc inachevée, économie soumise à des manipulations, torsion des références visant à limiter l'impact des individus entreprenants, la pensée du caillou se décline infiniment. Tant que le monde était en évolution lente, tant qu'à cette réalité était superposé le glaci de la guerre froide, ce pays garda son système qui bien qu'inopérant permettait de faire illusion, la reconstruction, les trente glorieuses purent maintenir l'aire du paquebot, mais moins bien qu'ailleurs. A la chute du mur de Berlin, le processus de globalisation qui était déjà actif imposa une distribution des cartes planétaire et non plus locale. Moins dynamique et surtout mal fondée et sans l'esprit qui fait les processus, l'économie se trouva décalée. Après 4 mandats Présidentiels pour maintenir, soit 26 ans, le "processus" a gagné le "caillou" a perdu! Le système français est donc inadapté à la donne de la globalisation. Comme bien du monde vit du "caillou" qui se décline en préservations, en règlements, en subventions, en circuits privilégiés (j'en reste là) et donc en circuits détestés (la vielle tradition d'intolérance est ici très active), les bénis du système vivent cette réalité comme une menace. Il faut donc tout faire pour éviter le changement. Comme ils sont dans la compréhension "chosiste" ils vivent ce présent entre culpabilité et peur, la repentance permanente et le refus de tout (anti économie, anti-science, anti-technologie, et donc anti-Amérique qui excelle en les trois). Refusant le monde réel, les "chosistes" cherchent à se sécuriser en créant un monde virtuel, ils cherchent de grands sujets pour dévier le débat, occuper les media, focaliser les esprits, désinformation minorante du réel, et amplifiante des thèmes ainsi choisis. La terre des "chosistes" devient un monde étrange entre deux âges, un musée!
Bravo pour le lyrisme et la pertinence du commentaire précédent.
Merci Jean David. Il faut de la respiration dans ce musèe. Je peux seulement témoigner, à ma mesure.
En attendant je souhaite respirer l'air de la Liberté, pour faire des choses intéressantes
avec des gens passionnés, qui veulent avancer et créer de la valeur.
Je suis également fatigué par les grands gourous "chosistes".
Si on peut participer à faire basculer ce vieux monde dans le XIXeme siècle,
le sortir de son culte du passé, on peut décliner l'impact des différents
"machins" sur le pays et sur l'Europe.
De droite ou de gauche, serions nous hémiplégiques? La droite est partagée en trois principaux courants (Orléaniste, Bonapartiste et Libéral dans le sens "pour la Liberté"), la gauche est partagée en "n" ilots ; verts, roses de divers tons et rouges plus ou moins sombres. Je tais le cas des extrèmes, et cette réalité couvre en ce pays bien plus que deux bouts, extrèmes sociaux, extrèmes de l'étatisme, extrèmes de l'écologie politique, extrème de tous les tons et exégèses du marxisme, extrème également de droite. Nous sommes donc plus dans la logique tribale et corporatiste que dans une logique bi-partisane dont la Démocratie a besoin. Donc à mon sens si on se dit de Droite, on n'est certainement pas "con", par contre on l'est assurément en restant tribalo-corporatiste, bref corpocrate. Le problème de la gauche est qu'elle n'a pas officiellement tourné le dos aux théories matérialistes du XIXème siecle. Elle incarne les "chosistes" et les "étatistes", elle est la corpocratie des emplois publics. Refaire le pays passe bien par l'achévement de sa Démocratie.
Question: qui représente les libéraux?
(les non chosistes et non étatistes)
La différence entre la démocratie et le libéralisme, c'est que le libéralisme ne consiste pas à donner autant de liberté à tous, avec des lois pour garantir que personne n'empiète sur la liberté des autres, mais à donner la totale liberté aux plus forts d'écraser les plus faibles.
Le principe de base pour ça est une liberté économique totale sans garde-fou.
Mais l'ultra-libéralisme innove en beauté en mettant en place des lois pour interdire aux plus faibles de bouger pendant qu'on les piétine. Et ce n'est que le commencement. Éteignez TF1, réfléchissez et vous verrez peut-être que le régime de rêve vers lequel on se dirige n'aura rien à envier à un bon vieux totalitarisme stalinien...
En plus imagé : « Le libéralisme, c'est une doctrine qui pose en priorité que, dans un poulailler, les poulets sont totalement libres... tout comme le renard. » (Joao Mellao Neto)
C'est flagrant quand on lit un livre comme 1984 : une dystopie écrite en réaction au stalinisme mais plus le temps passe plus on a l'impression que c'est écrit en réaction à notre époque.
Juste pour l'anecdote, un concept de 1984 qui s'applique comme un gant à notre époque : la novlangue. Faute de définir une nouvelle langue, nos dirigeants en train de redéfinir tous les mots gênants de l'ancienne, à commencer par "progrès", "dialogue", "sauver", "courage"...
La croissance est maintenant l'objectif prioritaire de nos "sociétés modermes". On en oublie la pollution générée. Mais voilà, un jour on arrètera d'acheter toujours plus. Il serait peut-être temps de réfléchir à autre chose. La croissance pour la croissance, ça ne va pas loin.
Le libre-échange induit naturellement un flux d'argent des pays riches à main d'oeuvre chère vers les pays pauvres à main d'oeuvre bon marché.
On pourrait donc se dire que cela tend à l'équilibre et que c'est génial.
Seulement tout est dans la manière. Je ne donne pas de l'argent à un habitant d'un pays pauvre pour le travail qu'il fait pour moi, je donne de l'argent à une société qui donne de l'argent à une autre société... qui donne de l'argent à l'habitant du pays pauvre.
Tout le jeu consiste donc pour les sociétés intermédiaires à capter le maximum du flux, de façon à enrichir l'habitant du pays pauvre le moins possible. D'autant plus que plus elles y réussissent, plus elles retardent l'équilibre et donc plus elles pourront le faire longtemps. Et dans ces conditions-là, bien entendu, il s'agira d'un nivellement par le bas.
Pour cela, elles ont plein d'outils efficaces :
- La concurrence bien placée : il s'agit de mondialiser le marché du travail pour y accroître la concurrence tout en diminuant la concurrence sur son propre marché par des fusions et des rachats.
- Le brevet : quoi de mieux pour empêcher la concurrence, lier les travailleurs et facturer le plus cher possible aux clients ?
- La spécialisation : il s'agit d'orienter les productions nationales le plus possible vers la spécialisation et surtout pas vers l'auto-suffisance. Le cas idéal où des pays produisent en masse des produits dont ils n'ont pas l'utilité les oblige à passer par des intermédiaires pour en tirer quelque chose aussi bien que pour satisfaire leurs besoins réels. Avec la position la plus favorable pour ces intermédiaires.
Je pense, par ailleurs, qu'on aiderait plus ces pays en les aidant à atteindre l'auto-suffisance alimentaire et sans les racketter sur les médicaments, qu'en leur faisant la grande faveur de laisser nos entreprises les exploiter...
La seule raison d'être de la "production" de connaissances dans le libéralisme c'est de pouvoir les vendre après, donc, droit d'auteur pour les oeuvres auxquels ça s'applique (logiciel, films, livres, musiques) et brevets pour les "inventions".
Dans un modèle libéral, sans propriété, il n'y a en effet plus de recherche en médicaments. Qui ferait de la recherche si ça ne lui donnait pas un monopole sur la production du médicament ensuite ? Seule la recherche publique, financée par la communauté, peut s'affranchir durablement du phénomène de propriété.
Et que l'on ne me dise pas que "l'État n'a pas d'agent", puisque dans les pays où il y a une assurance maladie publique correcte, les brevets sur les médicaments sont en définitive payés par... la caisse d'assurance maladie, c'est à dire par la communauté, mais, au lieu de ne payer que le coût de la recherche (équipements, matériaux, salaires des chercheurs, ...) on paye aussi les profits des actionnaires et PDG des trusts pharmaceutiques. Remplacer la recherche privée + brevets + assurance maladie par de la recherche publique coûterait moins cher pour l'assurance maladie, et éliminerait tous les problèmes vis à vis du Tiers Monde.
Les prix ne baissent pas, ils augmentent, sauf dans des domaines précis. C'est la marge de profit qui augmente. Parce que le mythe de l'efficacité par la concurrence, n'est bien qu'un mythe.
La part du PIB détournée par les milieux financiers (les actionnaires) a plus que doublé en 20 ans. C'est un fait. Cet argent existe. De même, les salaires des patrons des plus grosses entreprises augmenent beaucoup plus vite que les salaires des salariés. C'est aussi un fait.
Autrefois j'allais au Portugal en vacances, mais plus depuis trois ans. J'ai assisté aux effets du libéralisme en direct sur ce pays naïf, pauvre mais heureux, à la culture riche, aux gens simples et chaleureux, et tout frais venu à la démocratie.
C'est un désastre. Leur culture est mourante : ils ne pensent plus qu'à gagner de l'argent sur le dos des touristes. Toute la grande distribution a été rachetée par les espagnols (El Corte Inglès) et les français (Auchan, Carrefour, la FNAC). Les commerces du centre de Lisbonne, des boutiques traditionnelles bicentenaires, toutes en bois et long comptoirs tombent comme des mouches et sont remplacées par des boutiques flashy de grandes chaînes internationales. C'est qu'ils veulent des dvd maintenant les Portugais..
Plus souvent, elles ne sont pas remplacées du tout. Tout le centre historique est à l'abandon. Les prix des produits locaux ont triplés, ils n'ont plus les moyens de se payer leurs propres vins et fromages, sans parler du préjudice pour les touristes. Les taxis ou les serveurs veulent maintenant des pourboires. Le prix des hotels, des restaurant, tout à augmenté. Pire, les fromages partent à l'exportation ou pourrissent à l'étalage.
Le peu de domaines compétitifs qu'ils conservaient est réduit à néant par l'élargissement. Ils vont se faire laminer par les pays de l'est.
Oh, bien sûr, ils pourraient acquérir des compétences nouvelles et hautement spécialisées, dans des domaines qui leur sont complètement étrangers, histoire d'achever de bousiller leur culture, mais avec au moins de quoi bouffer.
Pas de bol, le système éducatif est malade de l'Ultra-libéralisme et porte toujours le lourd passif de la dictature Salazariste. 20% de niveau bac.
C'est sans espoir.
Car le libéralisme, par son principe même, vise à réduire le contrôle de la puissance publique sur l'économie, que ce soit pour protéger l'environement, pour protéger la santé, ou pour lutter contre les inégalités sociales. Lorsque les pouvoirs publics disent "non, les entreprises n'ont pas à faire ça" ou "on va ajouter une taxe sur le produit truc parce qu'il pollue", c'est une entorse au libéralisme.
Le libéralisme, c'est limiter au maximum, voir supprimer, les interventions de l'état sur l'économie, et laisser le libre marché se réguler tout seul. Selon les principes d'Adam Smith, la concurrence diminuera alors les prix, et les clients choisiront les produits qui leur conviennent le mieux, donc tout le monde y gagnera. Résumé par Adam Smith par la formule que je paraphrase de mémoire (si qqn a la citation exacte sous la main, je suis preneur): "dans une économie de libre marché où chaque acteur agit pour son intéret personnel, le marché atteindra de lui-mêmel'efficacité maximale comme guidé par une main invisible"; Et je ne vois pas comment on peut encore croire, de nos jours, dans cette "main invisible" sans faire preuve d'une foi irrationnel, limite religieuse, dans le libéralisme qui ne s'éloigne pas de beaucoup des autres formes d'intégrisme.
Mais comme l'ont démontré les économistes modernes (comme Dominique Plihon, Alain Caillé , Christian Lazzeri ou Bernard Blavette), ceci ne fonctionne pas, à cause de beaucoup de phénomènes non pris en compte par Adam Smith, comme:
- l'asymétrie de l'information (le vendeur en sait souvent plus que le client sur les conséquences et les risques du produit, et donc trompe le client)
- les barrières à l'entrée (le coût pour qu'un nouveau concurrent entre dans un marché, qui dépend du domaine, mais qui peut être très élevé)
- les externalités (comme la pollution) et les conséquences à long terme, qui sont souvent sous-estimées
- la logique de la théorie des jeux (en Bourse, on essaie pas d'acheter les actions d'une entreprise dans laquelle on a confiance, mais dans laquelle on pense que les autres vont avoir confiance, et on se retrouve souvent dans le cas du dilemme du prisonnier[1])
- la répartition des richesses: la main invisble Adam Smith et les autres théories du libéralisme parlent d'efficacité dans l'absolu, mais jamais du partage des richesses et des inégalités possibles
- l'instabilité: si, en effet, dans le modèle économique classique (sans regarder les effets de l'asymétrie de l'information et des comportements type théorie des jeux) un système de marché admet un équilibre mathématique "optimal"[2], cet équilibre a été démontré comme étant instable (donc, comme une bille en haut d'une colline, il suffit d'un coup de vent, et elle peut dévaler la pente jusqu'en bas; et croire que le système va atteindre tout seul cet équilibre est totalement irréaliste)
L'écart entre pays pauvres et pays riches est plus important qu'il y a trente ans. Et dans les quelques pays pauvres qui sont moins pauvres, ce sont les plus riches de ces pays qui en profitent. L'appauvrissement dénoncé par Stiglitz ne concerne pas uniquement l'Afrique, mais tous les pays ayant suivi les recettes libérales. C'est à dire, en Amérique latine par exemple, l'élève modèle du FMI: l'Argentine. Ou les anciens "pays de l'est" par exemple (le PIB de la Russie actuelle est inférieur au 2/3 de ce qu'il était il y a 15 ans, et le nombre depauvres a été multiplé par 10).
Par contre chez nous, ce qui est clair, c'est que le gouvernement actuel a perdu toute légitimité. Il ne gouverne plus au nom du peuple, il a été vaincu par les urnes, après avoir été vaincu par la rue et par les sondages. Maintenir Raffarin au pouvoir, c'est insulter le Peuple de France, et briser le Contrat Social qui unit Chirac à son Peuple. Et ça, c'est gravissime. Surtout quand on sait que Chirac a été élu à 82%, y compris par ses adversaires les plus déterminés, parce qu'il était le représentant de la démocratie contre le fascisme. C'est une trahison de Chirac envers notre Peuple, ni plus, ni moins.
Parce que les hommes politiques, c'est ce qu'ils font ? Ou alors ils servent l'intéret de certaines, et pour le court terme (Nicolas Sarkozy, frère de Guillaume Sarkozy, vice-président du MEDEF, etait ministre des finances et vice-premier ministre... je veux bien qu'être le frère de machin, c'est pas forcément un gage d'être à la solde de machin, mais si on ajoute à ça le soutien total de Sellières pour Raffarin, et l'application par Raffarin de la quasi-totalité des propositions de Sellières, il me semble difficile de nier la partialité totale de ce gouvernement).
Charles,
vu d'où vous semblez partir, il est sans doute difficile de vous donner la réplique et d'avoir le moindre effet sur votre système de pensée.
Ne confondez pas l'idéalisme qui peut vous habiter avec le pragmatisme que je m'efforce de supporter. Si la planète adopte l'économie libérale comme mode de gestion, seul un protectionnisme tel que prôné par LePen peut nous protéger.
Comme j'ai cru comprendre que LePen n'était pas votre tasse de thé (je vous confirme que ce n'est pas la mienne non plus du tout), il vous faut bien reconnaitre que nous devons adapter notre économie au monde d'aujourd'hui.
Je ne dis rien d'autre. J'essaie d'être pédagogue. N'essayez pas de me traiter de "facho": je suis foncièrement démocrate.
Je ne suis pas jacobinocrate ni trotskycrate, c'est différent !
Prétendre être pragmatique, c'est prétendre qu'on à pas d'Idéologie, alors que c'est justement une Idéologie, et une Idéologie qui à un nom : le libéralisme.
A l'heure où certain -oubliant les heures les plus sombres de notre histoire- font des propositions populistes visant à restreindre honteusement la liberté de l'Autre, voir même à pratiquer une politique de sélection purement égoïste, il importe de défendre le Droit des étrangers à venir vivre dans ce pays. Non, notre rêve d'une société pluriethnique de métissage culturel ne doit pas céder devant ces relents nauséabonds d'un autre age. Ce que nous voulons, c'est l'ouverture à l'Autre, c'est une Culture Métissée, pas une France fermée et renfermée, pas une citadelle chrétienne Ultra-libérale. Je ne peux pas croire que dans ce pays on pense sérieusement à restreindre l'immigration. D'ailleurs ce n'est pas un sujet qui intéresse les Français. Si parmît la population il existe des beaufs (de Droites, c'est synonyme vous me direz..) pour avoir ces idées là, c'est dû uniquement au travail de sape du FN qui leur à mit ces idées dans la tête. Il faut donc les éduquer, voir pour certain les suivre en psychothérapie pour qu'ils se débarrassent des blocages psychologiques qui les empêchent de se métisser. Bon, je m'égare.
En fait le vrai sujet, celui qui intéresse principalement les Français, c'est la lutte pour une décroissance durable qui seule permettra d’empécher la planète d’exploser; Tous mes amis sont d'accords là-dessus. Car il faut révéler à ceux qui n'en ont pas les moyen intellectuel l'ignoble réalité : Nous sommes terriblement soumis à la société de consommation et au marché. Pourtant nulle Loi n'autorise les entreprises --ou le Marché-Roi- à nous soumettre à leur bon vouloir. Aussi le « fascisme de marché » se contente-t-il d'instiller journellement par la publicité cette soumission à la consommation du citoyen, qui devient cet esclave dont le nom est pudiquement "client" (D'ou mon adhésion au mouvement "Nique la Pub"). Mais je vous le demande, avons-nous vraiment besoin de nous acheter un nouveau costume à 10.000 Francs tous les deux mois ? Avons-nous vraiment besoin de ne nous acheter que des produits de marques ?
Toute valorisation des produits est ipso facto dévalorisation des valeurs, donc de l'Autre. Une fois cela compris, on accède à un monde d'anti-consommation, ou bien de consommation alternative, qui rétabli dans notre esprit la priorité de la Solidarité. Mais hélas le paradoxe, et la grande illusion, c'est que le système publicitaire « intègre », sous forme de signes associés aux produits, les valeurs éthiques et politiques qui lui sont précisément contraires : liberté, redistribution, amour, prestations sociales, intelligence, services publics, spiritualité, égalité des salaires, grandeur, mariage Gay, RMI, héroïsme, avortement, santé morale, syndicalisme, éducation nationale, nature idyllique, fonction public, sports collectifs, égalité/fraternité, SMIC, socialisme, beauté, solidarité, vérité, ISF, citoyenneté, lutte des classes, politique sociale, mouvements anti-pub, engagement politique, et même révolutionnaire, etc.
Car la puissance du conditionnement publicitaire est directement liée à l'illusion de liberté absolue qu'il donne aux consommateurs alléchés. Le message adressé au masse est simple : Il faut que tu consommes comme moi, mais moins que moi, pour que je me sente fort d'un bonheur supérieur au tiens. Alors les masse achètent des Macintosh sans savoir pourquoi, mais parce que la pub le leur à ordonnée. Et celui qui à un Mac est heureux : "Vive les démunis, dont le spectacle me prouve bien que je suis un nanti. Je me sens d'autant plus exister dans l'acte de consommer que j'écrase par mes moyens d'existence ceux qui n'ont pas les mêmes moyens que moi." Lorsqu'un grand nombre d'individus esclaves du système finissent par être pénétrés de ce discours, ils forment une majorité terrorisante, qui humilie ceux qui n'ont pas de Mac, et qui s'humilie elle-même de ne pas en avoir.
Les plus aliénés à l'idéologie de la consommation sont aussi les plus acharnés à la défendre pour préserver leur illusion de liberté. En fait, ce sont les pauvres sans Mac qui sont les plus fervant soutients de ce systéme, car ils n'ont pas compris que la valeur réelle de la consomation était nulle. Alors ces chiens de gardes de la consomation défendent l'acte de consommer. La défende en attaquant. Au niveau collectif, le désir de s'installer dans le confort majoritaire se mue vite en intolérance majoritaire à l'égard des empêcheurs de tourner en rond.
C'est la tyrannie du consommateur ayatollah, autorisé à dominer le monde par le moyen de l'argent-roi, qui est instituée. Quiconque n'a pas les moyens d'acheter se voit aussitôt éliminé de la course, renvoyé à son statut d'indigent qui ne peut s'offrir l'accès à la modernité, symbolisée par cet objet : le Mac; Son heureux possesseur manifeste une arrogance de classe qui néantise socialement le non-consommateur; Tout s'achète, tout se consomme. On a le droit de vomir sur les autres par le seul fait qu'on en a les moyens. Et les bruits de bottes des consomateurs cherchent à dissuader toutes contestations. Pourtant la décroissance durable est la solution d'avenir pour la planéte, et la France doit montrer l'exemple.
Non à la consommation de Mac ! Une Alter-consomation est possible !
On a créé l'ultra-libéralisme. Ce concept fourre-tout permet de désigner l'exécration ultime, la source de tous les maux, de canaliser les haines, de montrer le bouc-émissaire. Mais surtout de régner sur les masses abêties. Pour ce faire, régner, on crée en parallèle une sorte d'innocence, par opposition, par contraste. Le monde devient simple. On dit également qu'il existe une classe de sachants ultimes, tribuns souvent.
On voit se développer ainsi un « Pavlovisme ». Le « pavlovien » est mu par des réflexes et non par des réflexions. Il laisse cela aux tribuns, qui lui servent des stimuli. Ces mêmes sont également « nihilistes » dans une attitude romantique, dans un état affectif et avec l'intellect de ceux qui ne croient en rien. Nous voici avec des « Pavloviens » et « Nihistes », des « Pavlovo-Nihilistes ». Face aux stimulis issu des tribuns, tous deux bien identifiés, ils répondent par des attitudes prévisibles. Le rêve (pour le tribun). Leur comportement consiste à évaluer le monde au travers de prismes simples du type « le problème X, c'est la faute à – capitalisme, économie, entreprise, travail, etc ».
Ils sont pseudo-ironiques mais surtout agressifs et haineux. Leur attitude est étriquée (leurs oeillères), elle est réductrice (leurs lunettes colorées), elle est oublieuse (leurs historicisme sélectif). Ces réflexes sont toujours le produit des mêmes déclencheurs, alter ou anti (au choix globalisation, capitalisme, technologie, science), pacifisme, communisme de toutes les rouges possibles, également anti-Américan ou bien anti-Israëlien et également comme pour parachever juste ce qui précède en les pensant dans ce mouvement, pro-islam ou bien pro-arabe. Ceci à divers degré et diverses moutures et dosages. Tous cependant refusent la posture qui consiste à se méfier de ses propres conceptions acquises ou bien héritées ou bien enseignées. C'est l'exact inverse de l'homme libre qui lui questionne tout. C'est l'exact inverse de la démarche scientifique. Précisément l'un et l'autre demandent d'agir et travailler les observations et idées de façon libre. On devient libéral alors que l'on peut demeurer « Pavlovo-Nihiliste ». Pensée unique, déclenchement depuis les diverses tribunes des tribuns grâce aux mots clés, des réflexes attendus. Merci spécialement aux meilleurs d'entre eux, on peut citer Jack, Martine, Arlette, sans oublier Moore et le Che, Fidel, Kim etc. Les « pavlovo-Nihilistes » sont tous des bien-pensants, comme les tribuns dont ils relaient les harangues. Bien-pensance béate, de la liberté d'agir et de penser par eux même ils n'en ont cure, ils refusent de prendre l'initiative et d'agir à leur mesure. Leur principale pensée consistent à vouloir réduire celle des autres (ni tribuns ni « Pavlovo-Nihilistes »), réduire la Liberté. Il préfèrent laisser leur liberté aux tribuns qui les font saliver, subissant, s'excusant, se repentant sans cesse. Ils sont perdant, assis sinon à plat-ventre. Que vienne le prochain stimuli « ultra-libéralisme » tombant de la bouche du tribun et vous entendez couler la salive, se déverser un torrent de haine. Ceux qui haïssent ont un problème et ceux qui en sont l'objet n'en sont pas coupables. Je suis personnellement totalement dans la posture qui admet toute expression, mais je me réserve le droit de dire mon désaccord, les « pavlovo-nihilistes » eux refusent cette attitude tant ils sont sur que la vérité construite qu'on leur sert est immunisée à toute réfutation. Ceci dit les « Pavlovo-nihilistes » sont des victimes de lavage de cerveau, la culpabilité doit porter sur les tribuns. Comment juger du vrai et du faux : ce qui est réfutable. Il faut donc essayer de démolir et considérer comme vrai ce qui résiste à démolition. Certains nient cela au nom d'un relativisme moral et intellectuel, passant du « ne croire en rien » au « tout se vaut ». C'est une maladie des penseurs qui consiste à croire que le choix entre deux théories rivales est impossible soit parce que la vérité n'existerait pas soit parce que il serait impossible de décider de la supériorité d'une par rapport à l'autre. Or il est tout à fait possible de décider en jugeant les faits avec des mesures simples, niveau de vie, espérance de vie, maîtrise des technologies, système de santé, mais mieux encore par la pente relative à ces divers critères (ceux qui plongent et ceux qui montent), on peut également superposer la carte du développement à celle des idéologies et constater la superposition parfaite de celle du sous-développement avec celle des idéologies fausses dont le marxisme fut le principal pourvoyeur de tribuns et de leur claque, les « pavlovo-nihilistes ».
Charles,
votre nouveau commentaire confirme que nous ne sommes pas sur la même planête.
Certains de vos idéaux sont "louables" mais la France par sa méconnaissance des règles économiques est tout simplement en train de créer de l'exclusion, du chômage et des dettes pour nos enfants.
Je n'appelle pas cela montrer l'exemple !
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