17 mai 2006
par JDCh


La planète comme un petit ballon rond

Je me suis commis à la traduction d'un article intéressant (bien qu'un peu trop long) "posté" le 20 janvier 2005 sur le site du TIME par un journaliste fan de l'équipe de football de Liverpool.

- Cet article fait écho à un mon premier "post" de Février dernier (cf Pas d'équipe de France du business);

- La parabole footballistique est assez didactique pour expliquer comment les règles du jeu ont changé et comment les Nations ou les États ne peuvent plus être ni les seuls architectes de notre société, ni les "digues protectrices" d'une menace appelée "globalisation" ou "mondialisation";

- A noter que les Américains généralement diabolisés comme grands prêtres de la "mondialisation" n'y sont, cette fois-ci, vraiment pour rien...

- Pour ou contre cette "mondialisation", chacun doit reconnaître que tout cela se passe et ce soir, je supporterai Arsenal !

- Le sujet est enfin bien sûr "de saison" en cette période pré-Coupe du Monde...


Le football peut-il survivre au futur ?

Le football a été traditionnellement une question de frontières et de clans mais les forces de la globalisation remettent en cause les vieilles pratiques.

Les visiteurs à Ibrox Park, domicile des Glasgow Rangers, ont dû être plus qu'étonnés l'année dernière de voir les supporters locaux agiter le drapeau Israélien pour supporter leur équipe. L'étoile de David est certainement un symbole improbable pour les supporters de l'une des plus grandes équipes de football Écossaise dont le protestantisme sectaire et féroce est légendaire - pendant des dizaines d'années, le club n'aurait pas engagé le moindre joueur catholique quelque soit l'ampleur de son talent. Mais pour comprendre pourquoi les fidèles des Rangers brandissaient le drapeau Israélien, on n'avait qu'à regarder de l'autre côté du terrain où les supporters de l'équipe visiteuse, le Celtic de Glasgow - la fierté des catholiques Écossais et de la diaspora Irlandaise - brandissaient le drapeau Palestinien. Ceci doit être presque considéré comme un exemple de l'humour sarcastique d'un sectarisme binaire vieux de plusieurs décennies qui lie les travées du stade de Glasgow avec les rues ensanglantées d'Irlande du Nord.

Le football a, aussi longtemps que quelqu'un puisse s'en souvenir, toujours servi de forme de combat rituel dans lequel les quartiers, les tribus et même les nations pouvaient projeter leur inimitiés les plus passionnées. Quand la Real Sociedad, fierté du Pays Basque, rencontre le Real Madrid, symbole de la couronne royal Espagnole, c'est plus qu'un simple spectacle sportif impliquant 22 hommes et un ballon. Et quand un buteur de l'Eire bat le gardien de but de l'Angleterre dans une rencontre internationale, le rugissement entendu au sein de la diaspora Irlandaise exprime une passion qui est bien antérieure au jeu de football lui-même. Mais de la même façon que les forces de la globalisation remettent en question les notions d'identité en érodant les frontières traditionnelles entre nations et entre clans, la globalisation du football professionnel remet en cause les bases traditionnelles d'identification avec le jeu.

Pendant que les "fans" des Rangers et du Celtic vont continuer, dans un futur proche, de voir dans le derby de Glasgow un rappel des oppositions sectaires de la Bataille de Boyne au quartier de Falls Road à Belfast, ces significations sont de plus en plus lointaines pour les hommes revêtus du maillot bleu des Rangers et des rayures vertes et blanches du Celtic. Quelle signification pour le buteur Géorgien Shota Arveladze des Rangers quand ceux qui soutiennent son équipe contre le Celtic entonnent "Debout jusqu'aux genoux dans le sang des Fenians [républicains irlandais, terme péjoratif utilisé par les loyalistes pour désigner l'ensemble des Irlandais]"? Quelle passion s'éveille dans le coeur de la star du Celtic, l'attaquant Sénégalais Henri Camara, en entendant un hymne de la République d'Irlande ? Auparavant, les Rangers n'engageaient que des joueurs protestants ; Maintenant, comme le Celtic, ils ont suivi et font leur marché dans le football mondial afin d'être compétitifs dans les joutes Européennes qui sont les plus lucratives pour les clubs du continent. Ainsi, pendant que les supporters considère le jeu comme fondé sur les règles d'anciennes batailles tribales, ceux qui jouent sont Hollandais, Danois, Brésiliens, Portugais, Suédois, Français, Sénégalais, Guinéens, Ivoiriens, Bulgares ou autres et sont de simples professionnels vendant leurs talents au plus offrant dans un football international de plus en plus globalisé.

Comment le football explique le monde

C'est dans cette complexe, souvent sombrement drôle, connexion du rôle traditionnel du football comme métaphore de la guerre entre nations ou ethnies et les forces de la globalisation qui change la face du sport, que le journaliste Franklin Foer de la "New Republic" s'est lancé dans l'écriture de son nouveau livre "How Soccer Explains the World". C'est un projet convaincant et ambitieux qui cherche à cartographier l'impact des vagues de la globalisation sur les digues clanistes traditionnelles qui ont pendant longtemps défini la culture football.

Étant Américain, Foer doit être félicité pour s'être aventuré sur un terrain implicitement étranger à sa culture maternelle. Aux États Unis, le football est principalement joué dans les banlieues des classes moyennes par des garçons et des filles et l'idée que la loyauté vis à vis d'une équipe puisse être une expression d'identité si profonde qu'elle pourrait justifier de se battre - voire de tuer - paraîtrait parfaitement grotesque sur les gazons de Long Island où Foer joua, enfant, pour la première fois. Les clubs de football professionnels Américains - "franchises" comme elles sont nommées là-bas - ont été créés à partir de rien dans les années 90 et ne véhiculent aucune des histoires fondatrices de leurs homologues Européens ou Sud Américains. Le support de l'équipe nationale Américaine révèle à peine un patriotisme chauvin. Dans mon expérience, les publics Américains sont plus souvent conscients de la signification de l'enjeu via les supporters du camp opposé: par exemple, quand l'équipe Américaine a joué contre l'Iran, la Serbie ou le Mexique lors de rencontres récentes. Foer n'arrive pas à y trouver de réelle signification de l'impact de la globalisation sur le sport et ses fans.

Là où Foer réussit un brillant rapport est quand il emmène ces lecteurs dans les travées de Glasgow pour une explication de premier ordre sur la rivalité ancestrale, thème qu'il répète dans ses discussions avec un groupe organisé de hooligans de l'Etoile Rouge de Belgrade dont la base des supporters ont été les troupes de choc de la campagne de nettoyage ethnique de Slobodan Milosevic et furent plus tard organisés en milices.

Encore plus éclairant est son explication sur les expériences des jeunes joueurs Africains à la marge du football Européen. Il raconte l'histoire de Edward Anyamkyegh, une jeune star Nigériane jouant à Karpaty Lviv, une équipe Ukrainienne avec une féroce tradition nationaliste. Durant l'ère soviétique, l'Ukraine était reconnue comme le socle du talent footballistique de l'URSS, fournissant régulièrement la majorité de l'équipe nationale. Mais malgré cette tradition de représentation de la fierté Ukrainienne (particulièrement vis à vis des Russes durant l'ère soviétique), il est maintenant accepté dans une Ukraine indépendante que le succès en football nécessite d'acheter les meilleurs talents disponibles - et étant donné que les clubs de l'Ouest bien plus fortunés vont se saisir de la crème des talents mondiaux, les clubs d'Ukraine ou de Russie - ainsi que les clubs de France ou de Belgique - qui ne peuvent se payer les meilleurs Brésiliens, Français, Scandinaves ou même les stars établies du football Africain ont regardé de plus en plus directement le réservoir Africain comme source principale de talents à importer pour améliorer leurs équipes. KSK Beveren, l'équipe d'Anvers qui a atteint la saison dernière la finale de la coupe de Belgique est connue pour être composée entièrement de joueurs de la Côte d'ivoire.

Ça ne doit pas être très drôle d'émigrer du soleil de l'Afrique vers les déchets glacés des cités déclinantes et industrielles de l'ancienne Union Soviétique peuplées de skinheads racistes en colère. Mais il y a plus que de l'argent pour compenser: les Russes et les Ukrainiens jouent les compétitions Européennes, offrent à leurs recrues une plate-forme pour impressionner les états majors des clubs Italiens, Espagnols ou Britanniques qui offriront un meilleur salaire et des conditions de vie bien plus bénignes. Aujourd'hui, on estime qu'il y a environ 1000 Africains qui gagnent leur vie en Europe, un chiffre bas comparé à la diaspora professionnelle Brésilienne dont on estime qu'elle représente environ 5000 joueurs. Et aucun des joueurs Africains alignés régulièrement dans une équipe Anglaise de Premiere League n'a été directement recruté en Afrique - tous ont été achetés auprès d'autres équipes Européennes.

Bien qu'une élite grandissante de stars international ait joué en dehors des frontières nationales depuis l'après-guerre, la globalisation du marché du travail footballistique commenca réellement durant les années 90. Aujourd'hui les champions Anglais, le club londonien d'Arsenal, sont managés par un Français et seulement deux joueurs Anglais figurent dans leur équipe type. Quand le même club gagna le championnat il y a 15 ans, un Suédois était leur seul étranger à bord.

L'impulsion cosmopolite dans le football Européen trouve son origine dans la quête de talents: différentes expressions dans la façon dont le jeu est joué, organisé et entraîné à travers les continents durant le siècle dernier ont créé une réalité où aujourd'hui la formule gagnante demande un mélange de ces traditions. Mais au niveau "business", aussi, les clubs commencent à refléter l'impact de la globalisation. Il y a un quart de siècle, les clubs les plus capitalisés, qui pouvaient acheter les contrats des meilleurs joueurs aux clubs de moindre importance et leur offrir des situations plus lucratives, étaient ceux qui pouvaient remplir les plus grands stades chaque semaine - d'où l'anomalie Espagnole ou Italienne, deux des plus faibles économies Européennes de l'après-guerre, qui étaient cependant les terres des clubs de football qui pouvaient acheter les meilleurs joueurs à leurs rivaux en Allemagne, France et Angleterre.

Aujourd'hui, les marchés globaux de capitaux commencent à jouer un rôle plus important: Manchester United est cotée sur le marché boursier de Londres et l'un de ses actionnaires les plus importants est Américain. Le club de l'ouest de Londres Chelsea est train de déboulonner la formule qui veut que "le succès ne peut s'acheter" à la suite de son acquisition par un émigré oligarchique Russe Roman Abramovich qui a ajouté près de 200 m$ au trésor de guerre de l'équipe pour acquérir autant de joueurs de classe mondiale qu'elle pouvait en trouver. Et les supporters de l'équipe de Liverpool, dont le statut d'icône locale est sans doute plus grand que celui des Beatles, font face à une réalité inconfortable par laquelle le club sera partiellement détenu par un consortium organisé par le premier ministre de Thailande.

L'arrivée de ces investisseurs révèle la réalité que les clubs de football ont bougé au delà de leurs sources traditionnelles de revenus comme la billetterie, les droits télé et le sponsoring. Aujourd'hui, les clubs comme Manchester et Arsenal sont des marques globales, dont les maillots peuvent se trouver dans les rues de Pekin ou Bangkok aussi bien qu'on peut les voir dans les camps de réfugiés de Gaza ou dans les ruelles de l'est de Bagdad. Avec des millions de fans autour du monde regardant via satellite chaque match, les possibilités de merchandising sont devenues soudainement infinie. Quand, dans le passé, Manchester United pouvait espérer vendre environ 30000 répliques de sa tenue par an à ses supporters dans la ville et en Grande Bretagne, elle peut aujourd'hui vendre des millions de maillots et autres éléments de l'attirail à une base globale de supporters, avec un marché asiatique représentant un énorme nouveau marché.

Ce fait, plus qu'aucun autre, explique la décision du géant Espagnol du Real Madrid d'enrôler l'icône Anglaise de Manchester United, David Beckham. Beckham est un bon joueur, bien sûr, mais pas un très grand joueur - son attrait réel est celui d'une icône, homme parlant doucement, élégant, marié (sa femme Victoria est mieux connue comme Posh Spice) avec un look de pop star globale, notamment en Asie. Pour le dire rudement, pendant que la contribution de Beckham aux performances du Real Madrid sera toujours éclipsée par celles de Zidane, Raul, Ronaldo et Roberto Carlos, il n'a pas d'équivalent quand il s'agit de vendre des maillots aux adolescentes en Asie. Comme le patron du marketing du Real Madrid, Jose Angel Sanchez, l'a dit au journaliste Martin Jacques récemment "A la fin, on devrait n'avoir que 6 marques leaders globales. Les gens supporteront leurs équipes locales et l'une des six grandes. Nous devons nous positionner pour cela".

Jacques va plus loin que Foer en posant les questions sur les tensions générées par la globalisation sur la façon dont le sport est joué, regardé et organisé. Quand la fidélité d'une base de supporters a généralement été organisée sur une base locale, souvent sectaire ou suivant des affinités politiques, il note que cela est difficile à transformer en marque globale. En Espagne, les rencontres entre le Real Madrid et Barcelone continue de porter le tampon de l'équipe du Général Franco (Madrid) affrontant les républicains irrépressiblement rebelles Catalans (Barcelone) mais cette histoire qui enflamme la passion des foules locales ne veut rien dire aux consommateurs qui pourraient acheter un maillot dans un centre commercial de San Diego ou un magasin de sport à Bangkok. Le challenge consistant à redéfinir les termes d'une identification avec une équipe de football - phénomène par nature tribal dans le monde du football - demeure un des enjeux clé auquel le football en tant que "business" fait face dans cette ère de globalisation.

Le jeu mondial

Pendant que les clubs représentent le principal lieu dans lequel les matchs sont joués chaque semaine - et où à la fois les propriétaires et les joueurs opèrent un "business" - et parfois expriment des rivalités de longue durée, la forme première d'identification tribale dans le jeu mondial demeure, pour une grande part, avec l'équipe nationale plutôt que le club local. Les passions nationalistes entourant les compétitions internationales sont évidentes à détecter à chaque Coupe du Monde et tournois continentaux: il y a des histoires douloureuses en jeu à chaque fois que l'Allemagne affronte la Hollande ou la République Tchèque, par exemple, et la raison pour laquelle les supporters Mexicains récemment encouragèrent leur équipe de moins de 21 ans par des "Osama Osama" a tout à voir avec le fait que leurs rivaux, ce soir-là, étaient les moins de 21 ans des États-Unis. Les matchs Angleterre-Argentine rappelleront toujours la mémoire amère de leur guerre des Malouines en 1982, par exemple, et un match qualificatif durement disputé entre le Salvador et le Honduras en 1969 déclencha une brève confrontation militaire entre les deux pays.

Mais, dans l'ère de globalisation, la véritable notion de nation change. Un simple regard à l'actuelle équipe nationale Française suffit à expliquer pourquoi le leader du parti d'extrême droite raciste, Jean-Marie Le Pen, la renia il y a quelque temps par un "pas une vraie équipe de France". Chaque joueur à part deux dans l'équipe type a des origines Africaines. Pendant les 2 dernières coupes du monde, les espoirs de la France ont reposé sur les épaules du milieu de terrain délicieusement talentueux Zinedine Zidane, né en Algérie. La Hollande, aussi, aligne une équipe aujourd'hui qui contient au moins 6 joueurs qui viennent des colonies Hollandaises dans les Caraïbes ou l'Asie du Sud Est pendant que au moins sept de l'équipe Anglaise ont des racines dans les anciennes colonies Britanniques. Mais alors que l'ère coloniale explique la constitution de ces équipes nationales, les formes contemporaines de l'immigration expliquent la situation en Suède dont la force de frappe consiste en Henrik Larsson, à moitié Cap Verdien, et Zlatan Ibrahimovic, dont les origines sont Bosnio-Croate.

Les règles de la FIFA, l'organisme de gouvernance internationale du football, autorise un joueur à choisir entre représenter son pays d'adoption ou son pays d'origine - bien que, une fois ce choix fait, il ne peut plus être changé. Un vieille histoire raconte que pour jouer pour l'Eire un joueur avait simplement à prouver que son grand père buvait de la Guiness. Plusieurs joueurs qui ont eu des difficultés pour être sélectionné par leur pays ont été contents de trouver des ancêtres qui leur donnent une autre opportunité de sortie sur la scène internationale et améliore leur valeur dans le marché des transferts.

Mais l'accélération des phénomènes migratoires des joueurs à travers les frontières nationales a créé quelques incongruités. Le buteur star de la Pologne, par exemple, Emmanuel Olisadebe, un Nigérian qui a joué pour un club Polonais et a tellement impressionné les autorités du football du pays que le gouvernement a facilité son accession rapide à la nationalité Polonaise afin d'améliorer leurs espoirs lors de la dernière Coupe du Monde. L'ironie est que, bien que Olisadebe soit toujours le pilier de l'attaque Polonaise, il ne vit plus en Pologne après avoir émigré vers le plus lucratif club Grec de Panathanaikos.

Jacques voit la diversité grandissante des équipes nationales comme un symbole puissant du potentiel libéral et progressiste du football mais il envisage une compétition croissante entre les clubs et les nations sur l'organisation du sport. Comme les entreprises aujourd'hui jouent avec les frontières et leurs règles douanières alors qu'elles ont une existence supra-nationale qui dépasse les frontières nationales et qu'elle sont à la poursuite des marchés, talents, coûts de gestion faibles et dégrèvements fiscaux, les équipes de football de l'élite jouent contre l'état nation (plus précisément contre leur fédération nationale de football). Pour les supporters, il reste évident que représenter son pays est l'honneur le plus haut. Mais la réalité pour les joueurs est que ce sont leurs clubs, pas leur pays, qui paient leurs salaires. Et pour les clubs, les joueurs sont des éléments de patrimoine constamment en situation de risque de perdre toute ou partie de leur valeur en raison d'une blessure lorsqu'ils jouent pour leur équipe nationale. Les clubs du top voudraient que leurs joueurs ne jouent plus du tout pour leur équipe nationale.

La tendance parmi les joueurs de nombreux pays Africains est de mettre les intérêts de leurs clubs Européens au dessus de ceux de leurs pays - il y a certains trucs pour cela: être sûr que tu es disponible pour la Coupe du Monde ou tournois similaires quand les acheteurs des équipes majeures sont à la recherche de talents mais invoquer une blessure ou prendre sa retraite de l'équipe nationale pour éviter ces matchs qualificatifs ou amicaux fastidieux entre temps. Des pays comme l'Afrique du Sud, l'Australie ou le Sénégal ont reconnu cette réalité de plus en plus, étant donné que la plupart de leurs choix naturels pour l'équipe nationale gagnent leur vie en Europe. Ils adaptent de façon permanente leurs règles nationales pour accommoder les joueurs basés à l'étranger en, par exemple, organisant des matchs amicaux en Europe et en évitant d'appeler les joueurs des grands clubs pour les matchs moins importants du calendrier international.

Mais beaucoup des équipes de l'élite ne veulent rien de moins qu'une révolution de l'ordre traditionnel qui a mis les nations au dessus des clubs pour ce qui concerne les engagements des joueurs. Un G14, représentant les 18 clubs leaders en Europe a commencé des démarches légales visant à forcer la FIFA à partager avec les clubs les revenus générés par les compétitions comme la Coupe du Monde et l'Euro, comme une façon de les compenser pour rendre disponible leur patrimoine pour ces obligations internationales. Ils ont également essayé de créer leur propre Ligue des Champions permanente, séparant l'élite du reste des clubs - une telle ligue supra-nationale existe actuellement, bien sûr, mais les équipes se qualifient sur la base de leurs performances de l'année précédente dans leurs championnats domestiques.

La fédération internationale FIFA en tant que représentant des différentes fédérations nationales du football dans le monde, a longtemps eu un pouvoir incontesté sur tout, allant des règles du jeu au calendrier des compétitions. Mais les clubs commencent maintenant à émerger en tant que géants globaux, l'équivalent des sociétés multinationales. Et, comme Jacques le suggère, le débat "club vs pays" va vraisemblablement dominer la bataille politique sur comment le sport sera organisé pendant les décennies à venir.

La pratique Américaine des franchises se déplaçant d'une ville à l'autre a, pour l'instant, été impensable dans le football Européen. Mais la dynamique de la globalisation du sport est telle que cela n'est plus totalement inconcevable, particulièrement à la lumière de l'émergence d'un véritable esprit de cartel au sein du G14. Les événements politiques de la dernière décennie suggèrent que malgré l'optimisme des supporters de la globalisation, le processus a pour l'instant à peine dissipé les passions historiques, politiques, sectaires et ethniques. Mais la dynamique de globalisation suggère qu'il va devenir de plus en plus difficile de conserver un football qui demeure un exutoire pour celles-ci.

Pour Time.com, Tony Karon, supporter à vie de Liverpool


Read original version on Time.com





1 Comments:

At 10:43 PM, mai 19, 2006, Anonymous Anonyme a dit...

Merci pour cette traduction !

Bravo pour vos articles tous très instructifs !

 

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