Les 22 de Sarko
Quelques Sarkozystes, des Juppéo-Raffarino-Chiraquiens, un centriste, des socialistes non archéo, des femmes, des très connus, des pas connus du tout, des très populaires... Bref un joli cocktail qui ne devrait pas donner mal à la tête aux électeurs.
Une fois le parlement installé, on devrait continuer avec les mêmes en complétant un peu l'équipe pour s'attaquer dès l'été aux réformes dont notre cher pays a tant besoin...
Tel un lecteur de l'Equipe étudiant les choix de Raymond Domenech, voici mes remarques -pas forcément aimables- suite à analyse de cette liste des 22 de Sarko:
- François Fillon, Premier Ministre: choix logique, le meilleur à son poste. A déjà réussi une demi-réforme des retraites et doit pouvoir beaucoup mieux faire puisque le voilà débarrassé de la mauvaise influence du grand Chichi et de son immobilisme légendaire.
- Alain Juppé, Ministre d'Etat, Ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables: ses 2 saisons passées à Montréal semblent avoir bonifié le très expérimenté Chiraquien qui avait totalement raté sa coupe du monde en 1995. Il a su privilégié le collectif en soutenant Sarkozy et il fallait un homme de poids pour ce ministère souhaité par Nicolas Hulot.
- Jean-Louis Borloo, Ministre de l'économie, des finances et de l'emploi: brouillon voire compliqué bien que sympathique, il prend une responsabilité clé au sein de l'équipe pour laquelle il vaudrait mieux qu'on ne lui donne pas le chéquier tant il est dépensier. Titulaire oui ! mais à un autre poste, s'il vous plaît...
- Michèle Alliot-Marie, Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités locales: sérieuse, sans éclat, toujours précieuse... Une valeur sûre de l'UMP qui ne pouvait pas être écartée. Devra faire oublier le très remuant Sarko à son nouveau poste.
- Bernard Kouchner, Ministre des affaires étrangères et européennes: l'une des trouvailles de Sarko qui lui confie le rôle dont il rêvait et que jamais les Socialistes, ne lui aurait confié. Parfois impétueux, attention aux cartons jaunes...
- Brice Hortefeux, Ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du co-développement: le fidèle parmi les fidèles. Un poste où tout doit être inventé et où il n'a pas grand chose à perdre.
- Rachida Dati, Garde des sceaux, Ministre de la justice: la révélation de la campagne qui s'achève où elle a fait merveille: un véritable sans faute pour l'instant. On ne peut que lui souhaiter de réussir.
- Xavier Bertrand, Ministre du travail, des relations sociales et de la solidarité: travailleur de l'ombre, il est ici récompensé pour ses performances lors de la campagne où personne ne l'a vraiment remarqué mais où les objectifs ont été atteints. Devrait avec Bussereau suppléer Alain Juppé lors des négociations sur le "service minimum". Personne n'a envie de revivre 1995 !
- Xavier Darcos, Ministre de l'éducation nationale: proche de Juppé, il remplace Gilles de Robien qui a finalement été écarté et qui va se consacrer à sa ville d'Amiens. Darcos qui connaît l'Education Nationale de l'intérieur pourrait créer la surprise.
- Valérie Pecresse, Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche: très bonne prestation dans la campagne en tant que "peste qui peut dire du mal de Ségolène Royal", elle méritait de figurer dans l'effectif de Sarko. Du pain sur la planche pour la benjamine du gouvernement qui visiblement n'a pas froid aux yeux.
- Hervé Morin, Ministre de la défense: il fallait un Bayrouiste, c'est lui. Il n'a pourtant pas particulièrement brillé ces derniers mois. Ceci dit, on lui donne un poste où, coincé entre le Président et le chef d'état major des armées, il ne devrait pas faire beaucoup de dégâts.
- Roselyne Bachelot, Ministre de la santé, de la jeunesse et des sports: oh non ! pas elle !
- Christine Boutin, Ministre du logement et de la ville: oh non ! pas elle non plus ! On manque vraiment de femmes politiques dans ce pays...
- Christine Lagarde, Ministre de l'agriculture et de la pêche: la belle et compétente Christine méritait mieux. Ayant fait une partie de sa carrière à Chicago, elle revient jouer pour son pays et amène sa capacité d'appropriation parfaite des dossiers et ses qualités de négociatrice internationale utiles aussi bien à Bruxelles qu'à l'OMC. Un portefeuille élargi après les législatives serait mérité.
- Christine Albanel, Ministre de la culture et de la communication, porte-parole du gouvernement: méconnue du grand public, elle devrait faire oublier RDDV assez facilement dans la résolution éventuelle du déficit du régime des intermittents du spectacle sur lequel Sarko ne s'est pas vraiment exprimé...
- Eric Woerth, Ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique: chargé de marquer à la culotte le fantasque "Bordeloo" (petit surnom de Jean-Louis Borloo qu'il me semble avoir déjà vu et qui lui va comme un gant) et de tenir le chéquier hors de la portée de notre Minefi aux poches trouées. Eric Woerth gardera, lui, les yeux rivés sur notre endettement et nos déficits. Bon courage et tous nos voeux de réussite ! On compte sur vous Mister Woerth...
- Roger Karoutchi, Secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, auprès du premier ministre: ancien Pasquaïen du 92, il connaît la musique...
- Eric Besson, Secrétaire d'Etat à la prospective et à l'évaluation des politiques publiques, auprès du premier ministre: récompensé pour avoir trahi Ségolène Royal. Il vient du privé et son oeil sur les politiques publiques pourrait s'avérer intéressant même si le "job" fait un peu placard...
- Dominique Bussereau, Secrétaire d'Etat aux transports, auprès du ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables: chargé avec Bertrand de suppléer Alain Juppé dans la négociation sur le "service minimum". Personne ne veut revivre 1995...
- Jean-Pierre Jouyet, Secrétaire d'Etat aux affaires européennes, auprès du ministre des affaires étrangères et européennes: un "pote" de Ségolène et Cécilio que Sarko a réussi à transférer dans ce mercato de printemps. Sincèrement Européen, pas de raison qu'il déçoive à ce poste.
- Martin Hirsch, Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté: ne voulait pas du titre de Ministre. Promoteur du RSA (Revenu de Solidarité Active) en lieu et place du RMI, il a en charge les plus démunis et son expérience à Emmaus marquée à gauche devrait lui conférer une forte légitimité.
- Pascal Chimbonda, parce qu'il en fallait 22 !
A suivre...
7 Comments:
merci pour ce sympatique passage en revue de l'équipe de France, format Sarkozy...
espérons qu'ils tiendront promesse et qu'il vont continuer aussi fort qu'ils ont commencé !
X. Bertrand me parait très compétent et doué. Rachida Dati également. Vive les jeunes en politique !
c'est sympa mais la subjectivité est intéressante...
Michele Alliot Marie: sérieuse, classe, autoritaire parfaite pour le rôle
Bernard Kouchner: enfin un qui était "pour" la guerre en Irak, mon adage "la roue tourne" marche tout le temps... enfin on ne va plus être anti-americain primaire
Beaucoup moinds d'énarques.. ouf!!!
Peut-être un peu moins de langue de bois et plus d'actions...
la roue tourne...
moins d'énarques, mais toujours peu d'entrepreneurs et d'hommes d'entreprises !
Le premier ministre prend sa revanche sur sa mise à l'écart par Chirac. De plus, il est présenté comme effacé.
Alain Juppé a payé pour les autres, et pour Chirac dit-on. Il n'est pas particulièrement populaire, avec son étiquette d'intello premier de la classe. Sa conversion à l'écologie ne devrait pas augmenter sa cote, tant le souci de l'environnement n'est pas dans les gènes français.
Christine Boutin a été une égérie antiPaCS à abhorrer, bien sûr, et une dévote brandisseuse de Bible qui a vénéré Jean-Paul in situ. Mais, semblable aux chrétiens piétistes abolitionnistes, ancêtres des évangéliques, elle m'a paru sincère dans son souci du sort des prisonniers et d'autres exclus.
Roselyne Bachelot a gagné une grande sympathie chez les gais pour avoir pleuré, comme Christine Boutin, à propos du PaCS - mais c'était pour des motifs diamétralement opposés. Le ralliement de cette authentique gaulliste à Nicolas Sarkozy a dû en désespérer plus d'un, à gauche comme au centre-droit.
Rachita Dati est une beure aux origines plus que modestes. Son itinéraire a des airs de rêve américain - donc un cauchemar français à gauche comme à droite. Cependant, son talent, son intelligence, sa classe empêchent de la taxer d'alibi.
Bernard Kouchner et les trois autres sont désormais honnis, excommuniés du PS. Comme si cela ne suffisait pas, Bernard Kouchner a osé dire, répéter et assumer qu'il comprenait les raisons de l'intervention en Irak, même s'il la désapprouvait.
Martin Hirsch commence déjà sa révolution. Il s'est opposé à la mise en place de la franchise médicale pour financer la Sécu. Dans ce gouvernement mélé de traîtres, d'opportunistes et de paumés, je prédis un joyeux bordel pour les cinq années à venir. J'espère que les journalistes passeront moins de temps à nous lugumiser avec le glamour de la famille de l'Elysée et plus de temps à nous informer sur la réalité de ce gouvernement factice.
@ au passage : on ne dit pas "gouvernement factice" mais "gouvernement fantoche".
Relisez vos clasiques ;-)
@bef, merci pour cette info culturelle, mais c'est bien gouvernement 'factice' que j'ai voulu dire. Cer je pense que ce gouvernement a été conçu comme un produit marketing pour rassurer les citoyens, avoir une écrasante majorité à l'assemblé et affaiblir (voir tuer) les autres partis politique. Dire que le couvenement est fantoche reviendrait à dire que Sarko n'a pas été élu démocratiquement et que ses actions sous sous le contrôle d'une force extérieure. Or Sarko n'est manipuler par personne, c'est un président élu démocratiquement etlibre d'appliquer la politique qu'il a promise. Alors fantoche: non, factice : oui ;-)
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