Université tristesse
J'entendais récemment sur BFM Jean-Robert Pitte actuel Président de la Sorbonne dire crûment comment il était attristé de diriger une usine à fabriquer des non-diplômés, des chômeurs ou au mieux des smicards. Sa franchise, quand on connaît le prestige historique de la Sorbonne, ne saurait sonner faux et son livre "Jeunes, on vous ment !" paraît contenir à la fois un constat objectif et malheureusement déprimant et quelques recommandations de bon aloi mais, semble-t-il, utopiques.
J'ai déjà évoqué dans des "posts" précédents ce sujet en déconseillant à mon fils de s'inscrire à l'Université "gratuite, laïque et républicaine" de notre cher pays (cf Conseils de vieux c...) et en listant les éléments clé d'une réforme du système éducatif (cf I had a dream...).
J'ai eu envie de "poster" à nouveau sur le sujet en lisant, dans l'Express, l'entretien de Mr Pitte avec Gérard Aschieri, Secrétaire Général de la FSU, sorte de "cornac du mammouth", individu d'autant plus toxique qu'il s'exprime élégamment, sans jamais hausser le ton, démontrant sans sourciller qu'un "cheval borgne est cher" et refusant habilement tout changement dans un système pourtant quasi-unanimement considéré comme en échec profond.
Ce Mr Aschieri dont on voit l'effet qu'il produit sur ses sympathi- sants lors de ses discours de ré-élection (aucun trucage: cette photo est bien dans l'album de la FSU, cf congres.fsu.fr) pourrait également être surnommé "Non-Non". A l'évocation du moindre changement, de la moindre proposition d'amélioration ou même du moindre constat que "si on ne change rien, on va dans le mur", il esquive, il "dialectise" (en Français, "noyer le poisson"), il hypnotise (littéralement, "endormir son auditoire") et finalement dit "non à tout"...
En fait "Non-Non" est un peu "litotique", "Non Puissance 6" (NP6) serait plus approprié...
- Non à la revalorisation des filières professionnelles
Alors qu'il est démontré que l'on pourrait quadrupler les effectifs des filières type BTS ou IUT ou "masters professionnels" et répondre à la demande des entreprises en matière de jeunes diplômés, NP6 préfère parler de "travail entre les filières" ce qui ne veut rien dire sauf peut-être l'instauration de commissions diverses et stériles où siégeraient les élus FSU... C'est vrai, en plus, qu'un transfert significatif des étudiants vers ce type de filières entraînerait des changements pour les enseignants !
- Non à la formation en alternance
Alors qu'un itinéraire étudiant alternant appropriation d'un savoir académique et stages en entreprises pourrait permettre à des diplômés en sociologie, psychologie, langues étrangères ou même histoire de l'art de démontrer que leur savoir constitue une base sur laquelle on peut construire un savoir-faire professionnel, NP6 veut que tout ceci reste sous l'entière responsabilité des enseignants. Les entreprises ont déjà du mal à se convaincre que prendre de tels stagiaires/apprentis pourrait leur être bénéfique, si, en plus, il leur faut rendre des comptes sous le contrôle de NP6 et ses copains, on va voir fleurir les propositions de stages !
- Non à l'orientation professionnelle
Alors que les étudiants ne connaissent que fort mal l'entreprise, les différentes branches professionnelles et les secteurs dans lesquels ils pourraient trouver un emploi intéressant, rémunérateur et porteur, NP6 s'oppose à toute "professionnalisation" de l'orientation sous prétexte que cette orientation devrait être valable 40 ans, que les besoins vont changer et que donc on ne préparerait pas bien l'avenir. Quelle langue de bois ! Quelle négation de tout pragmatisme ! Quelle volonté de rester inefficace ! Encore une fois, NP6 est dans la dialectique, l'évitement, l'immobilisme...
- Non à la sélection
Alors, qu'au delà des Grandes Écoles et leurs concours d'entrée, des réussites notoires comme celle de Paris-Dauphine ou de l'Université Technologique de Compiègne sont fondées sur une sélection des étudiants sur dossier et sur une motivation forte et homogène des étudiants à obtenir leurs diplômes après avoir été sélectionnés, NP6 réfute que la loi interdit toute forme de sélection et que la sélection entraînerait une moindre place accordée à la recherche. La loi, ça se change, d'ailleurs en France on promulgue plein de lois qui changent les précédentes et le lien "plus de sélection/moins de recherche" ne m'apparaît vraiment pas comme direct. Quand il ne sait pas répondre, NP6 sait très bien noyer le poisson...
- Non à une nouvelle gouvernance des Universités
Alors qu'une indépendance accrue des Universités, la participation active du monde de l'entreprise aux Conseils d'administration de ces Universités, l'adaptation de celles-ci à leur environnement économique et géographique paraissent évidemment aller dans le bon sens, NP6 propose que les enseignants "aillent voir ce qui se passe dans les entreprises". Il en profite pour revendiquer moins d'heures d'enseignement pour ses "ouailles" pour compenser le temps qu'ils passeraient ainsi dans la vraie vie ! Impayable ce NP6...
- Non à l'augmentation des droits d'inscriptions
Alors que l'IEP (Sciences-Po) a mis en place avec succès un système de péréquation concernant les frais de scolarité (allant de quasi-zéro pour les familles démunies à 5000 € par an pour les plus-aisées) comme l'enseignement privé le fait depuis des décennies, que le budget par étudiant en université est 10 fois inférieur en France comparé aux États-Unis, que, je l'ai déjà écrit, les parents des classes moyennes ou supérieures seraient "ravis et fiers" de payer plus pour l'éducation de leurs enfants, NP6 préfère un système où les Universités viendraient grever encore plus le déficit de l'état par une augmentation de leurs budgets de fonctionnement. C'est vrai que, comme cela, il resterait impossible de savoir où vont nos impôts !
Bref, NP6 comme ses confrères de l'UNSA ou du SNES, prépare sa petite retraite prospère et protégée ainsi que celles de ses conscrits. Peu importe que le déluge soit pour après-demain !
"Changer" est un mot "tabou" pour les NP6 de cette France universitaire qui souffre d'une maladie parfaitement curable: diabolisons les médicaments, ils pourraient nous guérir contre notre gré !
J'ai déjà évoqué dans des "posts" précédents ce sujet en déconseillant à mon fils de s'inscrire à l'Université "gratuite, laïque et républicaine" de notre cher pays (cf Conseils de vieux c...) et en listant les éléments clé d'une réforme du système éducatif (cf I had a dream...).
J'ai eu envie de "poster" à nouveau sur le sujet en lisant, dans l'Express, l'entretien de Mr Pitte avec Gérard Aschieri, Secrétaire Général de la FSU, sorte de "cornac du mammouth", individu d'autant plus toxique qu'il s'exprime élégamment, sans jamais hausser le ton, démontrant sans sourciller qu'un "cheval borgne est cher" et refusant habilement tout changement dans un système pourtant quasi-unanimement considéré comme en échec profond.
Ce Mr Aschieri dont on voit l'effet qu'il produit sur ses sympathi- sants lors de ses discours de ré-élection (aucun trucage: cette photo est bien dans l'album de la FSU, cf congres.fsu.fr) pourrait également être surnommé "Non-Non". A l'évocation du moindre changement, de la moindre proposition d'amélioration ou même du moindre constat que "si on ne change rien, on va dans le mur", il esquive, il "dialectise" (en Français, "noyer le poisson"), il hypnotise (littéralement, "endormir son auditoire") et finalement dit "non à tout"...
En fait "Non-Non" est un peu "litotique", "Non Puissance 6" (NP6) serait plus approprié...
- Non à la revalorisation des filières professionnelles
Alors qu'il est démontré que l'on pourrait quadrupler les effectifs des filières type BTS ou IUT ou "masters professionnels" et répondre à la demande des entreprises en matière de jeunes diplômés, NP6 préfère parler de "travail entre les filières" ce qui ne veut rien dire sauf peut-être l'instauration de commissions diverses et stériles où siégeraient les élus FSU... C'est vrai, en plus, qu'un transfert significatif des étudiants vers ce type de filières entraînerait des changements pour les enseignants !
- Non à la formation en alternance
Alors qu'un itinéraire étudiant alternant appropriation d'un savoir académique et stages en entreprises pourrait permettre à des diplômés en sociologie, psychologie, langues étrangères ou même histoire de l'art de démontrer que leur savoir constitue une base sur laquelle on peut construire un savoir-faire professionnel, NP6 veut que tout ceci reste sous l'entière responsabilité des enseignants. Les entreprises ont déjà du mal à se convaincre que prendre de tels stagiaires/apprentis pourrait leur être bénéfique, si, en plus, il leur faut rendre des comptes sous le contrôle de NP6 et ses copains, on va voir fleurir les propositions de stages !
- Non à l'orientation professionnelle
Alors que les étudiants ne connaissent que fort mal l'entreprise, les différentes branches professionnelles et les secteurs dans lesquels ils pourraient trouver un emploi intéressant, rémunérateur et porteur, NP6 s'oppose à toute "professionnalisation" de l'orientation sous prétexte que cette orientation devrait être valable 40 ans, que les besoins vont changer et que donc on ne préparerait pas bien l'avenir. Quelle langue de bois ! Quelle négation de tout pragmatisme ! Quelle volonté de rester inefficace ! Encore une fois, NP6 est dans la dialectique, l'évitement, l'immobilisme...
- Non à la sélection
Alors, qu'au delà des Grandes Écoles et leurs concours d'entrée, des réussites notoires comme celle de Paris-Dauphine ou de l'Université Technologique de Compiègne sont fondées sur une sélection des étudiants sur dossier et sur une motivation forte et homogène des étudiants à obtenir leurs diplômes après avoir été sélectionnés, NP6 réfute que la loi interdit toute forme de sélection et que la sélection entraînerait une moindre place accordée à la recherche. La loi, ça se change, d'ailleurs en France on promulgue plein de lois qui changent les précédentes et le lien "plus de sélection/moins de recherche" ne m'apparaît vraiment pas comme direct. Quand il ne sait pas répondre, NP6 sait très bien noyer le poisson...
- Non à une nouvelle gouvernance des Universités
Alors qu'une indépendance accrue des Universités, la participation active du monde de l'entreprise aux Conseils d'administration de ces Universités, l'adaptation de celles-ci à leur environnement économique et géographique paraissent évidemment aller dans le bon sens, NP6 propose que les enseignants "aillent voir ce qui se passe dans les entreprises". Il en profite pour revendiquer moins d'heures d'enseignement pour ses "ouailles" pour compenser le temps qu'ils passeraient ainsi dans la vraie vie ! Impayable ce NP6...
- Non à l'augmentation des droits d'inscriptions
Alors que l'IEP (Sciences-Po) a mis en place avec succès un système de péréquation concernant les frais de scolarité (allant de quasi-zéro pour les familles démunies à 5000 € par an pour les plus-aisées) comme l'enseignement privé le fait depuis des décennies, que le budget par étudiant en université est 10 fois inférieur en France comparé aux États-Unis, que, je l'ai déjà écrit, les parents des classes moyennes ou supérieures seraient "ravis et fiers" de payer plus pour l'éducation de leurs enfants, NP6 préfère un système où les Universités viendraient grever encore plus le déficit de l'état par une augmentation de leurs budgets de fonctionnement. C'est vrai que, comme cela, il resterait impossible de savoir où vont nos impôts !
Bref, NP6 comme ses confrères de l'UNSA ou du SNES, prépare sa petite retraite prospère et protégée ainsi que celles de ses conscrits. Peu importe que le déluge soit pour après-demain !
"Changer" est un mot "tabou" pour les NP6 de cette France universitaire qui souffre d'une maladie parfaitement curable: diabolisons les médicaments, ils pourraient nous guérir contre notre gré !
6 Comments:
Non power n! En parallele de tout ceci, en vingt ans, la France, ce pays merveilleux, s'est dote de 400.000 fonctionnaires d'etat en plus, et avec ceci de 450.000 territoriaux en plus. Ce petit monde est issu des dites universites (recrutements par concours)...
Pourquoi voulez vous tarir le systeme? Tout ce petit monde vit heureux!
Pourquoi voulez vous reduire le bonheur de ces gens?
Au contraire il faut permettre a encore plus de monde de connaitre le nirvana du statut!
Mais il y a mieux que cela. Pour abriter tout ce monde, "on" a investi, en chaises, bureaux, batiments, et ce petit monde consomme pour exercer ses admirables speculations... Tout ceci soutient l'economie! Il faut donc accroitre le nombre de fonctionnaires et pour ce faire continuer sur l'elan dans les universites. Tout ceci est coherent...
Ceci dit... Qui paie? Vos enfants et petits enfants!
Ils connaitront la joie des universites, leurs formations, ils passeront les concours de la fonction publique ou bien territoriale. La ils exerceront leur art consomme de la reunionite, de la vibration febrile autour de zero, de l'empilage des dossiers, ils paieront par leurs impots les dettes de leurs parents... Avenir radieux!
Excellent blog que je référence sur le mien.
cordialement
L'entreprise est le Mal absolu,
L'université doit être ouverte à tous (donc pauvre, peu importe !! 170 € l'année de scolarité pour un non-boursier (rare)),
Le bac est donné,
La licence aussi : entre 7 et 10 /20 de moyenne, on peut "compenser" avec les semestres précédents des 1 ère et 2 ème année pour obtenir son diplôme sans cession de septembre !!
Le nivellement par le bas généralisé. Médiocrité, petitesse et décadence : nous sommes mal partis sans un véritable sursaut rapide !
@anonymous au dessus.
Certes tres mal partis. Mais à force de noter entre 10 et 16 comme me le dit un enseignant (alors que lui, refusait de le faire, en continuant a noter de 0 a 20) on arrive a ce desastre, ralentissant les "rapides" et mentant aux "moins rapides"! Tous floues sous alibi d'egalitarisme que n'aurait pas desavoue le kremlin! L'EN s'est fourvoyee, les enseignants en sont egalement victimes sauf ceux qui vivent dans les arcanes et par elles, n'enseignant plus et theorisant le monde tel qu'il devrait etre, se souciant peu du monde reel! Que voulez-vous qu'il advint? Une faillite!
Ce que vous décrivez existe également au niveau du CAP ( certificat d'aptitude professionnel ).
Tous les ans, 1/3, au moins, des jeunes qui obtiennent ce diplôme professionnel sont incapables d'exercer.
Je découvre ce post avec retard. Vous tapez dans le mille, là où logiquement ça devrait faire mal. Mais à l'EN,ce qui les retient encore, c'est l'impunité et l'intouchabilité de leur état statutaire. Ces gens là sont incurables. Au fond, s'ils détestent tant l'entreprise, ce n'est que jalousie maladive de leur part.
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