Immigration et identité nationale: quesaco ?
Je m'aventure rarement sur le terrain immédiatement polémique de l'immigration, de son intégration et du racisme d'une certaine partie de la population Française. Le sujet n'est plus tabou. L'aborder, même de façon alternative, reste risqué car la méthode du découpage des petites phrases permet d'accuser immédiatement celui qui s'y égare de xénophobie ou de racisme.
La question de "l'identité nationale" soulevée par la création éventuelle d'un "ministère de l'immigration et de l'identité nationale" proposée par Sarkozix et reprise par Démagolène à coup de marseillaise et de drapeau tricolore m'a fait me poser une question simple "la France a-t-elle encore une identité nationale ?" et si oui, quelle est-elle ?
Le dictionnaire de la langue française définit le terme "nation" comme un "ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique". Le vocable "identité nationale" est donc un pléonasme puisque le terme nation inclut la conscience d'une unité, il n'existe pas de nation sans identité nationale... Nous aurions donc besoin d'un "ministère de l'immigration et de la nation" ?!
La France a-t-elle une identité nationale ? La réponse paraît clairement oui. L'ensemble des citoyens Français appartient-il à cette nation ? Au risque de surprendre, je pense clairement que oui. Qu'un certain nombre de primo-immigrants n'en soit pas est une évidence. Dire que les descendants de ces immigrés, pour une immense majorité de nationalité Française, n'appartiennent pas à la nation Française est très certainement faux: ils parlent la langue de Molière, ils regardent TF1, ils vont à l'école de la République, ils aiment l'équipe de France de football et ils ont pour principal référentiel cette unité historique qui a forgé la nation Française. Mais de quoi parle-t-on ?
On parle en fait d'une entité politique qui, malgré des passages successifs par la Monarchie, l'Empire puis la République, a sacralisé une tradition "absolutiste", "colbertiste" et "jacobine" (et parfois encore "impérialiste"). Une nation fière d'avoir inclu dans sa constitution la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" de 1789. Une démocratie dans laquelle la volonté collective est incarnée par une élite politico-administrative régalienne et indéboulonnable. Une république quasi-totalitaire qui a la main sur le destin de chacun et surtout des plus démunis. Un Etat, protégé par la "frontonesque" devise "Liberté, Egalité, Fraternité", qui, tel un "dealer", distille gratuités, allocations, remboursements et indemnités pour être sûr de maintenir la dépendance de la majorité de ses citoyens. Bref, un "modèle" asphyxiant et à bout de souffle, qui ne fonctionne plus et qui est dans l'incapacité de se réformer sans violence voire sans une véritable révolution...
Contrairement aux Pays-Bas qui, comme nous, connaissent une forte poussée nationaliste d'extrême droite et ont rejeté le Traité Constitutionnel Européen, notre "identité nationale" est en fait assez peu respectueuse de la liberté individuelle mais ne s'accommode pas d'une juxtaposition quasi-étanche des communautés. Le paradoxe Français réside dans cette contradiction... Il vaut mieux être entrepreneur, homosexuel ou fumeur de hashish en Hollande qu'en France. Il est théoriquement plus favorable d'être d'origine Marocaine en France que chez nos voisins Bataves !
Nous n'avons en fait aucun problème d'identité nationale et il n'y a pas de lien causal entre identité nationale et immigration. Il y a simplement une jeunesse qu'elle soit blanche, beur ou black, qui a compris la promesse qui a été faite aux générations précédentes et qui s'aperçoit que cette promesse est non tenue et pire qu'elle n'en sera pas bénéficiaire. Entourée de pères, oncles ou grands frères, au chômage, au RMI et/ou dans la "débrouille", elle regarde cette fameuse identité nationale comme on regarde un miroir plein de fêlures. L'image est déformée et peu reluisante, le puzzle préfigure le chaos et le miroir semble devoir voler en éclat très bientôt !
Est-il donc normal que certains de ces jeunes suivent les barbus prosélytes, qu'ils arborent le drapeau ou le keffier palestinien ou encore qu'ils idéalisent la terre Africaine fuie par leurs grands-parents pour cause de pauvreté ? Tout cela semble compréhensible pour un adolescent ou un jeune homme qui est à la fois fier d'être Français quand Zidane marque un but et révolté de l'être tant il sent que le "modèle Français" ne fonctionne pas pour lui et ses potes...
Messieurs et mesdames les hommes et femmes politiques "républicains", la solution ne se trouve pas dans la réhabilitation des paroles de la Marseillaise, ni dans la mise à disposition de drapeaux bleu-blanc-rouge à attacher à l'antenne des voitures ou aux barreaux des balcons. Elle ne viendra pas non plus d'une politique assistano-égalitaire dont nous n'avons plus les moyens et qui tire de plus en plus de monde vers le bas. La solution ne viendra que d'une volonté ferme et tenace de nous libérer de notre système économique et social, castrateur et asphyxié, en redonnant liberté, autonomie, marges de manoeuvre, flexibilité et auto-motricité aux individus, aux organisations locales, aux entreprises,... bref, à la nation Française.
Si vous ne le faites pas, la révolution des Jaunes aura bel et bien lieu... Elle ne sera pas la conséquence d'un problème d'immigration, comme vous semblez le prétendre, mais d'un problème de génération: celle de vos/nos enfants !
Pour ma part, je continuerai à chanter la Marseillaise pour soutenir l'équipe de France de rugby mais je ne suis plus du tout certain de vouloir adhérer à "l'identité républicaine" qui semble être votre évangile collectiviste... Mon coran à moi, il prône l'initiative, la responsabilité et la liberté !
La question de "l'identité nationale" soulevée par la création éventuelle d'un "ministère de l'immigration et de l'identité nationale" proposée par Sarkozix et reprise par Démagolène à coup de marseillaise et de drapeau tricolore m'a fait me poser une question simple "la France a-t-elle encore une identité nationale ?" et si oui, quelle est-elle ?
Le dictionnaire de la langue française définit le terme "nation" comme un "ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique". Le vocable "identité nationale" est donc un pléonasme puisque le terme nation inclut la conscience d'une unité, il n'existe pas de nation sans identité nationale... Nous aurions donc besoin d'un "ministère de l'immigration et de la nation" ?!
La France a-t-elle une identité nationale ? La réponse paraît clairement oui. L'ensemble des citoyens Français appartient-il à cette nation ? Au risque de surprendre, je pense clairement que oui. Qu'un certain nombre de primo-immigrants n'en soit pas est une évidence. Dire que les descendants de ces immigrés, pour une immense majorité de nationalité Française, n'appartiennent pas à la nation Française est très certainement faux: ils parlent la langue de Molière, ils regardent TF1, ils vont à l'école de la République, ils aiment l'équipe de France de football et ils ont pour principal référentiel cette unité historique qui a forgé la nation Française. Mais de quoi parle-t-on ?
On parle en fait d'une entité politique qui, malgré des passages successifs par la Monarchie, l'Empire puis la République, a sacralisé une tradition "absolutiste", "colbertiste" et "jacobine" (et parfois encore "impérialiste"). Une nation fière d'avoir inclu dans sa constitution la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" de 1789. Une démocratie dans laquelle la volonté collective est incarnée par une élite politico-administrative régalienne et indéboulonnable. Une république quasi-totalitaire qui a la main sur le destin de chacun et surtout des plus démunis. Un Etat, protégé par la "frontonesque" devise "Liberté, Egalité, Fraternité", qui, tel un "dealer", distille gratuités, allocations, remboursements et indemnités pour être sûr de maintenir la dépendance de la majorité de ses citoyens. Bref, un "modèle" asphyxiant et à bout de souffle, qui ne fonctionne plus et qui est dans l'incapacité de se réformer sans violence voire sans une véritable révolution...
Contrairement aux Pays-Bas qui, comme nous, connaissent une forte poussée nationaliste d'extrême droite et ont rejeté le Traité Constitutionnel Européen, notre "identité nationale" est en fait assez peu respectueuse de la liberté individuelle mais ne s'accommode pas d'une juxtaposition quasi-étanche des communautés. Le paradoxe Français réside dans cette contradiction... Il vaut mieux être entrepreneur, homosexuel ou fumeur de hashish en Hollande qu'en France. Il est théoriquement plus favorable d'être d'origine Marocaine en France que chez nos voisins Bataves !
Nous n'avons en fait aucun problème d'identité nationale et il n'y a pas de lien causal entre identité nationale et immigration. Il y a simplement une jeunesse qu'elle soit blanche, beur ou black, qui a compris la promesse qui a été faite aux générations précédentes et qui s'aperçoit que cette promesse est non tenue et pire qu'elle n'en sera pas bénéficiaire. Entourée de pères, oncles ou grands frères, au chômage, au RMI et/ou dans la "débrouille", elle regarde cette fameuse identité nationale comme on regarde un miroir plein de fêlures. L'image est déformée et peu reluisante, le puzzle préfigure le chaos et le miroir semble devoir voler en éclat très bientôt !
Est-il donc normal que certains de ces jeunes suivent les barbus prosélytes, qu'ils arborent le drapeau ou le keffier palestinien ou encore qu'ils idéalisent la terre Africaine fuie par leurs grands-parents pour cause de pauvreté ? Tout cela semble compréhensible pour un adolescent ou un jeune homme qui est à la fois fier d'être Français quand Zidane marque un but et révolté de l'être tant il sent que le "modèle Français" ne fonctionne pas pour lui et ses potes...
Messieurs et mesdames les hommes et femmes politiques "républicains", la solution ne se trouve pas dans la réhabilitation des paroles de la Marseillaise, ni dans la mise à disposition de drapeaux bleu-blanc-rouge à attacher à l'antenne des voitures ou aux barreaux des balcons. Elle ne viendra pas non plus d'une politique assistano-égalitaire dont nous n'avons plus les moyens et qui tire de plus en plus de monde vers le bas. La solution ne viendra que d'une volonté ferme et tenace de nous libérer de notre système économique et social, castrateur et asphyxié, en redonnant liberté, autonomie, marges de manoeuvre, flexibilité et auto-motricité aux individus, aux organisations locales, aux entreprises,... bref, à la nation Française.
Si vous ne le faites pas, la révolution des Jaunes aura bel et bien lieu... Elle ne sera pas la conséquence d'un problème d'immigration, comme vous semblez le prétendre, mais d'un problème de génération: celle de vos/nos enfants !
Pour ma part, je continuerai à chanter la Marseillaise pour soutenir l'équipe de France de rugby mais je ne suis plus du tout certain de vouloir adhérer à "l'identité républicaine" qui semble être votre évangile collectiviste... Mon coran à moi, il prône l'initiative, la responsabilité et la liberté !
2 Comments:
Le problème de l'identité nationnale n'est là que pour endormir les élècteurs. D'autant que ce thème de campagne traduit un manque d'ouverture d'esprit et est très mal perçu par nos partenaires européens.
Les français sont en perte d'identité politique. Plus personne n'a confiance en ceux qui se présentent. On s'inquiète du nombre de votants indécis en s'exclamant "avant on était soit de de droite soit de gauche, on savait pour qui voter" Ben ouais, mais avant, on pensait que la droite c'était les riches, que la gauche c'était les pauvres, que l'extrême droite c'était les fachos et l'extrême gauche les ouvriers et les anarchistes.
Maintenant que Sarko pique les idées de Lepen, que Ségo pique les idées de tout le monde, que Bayrou cherche à rassembler, que les trotskistes n'ont pas voulu faire candidature commune et que LePen paraît assagie, je ne pense pas que la France ait perdu son identité, en revanche, je pense que les français ont perdu leur identité politique et par conséquent, leur identité personnelle.
Ils sont français, ils le savent, ils en sont fiers, mais quel genre de français sont-ils? Des gens tout à fait charmant se mettent à voter LePen et des ouvriers se mettent à voter Sarko. Les politiques s'inquiètent de cette dispersion et culpabilisent les élècteurs. Les francais d'origines étrangères, les immigrés et les clandestins sont désignés comme coupables de tout. Ben ouais, faut bien justifier ce mal-être apparant.
Ceux qui critiquent la France sont certainement ceux qui l'aiment le plus. Cette année, beaucoup iront voter contre un personnage politique et non pour un programme. Tout le monde aime la France, tout le monde veut le meilleur pour elle et ses habitants, mais personne ne croit en ceux qui veulent la gouverner, voilà pourquoi tout le monde est perdu ...
Alors merci Jean-David pour ce beau post ;-)
si l'immigration présente un risque pour l'identité nationale, c'est que "l'identité nationale" de papa est en péril. Une transition en quelque sorte expliquée à mon sens par le constat suivant : 60 millions d'habitants au sein d'une planête de plus de 6 milliards - moins de 1% ; ça pourrait rendre l'affaire plausible.
Connecté au haut-débit, assommé d'images du monde entier, n'importe quel élément allochtone devient menace. L'immigration semble le bouc émissaire rêvé. Le seul élément sur lequel on a l'impression d'avoir de l'emprise.
"Français" comme on l'entendait avant, sera un concept dépassé d'ici 20 ans au plus.
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