11 mars 2007
par JDCh


Airbus: un "clash" annonçant le "crash" ? (épisode 7)

Le cours de bourse d'EADS a décroché depuis début mars d'environ 26€ à 22€ ce vendredi soit 16% de baisse. Tout ceci paraît bien bénin quand, après les résultats 2006 annoncés par la direction, on s'aperçoit que le PER2006 (ratio entre le cours de bourse et le bénéfice net par action) est de 417, alors que ce type d'entreprise est en général valorisé sur un PER de 10 à 13 !

D'ailleurs le consensus 2007, tel qu'il n'a pas été mis à jour sur Boursorama (cf Consensus EADS), est toujours affiché à 13,38 alors que la direction n'a pas caché que les résultats 2007 ne seraient pas meilleurs en 2007 et que les pilules de l'A380, du plan de restructuration POWER8 et du changement de stratégie concernant l'A350 ne seraient toujours pas digérées financièrement.

Quand, en plus, on entend parler d'augmentation de capital nécessaire (ce qui veut dire que le groupe connaît dans un son plan un point bas où il est techniquement en cessation de paiement), que les seuls qui veulent bien se précipiter pour souscrire sont les régions administratives Françaises (dixit Démagolène alors qu'elle sait que ces entités ne pourraient peser plus de 1% dans le capital) ou l'Etat Français (dixit de Villepin et Breton alors notre cher État est lui-même proche du dépôt de bilan) et que Sarkoléon compare la situation à celle d'Alstom, nous voilà rassurés !

Le cours de bourse reste aujourd'hui supérieur à celui d'octobre 2006 lorsque j'ai commencé cette saga "Airbus... le crash" (cf liens plus bas). Les marchés financiers sont finalement bien plus indulgents que nous le pensons généralement. Ils tiennent compte de la bonne santé de Eurocopter et des activités de Défense de EADS pour finalement valoriser les pertes d'Airbus à zéro (et non pas négativement). Ils font apparemment confiance à Gallois et son co-président Allemand pour mener à bien le plan POWER8 malgré les embûches que ne manqueront pas de leur présenter nos gouvernants, incapables de comprendre que la situation industrielle et financière nécessite de laisser le management dérouler le plan de retournement de l'entreprise, condition sine qua none à la survie de cette ex-réussite industrielle Européenne.

Le fait que EADS décide, via son conseil d'administration, de tout de même verser un dividende pour cet exercice 2006 ne devrait tromper personne. Certains semblent penser que c'est sous la pression des actionnaires principaux (Lagardère ou Daimler-Chrysler) ou des actionnaires institutionels (Fidelity et consors) que cette décision a été prise. La réponse est plus simple que cela: verser un dividende c'est afficher une confiance dans le futur proche et donc, par cette décision, le conseil d'administration essaie de véhiculer un sentiment de confiance en vue des prochaines échéances et notamment d'une future augmentation de capital qui pourrait être fort dilutive pour les actionnaires du groupe si le cours de bourse devait encore s'effondrer...

Les marchés sont-ils dupes ? Il semble que oui... En tout cas, pour l'instant...

A suivre...

cf Épisode 1
cf
Épisode 2
cf
Épisode 3
cf Épisode 4
cf Épisode 5
cf Épisode 6



1 Comments:

At 8:36 AM, mars 12, 2007, Anonymous Anonyme a dit...

Une autre analyse qui confirme votre article :

http://chevallier.turgot.org/a541-EADS_2006_ca_vole_bas_.html

 

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