Airbus: un "clash" annonçant le "crash" ? (épisode 9)
C'est chose faite (cf dépêche de l'AFP ci-dessous) via Arnaud Lagardère que je ne connais pas suffisamment pour dire s'il est un "héritier" ou un "entrepreneur" mais qui ne dit pas que des choses inutiles ou stupides dans ces déclarations à la presse.
Mes remarques:
- S'il est vrai que le contrat de Noël Forgeard avait été approuvé dans son contenu par le Conseil d'administration d'EADS en 2000, il est normal d'exécuter ce contrat et la polémique impliquant Thierry Breton soulevée par Cécilio Hollande est sans objet. Tout ceci même si les montants perçus par quelqu'un qui semble avoir commis de grosses erreurs sont choquants...
- La gestion" indirecte" par l'Etat Français, via la Sogeade et les administrateurs nommés par cette dernière au Conseil d'EADS, est excatement celle que je décrie (cf Les privatisations...) systématiquement: conflits d'intérêts, guerre des courtisans, incompétence promue par l'appui politique,... Bref, tout ce qui caractérise notre "capitalisme patriotique" à la noix. Soit une boîte est publique (au sens Français à savoir détenue à 100% par l'Etat), soit elle est privée (pas de détention directe ou indirecte de l'Etat Français). Les compromis sont désastreux...
- Arnaud Lagardère allume Francis Mer ce qui correspond à "tirer sur une ambulance". Tout le monde s'est empressé d'oublier cet ancien ministre de l'économie. Sauf peut-être les actionnaires, les dirigeants et les salariés de SAFRAN qui l'ont accueilli récemment comme Président du Conseil de Surveillance. Une nouvelle drama-saga pour mon blog ?
- Il épargne Sarkosix qui, je le pense, n'a pas du faire que du bien dans cette affaire tant il aime l'intervention de l'Etat dans l'économie depuis qu'"il a sauvé" Alstom ! ... Mais Arnaud et Nicolas sont potes...
- Il rend hommage astucieusement à Jospin et DSK qui sont restés, et je veux bien le croire, dans leurs rôles de l'époque. Assez malin de la part de Lagardère qu'on ne peut plus taxer de "conservateur de droite".
Voilà quelques milliards d'euros de pertes qui s'expliquent pour partie par des guéguerres de personnes appuyées par tel ou tel homme politique. Du franchouillard bien de chez nous... De la gestion Etatique désastreuse sous AOC... Presque Groland !
Pendant ce temps, Boeing peut avancer tranquillement !
Les épisodes précédents...
cf Épisode 1
cf Épisode 2
cf Épisode 3
cf Épisode 4
cf Épisode 5
cf Épisode 6
cf Épisode 7
cf Épisode 8
ECO - EADS: l'Etat partage la responsabilité avec les actionnaires privés (Lagardère)
PARIS, 18 avr 2007 (AFP)
Arnaud Lagardère souligne l'importance du rôle joué par l'Etat depuis 2000 dans les "décisions majeures" de la vie d'EADS, même si le groupe Lagardère représente les intérêts français à la tête du groupe européen, dans une interview au Point à paraître jeudi.
"J'entends bien que les actionnaires privés d'EADS sont montrés du doigt et que tous les feux se concentrent sur Noël Forgeard" (l'ancien co-président exécutif d'EADS, NDLR), déclare M. Lagardère, coprésident français du conseil d'administration, en évoquant les difficultés de l'industrialisation de l'Airbus A380 et l'éviction en juillet 2006 de M. Forgeard assortie de 8,2 millions d'euros d'indemnités.
"On passe un peu vite sur d'autres facteurs comme le taux du dollar et le rôle de l'Etat", ajoute M. Lagardère. "Toutes les décisions majeures étaient préalablement soumises et présentées depuis 2000 à l'Etat au sein (de la) holding Sogeade", assure-t-il. Cette holding détient les parts françaises dans EADS (15% Etat, 15% Lagardère dont 7,5% en cours de cession) face aux 22,5% contrôlés par DaimlerChrysler, et nomme quatre des 11 membres du conseil d'administration, comme son partenaire allemand.Cette "horlogerie fine", selon l'expression du Point, fait l'objet de différences d'interprétation. "Nous, les actionnaires privés, n'avons pas un mandat de gestion sans contrôle de l'Etat", souligne M. Lagardère. "L'Etat est représenté au conseil d'EADS", ajoute-t-il.
"L'Etat français n'est pas représenté au conseil d'administration d'EADS, conformément au pacte d'actionnaires conclu en 2000", a assuré de son côté mercredi un porte-parole du ministère de l'Economie. "Les conditions de départ de M. Forgeard de ses fonctions de dirigeant d'EADS ont été arrêtées par l'entreprise sans que l'Etat y soit associé sous aucune forme", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les indemnités de M. Forgeard, M. Lagardère souligne qu'elles "étaient prévues dans son contrat de longue date". "L'entreprise n'a pas d'autre choix que de respecter ce contrat, même si cela paraît choquant", ajoute-t-il.
"Pensons aussi à l'avenir à la gouvernance qu'il faudra modifier un jour", dit-il.
Evoquant la lutte interne qui avait fait rage entre 2003 et 2005 pour la succession de Philippe Camus à la coprésidence exécutive du groupe, M. Lagardère estime que "certains politiques ont encouragé Noël Forgeard à se lancer dans une bataille funeste contre Philippe Camus".
"Il est clair que le temps qui a été passé dans ce conflit de personnes ne l'a pas été pour Airbus", estime M. Lagardère.
Interrogé sur un soutien du président Jacques Chirac à Noël Forgeard, M. Lagardère déclare: "C'est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Jacques Chirac ne m'a jamais dit, par exemple: +c'est Forgeard qui doit prendre la tête d'EADS+".
Il met en revanche en cause le ministre de l'Economie de l'époque, Francis Mer. "Chez lui, tout était extrêmement ambigu, comme s'il y avait un message politique (...) alors que c'était un dossier industriel".
"Tout a traîné en longueur et pendant ce temps l'intégration d'Airbus prenait du retard. La bataille Forgeard-Camus faisait d'immense dégâts qui allaient se matérialiser quelques années plus tard", dit-il.
M. Lagardère rend en revanche hommage à Lionel Jospin et à Dominique Strauss-Kahn, Premier ministre PS et ministre de l'Economie au moment de la création d'EADS. "Ils ont fait ce qu'il fallait, dans l'intérêt du pays et celui de l'entreprise".
© 2007 AFP
5 Comments:
Dans le cas de Forgeard, un point a manifestement échappé à beaucoup de commentateurs. Si il est 'normal' d'appliquer son contrat en ce qui concerne les clauses de départ, la clause de non concurrence pose question. En effet, dans les contrats classiques, l'entreprise (le conseil d'administration en l'occurence) a le choix d'exercer cette clause de non-concurrence ou non. En exerceant cette clause (pour 2,5M€ apparemment), le conseil ont fait un beau cadeau à Forgeard. En effet, je ne vois pas Boeing venir le chasser dans la foulée pour lui proposer la direction de Boeing. Bien que c'est probablement ce qui aurait pu arriver de mieux à Airbus...
Je pense en effet que cette non-concurrence aurait pu/du être incluse dans l'indemnité de départ.
Ceci dit, ne pas en avoir aurait été criminel: Boeing aurait pu signer un simple contrat de conseil avec notre ami pour qu'il révèle les "insides" de Airbus...
toutes ces indemnités pour quelqu'un qui a mal fait son travail cela dépasse le contexte politico economique....
c'est à l'image de la France
Sur le fond vous avez raison.
Ceci dit, pour être honnête, ce n'est pas une dérive Française mais plutôt une dérive venant des USA.
super photo
où l'on voit
un titan fatigué qui porte sur ses épaules tout le poids d'une planète à bout de souffle
une merveilleuse tête de bon élève
Enregistrer un commentaire