28 octobre 2006
par JDCh


Aidons le capitalisme, il en a besoin...

En cette période pré-électorale où personne ne parle d'économie, j'ai décidé une fois encore de parler d'"ultra-libéralisme", de "capitalisme sauvage" et de "mondialisation dévastatrice"...

Pour bien situer le débat, en guise d'introduction, j'ai repris ci-dessous des extraits des définitions de Wikipedia de ces 3 termes tabous...

Au sens premier, le "libéralisme" appelé «classique» est un courant philosophique né dans l’Europe des Lumières aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui repose sur l’idée que chaque être humain possède des droits naturels sur lesquels aucun pouvoir ne peut empiéter, qui sont le droit à la vie, la liberté et la propriété. En conséquence, les libéraux veulent limiter les prérogatives de l’État et des autres formes de pouvoir, quels qu'en soient la forme et le mode de désignation. Le libéralisme désigne des doctrines politique et économique posant la liberté individuelle comme valeur politique suprême.
Le "capitalisme" correspond à un système économique possédant une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
  • liberté d'entreprendre avec les risques associés,
  • propriété privée des moyens de production,
  • une certaine liberté des échanges économiques,
  • recherche du profit,
  • accumulation de capital,
  • salariat et développement d'un marché du travail.

Or ces notions sont différentes et indépendantes. Dans les sociétés réelles, chacune d’entre elles peut exister sans les autres, et chaque trait peut être plus ou moins prononcé. En régime capitaliste, le mobile principal de l'activité économique est la recherche du profit qui trouve sa contre-partie dans le risque.

De manière complètement générique, le terme "mondialisation" désigne un processus historique par lequel des individus, des activités humaines et des structures politiques voient leur dépendance mutuelle et leurs échanges matériels autant qu'immatériels s'accroître sur des distances significatives à l'échelle de la planète. Elle consiste en l'interdépendance croissante des économies et contribue à l'expansion des échanges et des interactions humaines. La genèse du terme explique que ce processus soit le plus souvent envisagé sous le seul aspect de la mondialisation économique, développement des échanges de biens et de services, augmentée depuis la fin des années 1980 par la création de marchés financiers au niveau mondial. Toutefois s'y ajoutent :
  • l'aspect culturel qu'apporte l'accès d'une très large partie de la population mondiale à des éléments de culture de populations parfois très lointaines d'une part et aussi la prise de conscience par les pays développés dans leur ensemble de la diversité des cultures au niveau mondial,
  • l'aspect politique que représente le développement d'organisations internationales et d'ONG.
Fort de ces trois définitions, dont je ne crois pas qu'elles constituent le moindre parti pris, on peut définir notre cher pays comme un pays "non-libéral" qui fait passer l'intérêt supposé de la collectivité devant la notion de liberté individuelle. Malgré le mot "liberté" sur le fronton de nos mairies, une majorité de Français et de leurs représentants se déclare même "anti-libérale" ce qui signifie qu'elle considère la liberté individuelle comme une valeur politique de second ordre !

On peut également qualifier notre système économique de système "mixte" dans lequel cohabitent un secteur public puissant et des entreprises privées entraînant une aversion toute aussi forte d'une majorité d'entre nous pour la "logique de profit" et le "risque". La "sécurité" (en tant que contraire du "risque") ayant un coût, une grosse part de l'économie n'étant pas "drivée" par la logique de profit et le "profit" étant la seule source viable de financement de ce coût, la contradiction, révélée de façon exponentielle par nos déficits publics, est vécue avec une forme de foi aveugle dans une capacité de la France à être immunisée contre les conséquences arithmétiques de cette antithèse !...

Concernant la "mondialisation" (ou "globalisation"), nous sommes sans doute officiellement parmi les plus grands défenseurs de ses aspects culturels et politiques mais restons totalement ambigus quant à ses conséquences économiques: ravis de vendre des Airbus à la Chine ou de la maroquinerie de luxe aux nouveaux riches Russes, fiers de quelques multinationales d'origine Française, très forts consommateurs de produits à bas prix fabriqués par les pays émergents mais terrorisés par la moindre fermeture d'usine, la moindre concurrence apparaissant dans le paysage mondial (l'exemple des "vins du nouveau monde" est bon exemple) et ultra-suspicieux vis à vis de tout capital traversant l'une de nos frontières (on blâme tout autant les Français qui décident d'investir en dehors de France que l'on accueille avec défiance les investisseurs étrangers, pourtant nombreux, qui investissent en France !).

Ce "génie Français", tel que décrit fort démagogiquement par notre Dumasien Premier Ministre nous vaut, à l'étranger, interrogations, incompréhensions et, de plus en plus, commisération tant le paradoxe et les contradictions sont forts et délibérément suicidaires pour qui aurait la moindre conscience économique...

La France est un vieux pays catholique (ceci n'est pas neutre du tout quand on compare aux nations historiquement protestantes dont le "libéralisme classique" est fondateur) qui est toujours collectiviste (malgré l'échec flagrant de ces systèmes au siècle dernier). La France a séparé son Église et son État il y a 100 ans mais une majorité de Français semble avoir troqué durablement sa Religion pour une adulation idolâtre de son État collectiviste, infantilisant et économiquement irresponsable ! Certains la nomment la Grande Nurserie (cf Ce bouquin), on pourrait hésiter entre l'Orphelinat et l'Hospice !

En fait, la France et les Français regardent les phénomènes économiques sous un angle politico-moral: le libéral est machiavélique, le capitaliste satanique et la mondialisation un grand complot organisé par les forces du mal !... A quoi cela peut-il bien servir de comprendre les mécanismes économiques puisqu'ils sont pervers, dévastateurs et immoraux ?

Stoppons là le lyrisme et recherchons l'explication... car je crois avoir identifié l'une d'elles.

Nos concitoyens, qui sont assez rares à avoir étudié l'économie et à qui une élite cachottière (cf Les mensonges...) préfère adresser de bons messages démagogico-infantilisants plutôt que d'engager le moindre débat avec eux, sont vraisemblablement très nombreux à croire que l'économie est un jeu à somme nulle: une sorte de grand Loto où les gagnants sont des tricheurs et les perdants dédommagés médiocrement pour leur participation honnête par les Gentils Organisateurs (qui, au passage, en gardent une bonne part pour eux-mêmes !).

La vérité est toute autre: la somme des richesses à l'échelle de la planète est immense (quelques pour cent sont localisés en France et/ou détenus par des personnes physiques ou morales Françaises) et, surtout, la valeur et la nature de ces richesses évoluent de façon permanente (avec une tendance générale à l'accroissement des richesses disponibles ce qui permet à chacun d'en avoir un peu plus...). Le jeu économique dans un système capitaliste et mondialisé (puisque c'est ainsi que le reste du monde se présente à nous !) ne consiste donc pas à chaparder les billes des autres comme le ferait un gamin plus costaud que les autres dans une cour de récréation: il consiste, en fait, à trouver les schémas par lequel travail et capital sont le plus "créateurs de valeur".

En langage de consultant ou de financier, cette "création de valeur" consiste à agir dans une optique d'amélioration des profits futurs. Cela peut prendre des dizaines de formes allant de l'investissement en capital dans des infrastructures à la mise en place de services à plus forte valeur ajoutée vis à vis des clients d'une entreprise. Ces différents efforts, s'ils sont considérés comme pertinents et voués à la réussite, sont ensuite reflétés dans la valeur des entreprises concernées. Une démonstration très simple montre que cette création de valeur ne correspond pas à un transfert de valeur mais bien à une création pure...

Si l'on prend une société cotée en Bourse dont le capital est composé de 10 millions d'actions à 10€, sa valeur boursière est de 100 millions d'euros. Si un investisseur (individuel ou institutionnel) place un ordre d'achat pour 100 actions à 12€ et qu'un actionnaire existant lui vend 100 actions à ce prix, toutes les actions de cette société valent 12€ à l'issue de la transaction: la valeur boursière de la société a été augmentée de 20 millions en un instant (alors que seulement 1200€ ont été échangés) et l'ensemble des actionnaires de la société ont fait une "plus-value virtuelle" de 20% (et personne n'a été volé !). Si le cours se stabilise à 12€ au cours des transactions ultérieures, c'est que les investisseurs ont confiance dans les profits futurs de l'entreprise, la considère comme "créatrice de valeur" et la valorise 120 millions d'euros. Si le cours revient vers 10€, l'investisseur à 12€ est le seul perdant de l'histoire...

La même histoire peut être racontée dans un scénario à la baisse à 8€, on parle alors réciproquement de "destruction de valeur" (et personne ne récupère les 20 millions d'euros qui s'évaporent aussi instantanément !)...


Les plus ronchons d'entre nous argueront que l'essentiel de la création de valeur va à l'actionnaire (donc au capital), c'est vrai et faux. C'est d'autant plus vrai si les salariés ne s'intéressent pas à l'économie mais il y a en fait partage. Une entreprise créant de la valeur est souvent fortement "embaucheuse", a des marges de manoeuvres permettant d'augmenter les salaires, peut verser participation et intéressement aux bénéfices, délivre également plus-values voire dividendes à ses actionnaires salariés (cf Actionnariat salarié...) et ceux-ci peuvent également épargner plus et placer leur épargne dans des instruments à forte espérance de gain...

Il est vrai qu'une partie de notre tissu économique vit une période de "destruction de valeur" due à la pression concurrentielle nouvelle issue de la mondialisation. Il est vrai aussi que, dans une économie des services, de l'immatériel, de l'innovation et de la connaissance dans laquelle la France peine à rentrer, le partage entre actionnaires et salariés est d'autant plus favorable aux salariés que la création de valeur dépend plus de leur travail que du capital investi !

L'économie n'est pas un jeu à somme nulle, le capitalisme mondialisé recèle au moins autant d'opportunités que de préjudices, il va nous falloir bosser, prendre des risques et réformer notre cher pays pour en voir les bénéfices et cela n'a pas vraiment l'air d'intéresser nos candidats à la Présidentielle ! La réussite économique serait-elle un objectif de second ordre comme la liberté individuelle une valeur politique de second rang ?

Rédacteur Agoravox



24 octobre 2006
par JDCh


15 machins supplémentaires


L'IFRAP, qui frappe juste en ce moment comme souvent, publie la liste des 15 nouveaux machins créés depuis le 1er juin dernier.

1/ je croyais qu'on voulait supprimer des machins. Au rythme de création, on semble encore être dans un phénomène inflationniste !

2/ certaines créations comme le Haut Conseil de la Science et le Technologie et l'Agence Nationale pour la Cohésions Sociale et l'Egalité des Chances (et sans doute d'autres nouveaux nés) sont vraisemblablement en concurrence chacun avec 5 ou 6 machins pré-existants !

3/ tous ces machins m'empêchent un peu de dormir... mais heureusement un groupe de réflexion sur les troubles du sommeil a été créé. Ouf !

02/06/2006 Comité interministériel à l’égalité des chances (Premier ministre)
04/06/2006 Conseil supérieur des musiques actuelles (Culture)
13/06/2006 Commissions régionales d'aides à la restructuration (pêche) (Agriculture)
22/06/2006 Comité interministériel pour le développement de l’offre de logement (Cohésion sociale)
28/06/2006 Agence Iter-France (CEA)
03/07/2006 Institut national de l'énergie solaire (INES) (Recherche)
01/09/2006 Observatoire des hôtels meublés (Mairie de Paris)
07/09/2006 Groupe de réflexion en vue de la préparation d'un plan d'actions sur les troubles du sommeil (Santé )
18/09/2006 Observatoire des délais de paiement (Ministere industrie)
25/09/2006 Haut conseil de la science et de la technologie (Recherche)
25/09/2006 Observatoire de la délinquance en Seine Saint Denis (Justice)
02/10/2006 Cité nationale de l'histoire de l'immigration (Groupement d'intérêt public) (Culture)
04/10/2006 Etablissement public d'aménagement universitaire (Education nationale)
17/10/2006 Mission interministérielle France Achats (Ministere délégué au budget)
19/10/2006 Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Premier Ministre)



18 octobre 2006
par JDCh


Gamelle, gabelle et game-over

Notre sémillant Ministre du Budget JFC a attiré en ce début de semaine les caméras de télévision à Saint Ouen pour le filmer en train de jouer au baby foot. Ce nano-événement correspond à une réforme "fondamentale" de notre fiscalité, la baisse de la taxe d'état sur les baby-foots, flippers, jeux de fléchettes, billards et autres jeux automatiques installés dans les lieux publics !

Cette pico-mesure est censée compenser, au moins partiellement, le manque à gagner créé par l'interdiction à venir de fumer dans tous les lieux publics y compris les bars accueillant ces machines automatiques...

Avant de fustiger le caractère anecdotique de cette annonce et d'en profiter pour montrer, une fois encore, via cet exemple dérisoire, l'absurdité de notre système fiscal, rappelons les faits...

Cette taxe par appareil acquittée par l'achat d'une vignette auprès des services de douanes a été pérennisée en 1968 en assimilant ces machines à des "spectacles de 5éme catégorie" et correspond à un montant allant de 16€ à 368€ suivant la taille de la commune et la commune d'installation: nos fiscalistes ont fait simple comme toujours...

Sachant que l'établissement accueillant la machine perçoit entre 20% et 50% des sommes insérées dans ladite machine (le reste étant gardé par l'exploitant du parc de machines), qu'il doit acquitter la TVA à 19,6% sur ces gains et cette fameuse taxe sur les spectacles de 5éme catégorie, on s'aperçoit qu'un flipper coûte de l'argent à l'établissement l'accueillant, dans les cas les plus défavorables et si mes calculs sont justes, s'il ne permet pas la réalisation d'un chiffres d'affaires minimal de 2300€ par an. Dorénavant, la taxe étant portée à 5€ par an, le point d'équilibre se trouve vers 30€ !

Le déclin de cette industrie du jeu automatique a été vertigineux au cours des 30 dernières années: la filière comptait 16.000 emplois en 1970 pour moins de 3000 aujourd'hui, chaque jour 55 machines (on en compte encore environ 100.000) retournent dans les ateliers faute d'avoir trouvé la rentabilité dans un bistrot d'accueil et chaque semaine 4 sociétés d'exploitation de jeux automatiques font faillite...

Cette désaffection pour le baby-foot ou le flipper n'est certes pas un phénomène purement fiscal. Nos lycéens et étudiants actuels leur préfèrent, en effet, les consoles de jeux (de salon ou portable) mais la "pression fiscale" présentée plus haut n'a fait qu'accélérer la disparition des machines et, par conséquence, des habitudes de jeu.

Toute cette histoire appelle les remarques suivantes:

  • La taxe avant réformette représente au niveau national une collecte de 9 millions d'Euros (à savoir "epsilon" à l'échelle du budget de l'Etat) qui vont fondre aux environs de 500.000€ soit de quoi payer (coût total chargé) une grosse quinzaine de fonctionnaires sur l'ensemble du territoire Français: il est à peu près évident que continuer à collecter cette somme ridicule va coûter beaucoup plus que le montant perçu !

  • La mesure est censée créer 600 emplois (un pour 50 à 100 machines déployées) ce qui est une goutte d'eau dans l'absolu et en comparaison des milliers d'emplois détruits par le passé mais qui montre bien qu'alléger le fardeau fiscal d'une industrie (ou d'un pays) déclinante est la seule façon de redonner un certain dynamisme au marché du travail...

  • Cette taxe a été introduite et maintenue depuis plus de trente ans pour lutter contre le "baby foot/flipper au noir": nos députés, qui aiment bien s'occuper des détails, ont, d'ailleurs, "planché" en 1996 sur l'utilisation exclusive de cartes à puces comme moyen de paiement donnant ainsi "toutes les garanties au Trésor Public"!... A cela, on peut répondre deux choses. D'abord, la collecte des pièces dans le monnayeur est faite par les sociétés d'exploitation en présence du bistrotier, ce qui signifie qu'il faut qu'il y ait une parfaite connivence entre ces 2 acteurs pour "mettre du beurre dans les épinards". Enfin et surtout, cette "taxation universelle acharnée" ne laisse aucune flexibilité à un secteur où les conditions de travail sont dures, la rentabilité précaire et les salaires de base faibles, et est la meilleure recette pour tuer les emplois ou les rendre totalement in-attractifs (j'avais déjà abordé le sujet dans Service non compris). Sans doute préfère-t-on favoriser les "chômeurs professionnels" qu'ils soient des débrouillards isolés ou organisés au sein de filières que l’actualité a révélées récemment !

  • La filière des jeux automatiques n'a pas su innover au sein du cadre légal et fiscal qu'on lui a imposé. Faite de milliers de TPEs, il était difficile de lui demander d'inventer la "killer machine" et, quand elle proposé à maintes et maintes reprises la légalisation des "appareils récréatifs à mise et gain limités" (du genre de la Rotamint germanique), elle a essuyé une fin de non recevoir car elle proposait de venir rogner sur le sacro-saint chiffre d'affaires de la "Française des jeux de grattage" !

    Petite histoire, petits montants, nano-réforme, vertigineux déclin d'un petit "business" mais plus d'une dizaine de milliers de "jobs" détruits et, surtout, excellente illustration de cette mort lente à petit feu ordonnée, pour la France entière, par son administration fiscale et malheureusement inéluctable vue l'impuissance réformatrice de nos hommes politiques.

    Tilt ! Game over !


    Rédacteur Agoravox




    Dette abyssale: après nous le déluge...

    Petit mail reçu cette semaine avec une pièce jointe amusante...

    Bonjour à tous,

    Je vous invite à jeter un petit coup d'oeil à la pièce jointe, c'est édifiant.
    Un document fait avec humour et interessant à consulter... Après tout, il vaut mieux rire des choses graves...
    Désolé pour ceux à qui la seule vue d'une feuille d'impôts donne des boutons...

    Il faut dire que c'est de saison : nous voici arrivés à la mi octobre. L'Etat Français a déjà dépensé toutes ses recettes de l'année en cours pour financer les dépenses des mois de janvier à maintenant. Pour payer les dépenses jusqu'au 31 décembre, il lui faut donc recourir à l'emprunt et augmenter ainsi une dette qui représente déjà plus de 30.000€ par français (y compris les "inactifs" : enfants, retraités, etc...)

    A+



    PS: Si vous n'arrivez pas à lire, cliquez sur la feuille d'impôts et imprimez...



    17 octobre 2006
    par JDCh


    Enjeu 2007



    L'IFRAP lance une campagne (voir le macaron à copier/coller dans la barre de droite de ce blog) sur le thème "17 millions d'emplois privés en France contre 24 en Grande Bretagne" (pour une population équivalente).

    Il s'agit effectivement d'une très bonne façon de poser le débat pour les Présidentielles 2007 alors que celui-ci semble s'engager sur des batailles fratricides entre politiciens "conservateurs"....
    Si nos cousins grands bretons l'ont fait, on doit pouvoir le faire aussi ...

    Pour en savoir plus...



    15 octobre 2006
    par JDCh


    Interview

    Jeremie Berrebi célèbre entrepreneur 1.0 (fondateur de Net2one) et 2.1 (fondateur de Zlio) commence une série d'interviews de capital-risqueurs (VCs).

    Il a eu la gentillesse de commencer par moi... J'y parle un peu de ce blog mais surtout de mon métier.

    C'est



    10 octobre 2006
    par JDCh


    Airbus: un "clash" annonçant le "crash" ?

    Christian Streiff a quitté la Présidence Direction Générale de Airbus en ce début de semaine. Il est remplacé par Louis Gallois également co-Président de EADS la maison-mère de Airbus.

    Les commentateurs attribuent cette rapide démission (Streiff avait pris ce "job" il y a environ 3 mois!) à des enjeux politiques (relations franco-allemandes, élections présidentielles à venir...) ou de gouvernance (relations entre Airbus et EADS, reporting croisé à la "double présidence"...): tout ceci est vrai et sûrement "plus vrai" que chacun ne le pressent mais focaliser le débat sur ces enjeux "polluants" fait un peu trop oublier que la situation de l'avionneur Européen est financièrement préoccupante.

    L'aventure Airbus sur les 20 dernières années est à la fois celle d'une véritable réussite industrielle (le point d'orgue étant 2003, année durant laquelle Airbus a livré plus d'avions à ses clients que Boeing: 301 contre 285) et celle d'une coopération Franco-Allemande dont j'avais pu connaître les prémices au milieu des années 80 lors d'une participation au programme Ariane (la combinaison improbable mais efficace de "l'ingéniosité" à la Française et de la "qualité" à l'Allemande !).

    Avec le programme A380, Airbus semble s'être assigné des objectifs trop ambitieux et est clairement en situation d'échec (temporaire ?) par rapport à son plan de route. L'entreprise s'est-elle endormie sur ses lauriers ? La grenouille a-t-elle voulu se faire aussi grosse que le boeuf ? Plus simplement, une entreprise "jeune" qui a pratiquement tout réussi est-elle capable d'adresser en temps et en heure des difficultés jamais rencontrées jusqu'alors ?

    La vérité est sans doute un mélange de tout cela et la découverte progressive des difficultés et retards afférents à la livraison du "plus gros gros porteur du monde" est symptomatique du fonctionnement d'une organisation dans laquelle les mauvaises nouvelles sont "tabous", dans laquelle chaque niveau hiérarchique ajoute sa dose d'étanchéité et au sein de laquelle personne ne veut être le "responsable" de ce qui peut s'avérer être une catastrophe industrielle... Le patron du programme a bien sûr été démis de ses fonctions mais que lui reprocher si une équipe à Toulouse a délibérément caché une information importante en attendant qu'une équipe à Hambourg finisse par être la première en défaut ?... (ndr: ceci est de la fiction mais sans doute pas très loin de la réalité).

    Pour en revenir à Monsieur Streiff dont je ne connais ni le "track record" ni la personnalité, il a apporté un "regard neuf" et sans doute constaté (ou suspecté) que la situation industrielle et financière de Airbus (filiale représentant près des 2/3 de l'activité du groupe EADS) était bien plus préoccupante que prévu. Il lui a fallu assez peu de temps pour articuler un plan de restructuration (nom de code Power8) estimant à près de 5 milliards le "manque à gagner" sur la période 2006-2010 et prévoyant une baisse annuelle de la base de coût de 2 milliards à partir de 2010 (dont, à priori, environ la moitié correspondant aux "licenciements" de 10.000 collaborateurs soit 18% de l'effectif). La "brutalité" du plan fait ici d'évidence écho à l'extrême gravité de la situation.

    Quand on sait que EADS a dégagé 2,7 milliards d'euros de résultat opérationnel en 2005, on voit que voir passer EADS "dans le rouge" à moment donné d'ici 2010 n'est pas de la science-fiction mais dans le champ du "tout à fait possible" surtout si le plan Power8 n'est mis en oeuvre que partiellement, le programme A350 est confirmé et de nouveaux "aléas" aggravent la situation du programme A380. Pour faire tout à fait simple, si j'avais des actions EADS, je m'allégerais lourdement et prestement !

    Mais pourquoi diable, alors que tout le monde (Louis Gallois, Arnaud Lagardère, Thierry Breton, Manfred Bishop...) indique que ce programme Power8 est à mener à bien, son auteur a-t-il été démissionné ?

    Mon petit doigt me dit que Streiff a du entendre en Français ou en Allemand de la part de Louis Gallois ou Thomas Enders (le co-président Allemand du groupe) des phrases du type: "Mon coco, tu es effectivement PDG de Airbus mais ce genre de décisions sont faites au niveau du groupe, pas à ton niveau. Nous, on a le contact avec les actionnaires..." ou "L'A350 ? oui je sais, on n'a plus les moyens mais "shut" si on le dit, ils vont tous paniquer" ou encore "C'est bien de vouloir re-déployer les sites entre la France et l'Allemagne mais ça, c'est discuté par Monsieur Chirac qui doit rencontrer Angela Merkel prochainement..." ou encore "Les délocalisations dans des pays plus "low cost" en dehors de la zone euro, c'est bien, on va le faire mais faut pas en parler avant les Présidentielles !" ... Plein de bonnes raisons de jeter son tablier !

    Le valeureux Gallois habitué aux travaux d'Hercule suite à son long passage à la SNCF a donc pris le relais. Le plus grand ennemi de sa réussite sera un actionnaire nommé "Etat Français" (qui pourtant n'a que 15% du capital auxquels on peut ajouter les 2% détenus par la Caisse des Dépôts et dont la présence a pour conséquence de faire que le gouvernement Allemand - L'Etat Allemand n'étant pas actionnaire - par méfiance vis à vis de Paris, mette également son poids dans les discussions afin d'être sûr de ne pas être floué).

    Cet encombrant actionnaire va, donc, lui demander de faire du "politiquement correct" alors que le bateau est, peut-être, en train de couler: un exercice qui s'accommode mal avec la situation de crise que traverse l'entreprise. On verra, d'ailleurs probablement (et c'est souhaitable), les deux autres gros actionnaires (DaimlerChryser avec 22% et Lagardère avec 15%), soucieux de la valeur de leur "asset", accorder leurs violons et lutter également contre notre irresponsable Etat: la seule bonne nouvelle sera que cela ne permettra plus à nos média gaulois d'incriminer des luttes "franco-teutonnes" comme source unique des difficultés d'un "groupe mondial d'origine Européenne".

    En tout cas, si l'affaire sombre en "Titanic aéronautique", vous saurez à qui vous en prendre !

    A ceux qui pensent qu'une faillite d'Airbus est impossible, détrompez-vous. Le groupe n'avait au 1er janvier 2006 "que" 4,5 milliards de "trésorerie nette" (soit à peu près le montant du manque à gagner tel qu'il est (sous-)estimé (?) aujourd'hui pour le programme A380), les querelles Airbus-Boeing sur les subventions publiques rendront très difficile tout renflouement via nos impôts, Lagardère, BAE et DaimlerCrysler sont plutôt des actionnaires "sortants" (ou s'allégeant) et, quand une société commence à perdre de l'argent, il lui est difficile d'accroître son endettement...

    Même sans aller jusqu'à la cessation de paiement, si le cours de l'action EADS se dégradait fortement, le groupe deviendrait une proie opéable par nos amis russes, américains ou indiens... Avec 15%, l'Etat Français se sentirait peut-être bien seul...

    Je ne souhaite pas du tout que cela arrive mais la "big picture" rend l'hypothèse plausible. Le groupe sera en tout cas à coup sûr sur le fil du rasoir dans les 24/36 mois qui viennent... Souhaitons avoir d'ici là un Président qui comprend ce que tout cela veut dire...

    "Auriculairement" vôtre

    Rédacteur Agoravox



    06 octobre 2006
    par JDCh


    L'Olympique Lyonnais en Bourse: un vrai pari...

    L'Olympique Lyonnais a confirmé cette semaine sa volonté de s'introduire en Bourse rapidement. Cette annonce fait suite à un long combat de la part d'un certain nombre de clubs professionnels (OL, OM, RC Lens, Girondins...) qui se voyaient interdire l'accès à la bourse depuis 1999: une initiative prise à l'époque par Marie-Georges Buffet alors Ministre des Sports au moment de la mise en place du statut de SASP (Société Anonyme de Sport Professionnel, statut adopté depuis par une majorité de clubs de football de Ligue 1).

    "Il est interdit d'interdire" était l'un des slogans vedettes de 1968 mais, pour nos gouvernants, interdire est un sport quotidien. Tels de petits empereurs romains, ils aiment à garder un parfait contrôle, malgré nous, sur notre survie et nos divertissements ("panem et circensem") et entretenir un semblant de démocratie par lequel la loi et le règlement sont le "fait du prince"...

    Qu'un ministre communiste prône une interdiction de ce type ne surprendra personne. Le ministre actuel, émérite sabreur olympique et chiraquien canal "Mairie de Paris", n'est pas différent: que le sport professionnel puisse s'affranchir du joug des fédérations et ne soit pas esclave de subventions (nos impôts) lui est insupportable. Mr TheLove, sous des prétextes que je liste plus loin, fait donc depuis 2002 de la résistance face aux demandes d'un certain nombre de clubs, pour finalement céder aux injonctions de Bruxelles: la commission a estimé, en effet, que cette interdiction des clubs professionnels à faire appel à l'épargne publique est une "entrave injustifiée à la libre circulation des capitaux".

    Ainsi, un projet de loi permettant sous conditions (voir également plus loin) aux SASP de s'introduire en Bourse a donc été examiné au Conseil des Ministres du 21 septembre dernier: ce texte sera rattaché à la loi sur la participation (ndr: je ne vois pas le rapport avec le "schmillblick" mais, il est vrai, le fatras législatif et réglementaire est une caractéristique forte de notre fonctionnement législato-démocratique) examinée prochainement à l'assemblée. Mr TheLove a du céder...

    L'argument de la Commission Européenne a certes un intitulé à faire dresser les poils d'une majorité de Français toujours bercée par les idéaux marxistes: "libre circulation des capitaux" entraîne évidemment un "vade retro satanas" bêlé par nos collectivistes de tous poils...

    Moi je pose la question autrement: pourquoi donc des entrepreneurs ambitieux et dynamiques n'auraient-ils pas le droit de faire appel à la Bourse sous prétexte qu'ils dirigent des clubs de football professionnel ? La réponse est simple: parce que la liberté d'entreprendre est systématiquement entravée dans notre cher pays parce qu'elle correspond à une perte de contrôle et de pouvoir insupportable pour nos gouvernants... La vraie réponse devrait pourtant être: il n'y aucune raison de restreindre la liberté d'entreprendre même s'il s'agit de football !

    Revenons donc sur les arguments dressés jusqu'alors par Mr TheLove et essayons d'en vérifier la pertinence.

    Le premier argument énoncé est celui du "lien conventionnel fondamental" entre la société sportive (SASP) et l'association support: il existe, en effet, dans nos lois et règlements, l'obligation pour les SASP de signer une convention avec l'association sportive "sous-jacente" qui est seule détentrice du fameux numéro d'affiliation à la Fédération et qui est rémunérée pour cela par la SASP.

    Je pose ici une première question: quels changements impliqueraient le fait que la SASP soit cotée en bourse ? Réponse: aucun dans la mesure où la SASP est déjà une société commerciale détenue par des actionnaires privés !

    Je pourrais d'ailleurs pousser le bouchon plus loin: en quoi serait-il choquant que l'association soit elle-même intégrée à la société commerciale et ne soit plus une "sacro-sainte association de loi de 1901 subventionnée par les collectivités locales" ? Questions subsidiaires: est-il choquant que les impôts locaux baissent ? le sport amateur est-il un monopole d'état ? le jeune footballeur n'a-t-il pas le droit de choisir de rejoindre une association municipale ou un club "lucratif" plus prestigieux ?

    Bref, Mr TheLove, votre premier argument "liberticide" ne tenait pas.

    Le second argument avancé est celui de "l'ancrage territorial" visant à ne pas rompre les liens entre le club et son territoire. On est clairement ici dans "l'onanisme mammouthique"... Si CanalPlus (en son temps), M6 ou Robert Louis-Dreyfus avaient imaginé de "délocaliser" le PSG, les Girondins ou l'OM dans une autre région, ils auraient sans doute beaucoup plus perdu que gagné: imaginez l'OM s'installant à Paris ou le PSG à Bratislava ou à Bruxelles ! Et surtout, encore une fois, le fait que la SASP soit cotée en Bourse ne change toujours rien...

    Voyez-vous, Mr TheLove, votre second argument était tout aussi invalide et... fantasmagorique.

    Le troisième motif invoqué est celui de "l'équité sportive" prétextant qu'une cotation en bourse augmenterait les disparités entre les plus grands clubs et les moins dotés. Même réponse: la cotation en Bourse ne change rien. RLD peut décider de mettre des milliards dans l'OM sans pour autant la coter en Bourse... Berlusconi et Abramovitch faire de même au Milan ou à Chelsea...

    De plus, si l'on regarde la chose au niveau Européen, pourquoi Arsenal aurait-il le droit d'être en Bourse et pas l'OL ? Cela paraît inéquitable, Non ?

    Mr TheLove, décidément, que des arguments sans validité...

    Dernière ligne "Maginot" tracée (à la pointe de l'épée) par notre escrimeur, la "protection de l'épargnant" arguant du fait que des investisseurs individuels en Europe ont perdu de l'argent lors des introductions en Bourse en 2000 de clubs de football Anglais ou Italiens (ce qui est vrai dans la majorité des cas).

    A cela, je réponds qu'il faudrait sans doute interdire l'introduction en bourse de toute société Internet ou Biotech car celles introduites en 2000 ont rarement tenu leurs promesses (y compris la filiale Internet de l'opérateur historique) !

    Plus sérieusement, Mr TheLove prend les épargnants français pour des enfants. Intuitivement tout le monde sent bien qu'un club de football est une entreprise "cyclique", que les résultats sont "aléatoires" et qu'un tel investissement est "spéculatif" (et ce, même pour des investisseurs professionnels, c'est pourquoi j'avais qualifié de "osée" la reprise du PSG par Colony Capital et Butler - cf Paris est magique). Même si je suis smicard, supporter inconditionnel de l'OL et peu rompu au monde de la Bourse, je le comprends si je ne le sais déjà...

    Notre ministre "bretteur" dans sa volonté farouche d'avoir une influence a donc rajouté ses conditions. Il faudra aux sociétés candidates à l'épargne publique justifier de la "détention de droits réels sur les équipements sportifs qu'elles utilisent" et/ou "une activité commerciale complémentaire permettant d'asseoir les résultats du club pas simplement sur les résultats sportifs mais également sur une activité économique diversifiée". Du "blabla" dans nos lois, une fois encore...

    Les financiers, quand on leur tient ce genre de raisonnement disent, "the tail is wagging the dog" (en Français, c'est la queue qui remue le chien et non le chien qui remue la queue !). En effet, même si un club sportif possède un stade, une boutique, un restaurant, un hôtel, un spa, que sais-je... sa valeur économique restera quoiqu'il arrive extrêmement dépendante de ses résultats sportifs, du chiffre d'affaires de sa billetterie et des droits télé perçus. Autant dire que les conditions imposés par Mr TheLove éviteront peut-être des faillites trop rapides mais sûrement pas un effondrement du cours de bourse de l'action devenue "penny stock" en cas de relégation en Ligue 2 !

    Infantiliser la population et s'assurer que l'inculture économique demeure maximale fait partie des pratiques de nos gouvernants à la moindre menace de "perte de pouvoir"....

    A tout cela, il faut ajouter que mettre une entreprise en bourse nécessite des conditions intrinsèques au système boursier lesquelles constituent les meilleurs garde-fous qui soient:
    • il faut qu'une banque accepte de porter le dossier sur le marché après avoir fait les "due diligence" qui l'engagent légalement;
    • il faut que le prix d'introduction et les perspectives de la société crée un appétit véritable de la part des investisseurs institutionnels (qui sont très largement majoritaires lors d'une introduction);
    • il faut que le document d'introduction liste l'ensemble des risques encourus par la société (Juninho qui se casse le genou, un arbitre écossais qui fait une erreur, un Italien qui insulte Benzema...) afin que ceux-ci soient portés à la connaissance du souscripteur;
    • il faut que le dirigeant accepte les contraintes de reporting, de tenue des assemblées générales et de transparence qu'impose la bourse à une entreprise cotée;
    • il faut que "l'actionnaire de référence" (dans le cas de l'OL, M. Aulas qui n'a pas l'intention de vendre des titres lors de l'introduction et qui est, par ailleurs, Président de CEGID également cotée en Bourse) accepte de voir la valeur de son patrimoine osciller au gré des transactions boursières et prenne le risque d'être "coincé" en cas de dés-amour des marchés pour son "OL Groupe".
    • ...

    Conclusion: Mr TheLove, vos arguments n'étaient que des prétextes et vos conditions supplémentaires superfétatoires et sans efficacité.

    Quant à Monsieur Aulas, qui est, à priori, un homme d'affaires respectable et qui a, pour l'instant, fait un sans faute avec son OL, il souhaite lever entre 160 et 500 millions d'euros d'argent frais et garder le contrôle du groupe (sachant, si mes informations sont justes, qu'il en détient 75% à ce jour). Il valorise donc son groupe "pre-money" entre ~210 millions et plus de 500 millions. Pour un groupe faisant un peu plus de 160 millions d'euros de chiffre d'affaires et plus de 20 millions de résultat d'exploitation, c'est généreux mais la fourchette basse n'est pas absurde si l'on croit à une croissance profitable du groupe... Ce sera aux investisseurs institutionnels et individuels de juger, pas à notre ministre. Ouf !...

    En ces temps d'interdiction de publicité pour les paris en ligne, et de tentative de bannissement de ces activités (qui enfreignent le sacro-saint monopole de la Française des Jeux) sous prétexte de "protection des joueurs", je conclurai par deux remarques:

    • quand je vois au café du coin les nombreux "addicts" de Rapido (un tirage et une bière toutes les 5 minutes de 5h00 à minuit !), je me dis que notre État est encore une fois un vrai "dealer" sachant très bien protéger son territoire (Mr TheLove, vous devriez peut-être vous occuper aussi des jeux de la FdJ !);
    • quand je sais que l'OL sera vraisemblablement en Bourse d'ici la fin de l'année, je me réjouis de pouvoir toujours parier en ligne en 2007 sans passer par la FdJ: il me suffira d'acheter des actions de l'OL la veille des matches "couperets" de la Champions League !

    Vive la Liberté !

    PS à l'attention de M. Aulas: Je vous ai lu dans 20 Minutes déclarer "Oui, le prix unitaire sera accessible (ndr: entre 20 et 50€). Nous voulons une valeur psychologique d'appel pour que les institutionnels puissent miser sur les volumes. Et que les particuliers puissent en acheter". Il ne s'agit pas ici de vendre des tickets d'accès au stade ! Il me paraît dangereux de prendre vos futurs actionnaires pour des enfants. Chacun sait que le prix unitaire n'a aucune importance, ce qui compte c'est la valorisation boursière de l'entreprise (nombre d'actions x prix unitaire) et bien évidemment le potentiel de création de valeur (i.e le pourcentage de plus-value espérée). S'il vous plaît, M. Aulas, ne faîtes pas du Mr TheLove...

    Rédacteur AgoravoxRédacteur SportVox



    04 octobre 2006
    par JDCh


    Pensée musicale unique


    Un de mes proches est éditeur de musique et a sorti récemment la compilation musicale dont la pochette figure ci-dessus.

    Même si le titre peut-être jugé un peu polémique, le contenu est une anthologie musicale avec des titres de Piaf, Bourvil, Michel Simon, Trenet ou Joséphine Baker. Rien de très toxique ! Une simple contribution à l'histoire musicographique.

    Mon ami m'assure, d'ailleurs, que la notice très nuancée (qui cite Michel Serres et ses "Récits d'humanisme") est tout sauf néo-colonialiste mais plutôt une réflexion sur la réconciliation de la France avec son passé !

    Une dizaine d'agités se sont attaqués à cette parution sur le site de la FNAC et ce micro-lynchage mérite, à mon sens, en retour, une réaction contre "la pensée unique, le totalitarisme victimaire, la haine qui ressort de ces réactions, le caractère idéologique et irréfléchi des arguments, et pire que tout l’ignorance, l’obscurantisme réducteur, le simplisme...".

    Si vous voulez réagir, C'est ici

    PS: Attention les commentaires sont modérés par l'équipe FNAC et il n'est pas certain qu'elle laisse passer vos avis... Le mien, fort modéré pourtant, n'a pas été publié (so far).



    02 octobre 2006
    par JDCh


    Débrouillardise et/ou cynisme ?

    Vous trouverez ci-dessous un petit dialogue que j'ai eu avec un certain Eric sur Agoravox suite à mon "post" sur la Prime pour l'emploi. Assez édifiant...

    > La prime pour l’emploi destructrice d’emplois ? par éric le 27 septembre 2006 à 20H29
    moi jgratte la france, la caf(apl, alloc,parent isolé pour ma femme, allocation de rentré scolaire) la sécu (La cmu) la mairie avec le ccas(edf, eau, cheques alimentaires) assedic (mon chomage) j’ai pas travaillé longtemps ca vaut pas le coup. la prime pour l’emploi mdrr...c’est de l’arnaque ca vaut pas le coup de travailler sauf au black comme moi tu retape des maisons et tu les louent a des gens qui ont l apl comme ca t sur detre payer c’est un cercle vertueux alors qu’est ce ten pense monsieur l’économiste g pa math sup pour comprendre ca.

    Réponse de l'auteur de cet article
    > La prime pour l’emploi destructrice d’emplois ? par JDCh le 28 septembre 2006 à 08H49
    je suis émerveillé par votre sens de la débrouillardise et j’espère, pour vous, que tout cela va durer !

    > La prime pour l’emploi destructrice d’emplois ? par éric le 28 septembre 2006 à 16H05
    c’est pas de la débrouillardise c’est de la logique pur et dur comme 1 plus 1 égal 2 ca c’est a vie que ca dure en plus j’ai pas du tout envie de travailler pour 3 clopinettes alors pour l’instant elle est trés belle la vie et j’invite tous le monde a le faire toutes les aides et avantages sont légales ya ke le taff au black qui est interdit mais tout le monde en fait les profs qui donnent des cours à mes gamins,....
    Tout aussi édifiant, l'article du Point repris plus bas qui raconte les aventures d'un certain Thierry F.... (Merci à Gilles de me l'avoir signalé). Vous pouvez même acheter le guide de 185 pages !

    Dans un livre à paraître aux éditions Albin Michel*, Thierry F. raconte comment depuis vingt-quatre ans il vit aux crochets des Assedic, ASS et autres CMU. Légalement...

    Ce matin, après sa séance de musculation et les yaourts de son petit déjeuner, Thierry n'ira pas travailler. Pas parce que la pluie qui détrempe les rues de Roanne lui donne le bourdon, mais parce que c'est comme ça tous les jours, depuis vingt-quatre ans. Vingt-quatre ans qu'il entend ses voisins se lever à l'aube et qu'il se dit, enveloppé dans la chaleur de sa couette : « Je préfère être à ma place qu'à la leur. » Vingt-quatre ans qu'il est chômeur, et content. Et aujourd'hui, encore plus fort, on l'interviewe pour ça !

    Il a 44 ans et le sourire aux lèvres. Une Alfa Romeo anthracite et un appartement à lui, parce que « les locations, c'est de l'argent perdu ». Il porte un jean, un tee-shirt Levi's, mais pas de baskets de marque, parce qu'« on ne peut pas tout avoir ». Poignée de main cordiale : un quart de siècle de chômage, ça vous conserve un homme. A part sa presbytie, compensée par de fines lunettes à 500 euros payées par la CMU, Thierry tient la forme. Drôle de coïncidence, il accuse même une énorme ressemblance avec Didier Super, le pape du rock nordiste encensé par Les Inrocks, qui chante que « le travail, il faut le laisser à ceux qui en ont besoin pour se sentir bien dans leur peau ».

    Thierry ne connaît pas Didier Super, mais il est entièrement d'accord avec lui. « Pourquoi culpabiliser ? Je me suis contenté de suivre la législation française à la lettre », se justifie-t-il. Sur les murs de son studio, Lara Croft impose ses formes de rêve. Question filles, ça va pas mal pour lui aussi, sauf pour les plans à long terme, à cause de son statut. Il s'en fout, Thierry, il a gardé son âme d'ado. Le poster de Lara Croft, c'est un ami gérant de cinéma qui le lui a offert. Grâce à lui, Thierry voit les films en avant-première. Juste à côté, l'intégrale de Johnny fait face à la fenêtre ouverte sur les courts du club de tennis. Toujours en short et polo blanc, car il est « à cheval sur les couleurs », Thierry y joue gratuitement. « J'ai l'air du type qui s'est construit une belle vie. » Sur son bureau, enfin, avec ordinateur et webcam, repose le
    manuscrit de son livre. Il a commencé à l'écrire en réaction à des auditeurs de RTL qui, un matin, s'étaient emportés contre un type qui voyageait depuis six mois tout en touchant le chômage. « Six mois, c'est tellement ridicule ! » s'amuse-t-il.

    Il peut être fier de lui, Thierry : trente et un mois de travail sur treize ans, pour vingt-quatre années de « farniente rémunéré ». Un hold-up pacifique, avec l'administration comme complice. Comment a-t-il pu passer entre les mailles du système ? En travaillant, pardi, parce que chômeur, à ce niveau-là, « c'est un métier ». La preuve, Thierry a consacré une pièce entière à ses « archives professionnelles », comme il dit. Des dossiers, des livres, des revues spécialisées. Il les a tous lus, relus, potassés. Au point, désormais, de servir d'avocat-conseil à ses amis salariés : « Je connais le système par coeur. Grâce à moi, ils ont obtenu de sacrées indemnités de leur employeur. La preuve que chômeur, c'est utile. Parfois, je fais nounou aussi.

    Nounou bénévole, je précise. » Son secret se nomme ASS. « Allocation spécifique de solidarité ». Ou comme il dit, lui, en remerciant la France, « Aide si sympathique ». 600 euros par mois, versés par les Assedic. A vie, et quasi sans contrôle. « Le RMI, c'est beaucoup plus pénible, car vous êtes suivi par une assistante sociale. Forcément, dans RMI, il y a I, comme insertion ! » L'ASS, c'est donc la planque. Sans compter l'allocation logement, le Fonds solidarité énergie, la taxe d'habitation presque gratuite, la prime de Noël, et tout ce qu'il pourrait toucher de la commune, mais qu'il se refuse à demander. « Profiter de l'argent de contribuables que je connais depuis l'enfance, pas question ! » Moral, avec ça. Bien sûr, en contrepartie, Thierry doit s'engager à rechercher « activement » un emploi. Au début, quand il a commencé, à 18 ans, à chômer après six mois de gardiennage en centrale nucléaire - « un boulot de Shadok », commente-t-il -, ça l'a un peu effrayé. « Mais c'est un peu comme lorsqu'on commence un nouvel emploi, écrit-il, plus on souhaite voir sa situation perdurer, plus on y met d'énergie et plus on devient performant. » Et performant, Thierry l'est incontestablement. Jusqu'à prendre les devants en contactant lui-même les employeurs pour prouver qu'il veut quitter son « effroyable condition ». Un CV à rédiger ? Il file à ses « archives », s'empare de sa bible, « Découvrez le potentiel qui se cache en vous ! », et fait exactement le contraire de ce qu'on y préconise. Police de caractère fantaisiste, ajout de précisions à la main, « pour faire tatillon et brouillon en même temps », et omission de sa nationalité. « Ceux qui le font sont souvent des étrangers, et les patrons n'aiment pas les étrangers. » Et si, par miracle, l'un de ses CV finit par atterrir sur le bureau d'un entrepreneur, Thierry se charge illico de changer le miracle en cauchemar. Il troque ses lunettes ultralégères, contre les anciennes, des culs de bouteille « à la Yves Mourousi ». Il met une veste en laine, « pour faire pitié », et répond toujours à côté, mais avec le sourire. « Jacques Tati m'a énormément inspiré », confesse-t-il. Au cas où ça marcherait quand même, il dit qu'il n'a pas le téléphone, alors qu'il a eu un portable dès les années 90, bien avant ses copains salariés que ça énervait beaucoup. Effacée aussi, l'Alfa Romeo qu'il bichonne quotidiennement : pour ses potentiels employeurs, Thierry perd vite tous ses attraits.

    Scandaleux ? Il est entièrement d'accord. « Le laxisme de mon pays m'étonne », écrit-il, raillant le nom des formations qu'on lui fait suivre, « Genesis », « Horizon 2020 », et épinglant les déclarations de Borloo sur le suivi personnalisé. Depuis qu'il pointe à l'ANPE de Roanne, il n'a jamais vu la même personne. Il aimerait bien que son livre fasse polémique, « même si ça peut paraître contradictoire ». Fan de François de Closets, le chantre de la chasse au gaspi, il ne vote pas mais apprécie la rigueur de Strauss-Kahn et la fermeté de Sarkozy. « Il y a trop d'excès », lâche-t-il, avant de dénoncer, pêle-mêle, les « kits Assedic » qu'on achète sous le manteau, la prime de rentrée scolaire qui permet aux vendeurs de hi-fi d'augmenter de 20 % leur chiffre dans le week-end qui suit, et les charges qui pèsent sur les patrons. Il faut dire qu'il l'a été, pendant un an, montant et dirigeant un dépôt-vente d'électroménager avant de se faire « plumer par l'Urssaf » et de retourner dans le giron de l'Etat, qui lui a enfin prouvé que « gagner le smic et perdre tous ses avantages, ce n'est pas très rentable ». Le souvenir de son père ébéniste, qui pendant cinquante et un ans a construit des cuisines aménagées sans pouvoir s'en offrir une, fait figure pour lui de repoussoir. Le tube « Urssaf, Cancras et Carbalas » des Inconnus, qu'il chante avec ses neveux devant sa webcam, lui sert d'hymne. Et quand bien même, comme il le dit en vous reconduisant à la gare dans son Alfa 33, il serait « le dernier des Mohicans », personne, jusqu'ici, n'a encore jamais tenté d'avoir son scalp.
    Les « plus » du RMI
    Quand on est RMiste, on a aussi droit à :
    - l'allocation logement à taux plein ;
    - la suspension de ses dettes fiscales ;
    - l'exonération de sa taxe d'habitation, de sa redevance, de sa cotisation à la CMU ;
    - l'accès gratuit à la complémentaire santé de la CMU ;
    - la prime de noël ;
    - le tarif téléphonique social ;
    - la réduction dans les transports, la gratuité des musées, diverses allocations supplémentaires (en fonction de son lieu d'habitation).