29 novembre 2006
par JDCh


Les énergies nouvelles flambent en bourse !

L'introduction en bourse de EDF-EN est un vrai succès. L'offre à 28€ a été très largement sur-souscrite et le cours à progressé de 20% dans l'heure et demi suivant les premiers échanges.

Cette IPO est intéressante à plusieurs titres:
  • l'appétit des institutionnels et particuliers pour l'éolien (plus de 78% du chiffre d'affaires) est sympathique mais la lucidité financière reste-t-elle de mise ?

  • certains experts estiment que le parc d'éoliens en 2010 permettra d'économiser 0,25% des émissions de CO2 en France: les petits ruisseaux font les grands fleuves...

  • d'autres nient à l'éolien ses caractères "propre" et "renouvelable": personnellement je n'en sais rien.

  • par ailleurs, EDF est actionnaire majoritaire de ce groupe et en est également le plus gros client avec un tarif d'achat élevé et réglementé qu'EDF répercute sur notre facture... Ceci évite un immédiat et flagrant conflit d'intérêts mais comment se comportera EDF dans son lobbying vis à vis des autorités publiques ou de régulation (la C.R.E.) lorsque ces conditions de rachat subventionné seront à renégocier ?

  • les communes autorisent l'installation de ces éoliennes car les opérateurs leur versent une taxe professionnelle que l'Etat rembourse pour bonne part par derrière ! Petit tour de bonneteau habituel de notre administration fiscale qui pourrait décider que ce remboursement doit cesser pour renflouer les caisses vides de notre État...

D'un point de vue purement financier, un actionnaire majoritaire EDF qui est le plus gros client et un État qui est le plus gros actionnaire d'EDF et qui "taxo-subventionne" le business constituent 3 bonnes raisons de réaliser sa plus-value aujourd'hui et de rester à l'écart !

Plus d'infos sur http://www.wikio.fr/search=

Repris par Rédacteur Agoravox



28 novembre 2006
par JDCh


Airbus: un "clash" annonçant le "crash" ? (épisode 4)


Suite des épisodes précédents, à remarquer:

  • les querelles annoncées entre d'un côté l'Etat Français et de l'autre Lagardère et Daimler-Chrysler ont démarré... A quand les hostilités ?

  • l'Etat Français dont on connaît l'endettement se propose d'être le banquier (l'hôpital qui se moque de la charité !) de Airbus (avance remboursable ou financement hybride). Une seule bonne explication: les banques, dont c'est le métier, refusent de participer !

  • comme prévu, EADS va manquer de fonds propres et est incapable de supporter le programme A350 sans moyens financiers supplémentaires. Lagardère et DaimlerChrysler comprennent qu'ils peuvent tout perdre et notre cher État continue à jouer les "pousses au crime"...
Ça sent de moins en moins bon...

cf Épisode 1
cf
Épisode 2
cf
Épisode 3

Voir les recommandations des analystes:



La Tribune 28/11/2006

DaimlerChrysler confiant sur le financement de l'Airbus A350

Le président du directoire de DaimlerChrysler, Dieter Zetsche, s'est déclaré lundi confiant que les actionnaires du consortium d'aéronautique EADS parviennent à un accord sur le financement du nouvel Airbus A350. Il a précisé que son groupe, n'était pas disposé à soutenir l'idée d'une augmentation de capital pour EADS. Selon la Tribune, Bercy plancherait sur d'autres modes de financement comme des aides remboursables ou des financements hybrides.

Le président du directoire de DaimlerChrysler, Dieter Zetsche, s'est déclaré lundi confiant que les actionnaires du consortium d'aéronautique EADS parviennent à un accord sur le financement du nouvel Airbus A350 XWB.

"Nous sommes habitués à ce que les discussions durent un certain temps, à condition que cela ne devienne pas trop long. Ce n'est pas si mal", a-t-il déclaré à l'agence Reuters. "Je suis relativement sûr que nous trouverons une approche commune dans ce dossier également, comme nous avons fait face et réagi aux toutes récentes difficultés après de brèves discussions dans un échange mutuel. Je suis à ce titre assurément optimiste", a-t-il ajouté. Il a néanmoins précisé que son groupe, cinquième constructeur automobile mondial, n'était pas disposé à soutenir l'idée d'une augmentation de capital pour EADS. "Bien évidemment, quand d'un côté nous réduisons notre participation de manière précise, il n'est pas possible que nous discutions en même temps d'une augmentation de capital, et encore moins que nous prenions une décision en ce sens", a poursuivi Dieter Zetsche.

Des sources du secteur ont indiqué que les projets de développement de l'A350 étaient suspendus tant que les principaux actionnaires d'EADS n'auront pas aplani leurs divergences sur le projet de dix milliards de dollars.

Une réunion du conseil d'administration a été annulée vendredi dernier sur fond de désaccord entre les actionnaires fondateurs du consortium, le groupe Lagardère et DaimlerChrysler d'une part, et le gouvernement français de l'autre.

Daimler et Lagardère sont opposés à la proposition de la France d'une montée au capital d'EADS, car une telle décision bouleverserait l'équilibre entre l'actionnariat français et allemand, ce à quoi Berlin est hostile. Selon "La Tribune", Bercy aurait ainsi écrit qu'il serait favorable à des aides remboursables. De même, des financements hybrides proche des quasi-fonds propres, sont aussi évoqués pour le lancement du nouveau long courrier. Mais avant de donner sa garantie, la France demanderait des informations supplémentaires. Mais pour l'instant tout est au point mort.

Enfin, Dieter Zetsche a ajouté que DaimlerChrysler était proche d'un accord avec le gouvernement allemand sur la manière dont le constructeur automobile pourrait réduire, comme il le prévoit, sa participation dans EADS tout en préservant le délicat équilibre franco-allemand dans le consortium. La participation de DaimlerChrysler se montera à 22,5% en début d'année prochaine, et le groupe a fait savoir qu'il pourrait ramener sa présence au capital d'EADS à 15%.




Des anges, pas bête

Mon "post" France Investissement: ni ange mais bête ? a pris un petit coup de vieux suite aux annonces de Mister Dutreil qui, encore une fois, va dans le bon sens sans aller malheureusement au bout...

En effet, les messages à l'adresse des "business angels" sont positifs et très encourageants mais on est assez loin de ce qu'il faudrait:
  • aucune mention du moindre lien avec le "machin" France Investissement... Un abondement par le "machin" pourrait avoir un superbe effet de levier;

  • le plafond de 40.000 € est assez loin de ce qui serait pleinement efficace: 200.000 € ou 300.000 € seraient bien évidemment bien plus attractifs;

  • pas sûr que l'exonération d'impôt sur les plus-values soit plus efficace qu'une exonération des sommes investies de l'assiette de l'ISF. Je suis même sûr du contraire.... Pas de bonne raison pour les "sous cachés ou exilés" de ré-apparaître !

Well tried but could be much better !

Le Monde 28/11/2006: Le ministre des PME Renaud Dutreil doit annoncer mardi la création d'un statut de société de "business angels", qui permettra à ces investisseurs individuels finançant des entreprises nouvellement créées de se regrouper en bénéficiant d'avantages fiscaux. L'objectif est de passer de 4.000 "business angels" en 2006 à 10.000 en 2009 et 20.000 en 2012, alors que la Grande-Bretagne en compte 40.000 et les Etats-Unis 400.000, a-t-on précisé de source proche du dossier. Le gouvernement entend ainsi favoriser le développement des "gazelles", pour lesquelles les "business angels" fournissant un financement essentiel dans les premières années (pour les investissements entre 100.000 et un million d'euros).
Les sociétés de "business angels" devront regrouper au minimum quatre investisseurs. Ceux-ci bénéficieront d'une réduction d'impôt à l'entrée, à hauteur de 25% des sommes investies, dans la limite du plafond de 40.000 euros pour un couple établi par le dispositif Madelin en faveur des PME. Cette mesure fiscale sera opérationnelle à partir du 1er janvier 2007. Par ailleurs, ces "business angels" bénéficieront à la sortie, lorsqu'ils céderont leur part de la société, d'exonérations des plus-values réalisées. Parallèlement à la création de ce statut, le gouvernement étudie plusieurs pistes pour améliorer la collecte des fonds destinés à financer les PME. Il pourrait notamment fusionner l'ensemble des niches fiscales qui existent pour les PME, à savoir l'avantage Madelin, le fonds d'investissement de proximité (FIP) pour soutenir les PME régionales et le fonds commun de placement dans l'innovation (FCPI) pour les PME innovantes, qui ont des plafonds différents (40.000 euros pour le premier, 24.000 euros pour les autres).



24 novembre 2006
par JDCh


Eiffage: les salariés se renforceront-ils dans le capital ?

Polémique entre JF Roverato et le syndicat SUD-Autoroutes sur une lettre de relance envoyée par la direction générale du groupe Eiffage à ses salariés quant à leur souscription à une augmentation de capital réservée à 48,50€ (clôture à 78,65€ hier).

Qu'en penser ?
  • Eiffage présente déjà la particularité d'avoir 23,50% de son capital détenu par ses salariés ce qui est assez rare et justifie que Monsieur Rovareto écrive à ses salariés (actionnaires ou pas);

  • Le prix proposé paraît très attractif, les conditions sur la durée de détention au sein d'un Plan d'Epargne Entreprise sont, sans doute, un peu dissuasives (argent bloqué pendant 5 ans) et la fiscalité de la plus-value éventuelle est, par contre, optimisée: si je suis salarié et que j'ai un peu d'épargne mobilisable, je devrais souscrire.

  • Les 180 millions d'euros objets de la souscription constituent cependant une belle somme de plus de 3.000 euros par salarié, ce qui explique qu'il sera sans doute difficile d'avoir une souscription à 100%.

  • Une OPA hostile suivie d'une Offre de Retrait Obligatoire semble fort improbable sur ce groupe puisqu'il faudrait détenir 95%.

  • Une prise de contrôle à 50+% est toujours possible mais bien verrouillée avec non seulement les salariés détenant à ce jour 23,50% mais également Gestion BTP (société de gestion d'épargne salariale) à 19,65%, la Caisse des Dépôts à 5% soit un total "amis à priori" de 48,15% auquel il faudra ajouter les 0 à 4% d'actions nouvelles souscrites par les salariés.

  • Empêcher l'espagnol SACYR d'atteindre une minorité de blocage à 33% est évidemment extrêmement difficile: Fidelity ou Fibelpar (groupe Albert Frere qui est vraiment partout !) ou BP France (qui est peut-être un partenaire industriel par ailleurs) pourraient être tentés de réaliser une belle plus-value...

  • Avec une minorité de blocage détenue par Sacyr, l'équipe de management en place ne serait pas du tout sûre de perdurer (litote) et une bonne gestion par une nouvelle équipe pourrait conduire les salariés à "adopter" leur nouvelle direction et à constituer avec elle et Sacyr un nouveau "bloc de contrôle" !

Tout est donc possible, le poids des salariés dans le destin du groupe est, en fait, parfaitement décisif et il est étonnant (quand on ne connaît pas les origines du syndicat SUD) qu'un syndicat de salariés ne souhaite pas que cette influence se renforce !

Eiffage -Polémique direction/syndicat sur le capital
PARIS, 23 novembre (Reuters) - Le syndicat Sud-Autoroutes a assuré jeudi que le président d'Eiffage < EIFFAGE >, Jean-François Roverato, avait lancé un appel au secours aux salariés pour qu'ils achètent des actions en vue de contrer une éventuelle hostile, ce qu'a contesté la direction du groupe de B-TP.
Dans un communiqué, le syndicat rapporte que le président du groupe a adressé une lettre manuscrite aux salariés, le 11 novembre, pour s'étonner d'une participation de seulement un tiers à la nouvelle augmentation de capital "Eiffage 2011" réservée aux salariés, portant sur 3,75 millions d'actions, soit 4% du total.
Il souligne que le prix proposé est de 48,50 euros alors que le cours de Bourse était de 73,85 euros le 10 novembre. Il ajoute que les salariés ne prennent aucun risque.
Pour le syndicat, qui note que la période de souscription a été prolongée d'une dizaine de jours jusqu'à ce jeudi, Jean-François Roverato "lance un véritable appel au secours pour la survie du groupe Eiffage (les prédateurs européens du B-TP, tel l'espagnol Sacyr, apprécieront de pareilles pratiques qui confirment publiquement l'extrême vulnérabilité financière d'Eiffage)".
Sacyr détient déjà 32% du capital tandis que les salariés ont 23,5%, selon les données au 30 juin 2006.
Sud estime que le président "demande à ses salariés de bloquer durant cinq ans de l'argent en actions Eiffage afin de lui venir en aide alors que bon nombre de salariés du groupe ne savent même pas ce qu'ils seront devenus d'ici à un an".
Il dénonce des licenciements et des restructurations, en particulier chez APRR .
Chez Eiffage, on a confirmé l'authenticité de la lettre mais on a rejeté les conclusions de Sud-Autoroutes.
Une porte-parole a reconnu que le démarrage de la souscription avait été "lent" mais a ajouté que le plan avait été lancé pendant les vacances de la Toussaint de 2005. Elle a indiqué que la période a été allongée pour tenir de ces congés.
"Mais nous ne sommes pas à 30% de souscription. Nous sommes à 50%. C'est un chiffre que nous dépasserons largement", a-t-elle dit en précisant qu'un "commentaire objectif" serait apporté le 14 décembre, jour de la création des actions nouvelles.



21 novembre 2006
par JDCh


GDF-Suez: Breton mal barré


La négociation finale sur la parité de fusion entre Suez et GDF est particulièrement amusante. Fixés initialement à 1 action Suez contre 1 action GDF, les terme du "deal" étaient simples (sans doute trop) mais l'affaire se complique avec l'introduction d'un dividende exceptionnel versé avant fusion aux actionnaires de Suez: envisagé d'abord à 1 euro, il a été porté à 3 euros hier et il semble que lesdits actionnaires de Suez (aussi bien Albert Frère, Eric Knight que Colette Neuville représentant les petits porteurs) réclament plus: 4 voire 6 ou 7 euros !

Le Comité d'entreprise de GDF ayant obtenu, par voie de justice, le report du Conseil d'administration de GDF qui devait voter la fusion avec Suez, le temps ne joue pas en faveur de notre Minefi qui n'a pas une position de négociation très enviable. Il a du faire voter une loi spécialement (avec les difficultés que l'on sait) pour que cette transaction ait lieu et voilà que ces maudits minoritaires de Suez pourraient tout faire capoter et qu'on leur donne un peu plus de temps pour faire monter la pression !

Les marchés financiers, d'ailleurs, pronostiquent une nouvelle concession de la part de l'Etat actionnaire à 80% de GDF puisque les 2 valeurs clôturent respectivement à 33.18 (GDF) et 36.48 (Suez) soit 3.30 euros de différence alors que Monsieur Breton a lancé, ce lundi, une forme d'ultimatum appelant à ne pas dépasser 3 euros ! Sinon la fusion ne se ferait pas ! Mon oeil !

Tout ceci tient de la péripétie quand on sait que l'Etat détiendra environ 35% d'un groupe GDF-Suez qui pèsera près de 80 milliards d'euros en bourse et que chaque euro de dividende ne pèse "que" la modique somme de 1.27 milliards d'euros finalement supportés pour un gros tiers sous forme de "manque à gagner" pour l'Etat (nous). Environ 450 millions d'euros par euro de dividende de "manque à gagner" soit sans doute au terme de la négociation, un, deux, voire trois milliards qui ne s'inscriront pas à l'actif de la Maison France (dont on sait qu'il n'est déjà pas beau à voir !).

Conclusions de tout cela:

  • le "deal" "1 action pour 1 action" était trop simple pour subsister: normal qu'il y ait un ajustement;

  • notre pauvre Minefi, bien que bon businessman, ne peut que prier le ciel pour que les actionnaires de Suez restent raisonnables: la non-fusion serait un échec politique qu'il ne peut pas se permettre et ils le savent...

  • il est plus facile de passer en force l'Assemblée Nationale qu'à l'Assemblée Générale des actionnaires de Suez : vive la démocratie capitaliste !

  • quand l'Etat fait du business, il n'est pas très crédible: vaudrait mieux qu'il arrête...

  • tout cela a été déclenché pour éviter que l'italien Enel ne mette la main sur Suez: c'est l'histoire du "sauveur qui a sauvé des gens qui ne voulaient pas être sauvés" !
Plus d'infos sur http://www.wikio.fr/search=



17 novembre 2006
par JDCh


France Investissement: ni ange mais bête ?

Renaud Dutreil, ministre des PME, a annoncé il y a une semaine, la création d'un nouveau "machin" nommé "France Investissement" destiné à investir en fonds propres dans nos PME. Doté de 3 milliards d'euros sur 6 ans dont 2 milliards apportés par la Caisse des Dépôts et 1 milliard fourni par des partenaires "privés" (AXA, AGF, Groupama, Caisse d’Épargne, Banques Populaires et Société Générale), le "machin" n'investira pas en direct dans des PME mais dans des fonds de capital-risque et de capital-développement qui, eux-mêmes, investiront dans lesdites PME.

La mise en place correspond à une promesse faite par notre pathétique Président qui, pour une fois, semble tenue et qui correspond à une enveloppe de fonds disponibles tout à fait significative puisque l'on estime actuellement le montant annuel des investissements en capital-risque et capital-développement à environ 1,5 milliards d'euros: France Investissement "abonde" donc de près de 33% pour théoriquement représenter, dès 2007, 20 à 25% des montants investis dans ce secteur.

Étant, comme dirait Godard, un "professionnel de la profession", je devrais me réjouir de tout cela et, pourtant, me voilà empreint du plus grand scepticisme. Analysons la situation...

De quoi parle-t-on ?

Pour ceux qui ne font pas bien la différence entre les différents types de fonds de capital investissement, je les encourage à se reporter à l'un de mes vieux "posts" qui, je l'espère, présente clairement les différents types d'acteurs: cf Ces méchants fonds d'investissement.

On parle ici de capital-risque et de capital-développement donc d'investissements minoritaires en fonds propres (augmentation de capital) dans des PME qu'elles soient innovantes ou en forte croissance (ou les 2): pour faire simple, les "gentils" capital-investisseurs qui misent sur les "gazelles".

Cet argent est-il vraiment nouveau ?

Les montants annoncés sont importants mais ne sont pas forcément de l'argent "frais". La CDC a un programme d'intérêt général d'investissement dans les PME qui représente environ 150m€ par an: France Investissement ne correspondrait ainsi qu'à un doublement de cette allocation annuelle et les 2 milliards nouveaux ne seraient en fait qu'un seul "nouveau" milliard.

De même, AXA, AGF, la Société Générale et les Banques Populaires sont déjà très actives sur ces créneaux: très difficile de dire si les fonds qu'elles vont apporter à France Investissement auraient de toute façon été levés et s'il s'agit vraiment d'argent "frais". Disons que le milliard est sans doute un demi milliard voire moins...

Chirac a donc tenu sa promesse des 3 milliards mais en agrégeant des sommes qui auraient, de toute façon, été disponibles pour une grosse moitié. Sacré Chichi !

Cet argent est-il utile ?

Une étude menée par pH Group montre que le nombre moyen d'employés dans une société Britannique créée avec un capital social d'au moins 100.000 euros est de 80 salariés en année 7 alors qu'il n'est que de 20 pour une société Française équivalente. Cette disparité énorme est totalement corrélée avec le fait que les apports en capitaux dont la société Britannique a bénéficié au cours de ses premières années d'existence sont en moyenne 5 fois supérieurs à ceux reçus par son homologue Française.

Il y a donc bien un absolu besoin de renforcer les fonds propres de nos PME.

La structure de France Investissement est-elle idoine ?

On peut dire avec plaisir que nous avons évité le pire: imaginez une structure nouvelle de gestion peuplée d'un bataillon fonctionnaires, de banquiers et d'assureurs (aucune de ces populations n'étant réputée pour sa connaissance du monde de la petite entreprise) et effectuant des investissements directs dans les PME. Une recette pour la catastrophe... qui a été heureusement évitée puisque France Investissement est, en fait, un "fond de fonds" qui investira dans des fonds et non directement dans les PME. Ouf !

Maintenant si les fonds récipiendaires sont des fonds gérés par des équipes de gestion existantes - ce qui sera vraisemblablement le cas pour une très grande partie - l'effet est quasi-nul car, comme je l'explique plus loin, les équipes existantes ont déjà suffisamment d'argent sous gestion.

Combien d'équipes de gestion nouvelles et d'un nouveau type seront-elles bénéficiaires de ces investissements ? That is the question.

Pourquoi les équipes de capital-risque et de capital-développement ont-elles déjà trop d'argent ?

Le mandat donné aux équipes des investisseurs institutionnels en la matière est assez clair en terme de critères à remplir par les PME dans lesquelles investir. Ces critères conduisent à sélectionner certains business models et certains montants à investir d'où découle théoriquement un certain profil de retours sur investissement.

L'immense majorité des équipes en place vous expliquera off que le problème n'est pas l'argent (qui est une commodité) mais bien de trouver les "cibles" et que celles-ci manquent cruellement: en tout cas, celles qui répondent aux critères de leur mandat de gestion.

D'où vient ce trop plein d'argent ?

La France, étant un pays à très/trop forte pression fiscale sur les classes moyennes et supérieures, la mise en place en 1997 des FCPI (Fonds Communs de Placement dans l'innovation) et en 2003 des FIP (Fonds d'Investissement de Proximité), tous deux assortis d'une réduction d'impôts de 25% des montants investis (dans la limite de 24.000 euros pour un couple, soit 6000 euros d'économie d'impôts) et d'une fiscalité sur les plus-values limitée aux prélèvements sociaux (environ 11%), a permis l'émergence et la pérennisation d'un certain nombre d'acteurs (pour une grande part issus de la "bancassurance") qui n'ont eu aucun problème à lever des sommes importantes: la réduction d'impôts couvrant, dans la majorité des cas, les éventuelles moins-values réalisées.

Hors de question ici de cracher dans la soupe, c'est grâce à cette attractivité fiscale que le capital-risque Français s'est hissé à la quatrième place mondiale (extrêmement loin derrière les USA et assez loin derrière la Grande Bretagne et Israël mais devant l'Allemagne ou la Scandinavie toute entière).

D'où vient ce trop peu de "cibles finançables" ?

La France n'étant pas un pays "à culture capitaliste", vous avez beau avoir des capitaux, il faut trouver des entrepreneurs et des projets à financer et cela ne se décrète pas par ordonnance !

Les "entreprises familiales" en viennent peu à peu à fréquenter les investisseurs mais la méfiance se dissipe doucement et l'entrepreneur "novice" n'est pas forcément convaincant au tout début de son projet. Ainsi, nombre de projets sont jugés "pas assez ambitieux" ou "pas assez avancés" par les investisseurs et restent dans un état de mini-entreprise fragile et vouée à une mort rapide ou lente une fois que les subventions diverses ont été dépensées. De même, un certain nombre de business models notamment ceux qui présentent une forte composante "services" sont considérés par les investisseurs comme pas assez scalable et ne trouveront que rarement, ou après une trop longue période de gestation, de l'argent pour financer leur croissance.

Il y a une solution pour réduire ce gap et permettre soit à des entreprises de franchir les premières étapes leur permettant ensuite de lever des sommes beaucoup plus importantes auprès des capital-investisseurs, soit à des entreprises ayant adopté un modèle réclamant finalement peu de capitaux d'assurer leurs développements: il s'agit des business angels.

Pourquoi et comment mettre les "business angels" dans la boucle?

Cette population définie de façon pertinente par Wikipedia présente plusieurs avantages: elle apporte aux projets entrepreneuriaux des sommes intermédiaires (de 10.000 à 100.000 euros par business angel) que les institutionnels ne savent pas gérer, elle amène de l'expérience en support du chef d'entreprise (et l'expérience n'est pas que la compétence des c...) et elle amène du temps (sans faire de vrai rapport entre le temps passé et l'argent investi comme le ferait un investisseur plus institutionnel).

Malheureusement, cette population extrêmement utile économiquement est fort limitée en France. Elle stagne à environ 3500 personnes recensées par les différentes associations et groupements de business angels à comparer à une population équivalente de 50.000 en Grande Bretagne. Elle a tendance à perdre chaque année quelques centaines de membres, parmi les plus gros contributeurs, qui rejoignent la Belgique, l'Angleterre ou la Suisse à cause de l'ISF et qui se gardent bien d'avoir la moindre activité en France de peur d'être re-qualifiés en résidents fiscaux Français. Enfin, elle est collectivement capable de mobiliser environ 250 millions d'euros par an alors que la puissance de feu de leurs homologues Britanniques est de 7 milliards d'euros !

La fiscalité est ici absolument clé puisque, non seulement il n'y a pas d'ISF (wealth tax) en Grande Bretagne, mais 40% des investissements réalisés par les business angels Britanniques via des Venture Capital Trusts (véhicule ad-hoc regroupant un pool de business angels) peuvent être déduits de l'impôt sur le revenu (income tax) et ce, avec un plafond de 300.000 euros (soit une réduction fiscale de 120.000 euros à comparer aux 6.000 euros de réduction d'impôts des FCPI/FIP !). On ne parle même pas en France d'exonérer de l'ISF les sommes investies par nos "investisseurs providentiels" !

Autre exemple de l'intervention publique, les Américains ont créé en 1958 (il y a près de 50 ans ce qui montre notre rapidité à implémenter les solutions qui marchent) les Small Business Investment Companies dans lesquels l'Etat Américain investit une bonne part des sommes mises en jeu, se garantit un retour minimal (5% par an par exemple) et laisse une grande part de la plus-value éventuelle aux investisseurs individuels. Astucieux non ? Nos amis Britanniques sont en train de lancer le même type de dispositif...

Que faut-il donc faire ?

Nous n'allons pas reprocher à Monsieur Dutreil d'essayer... Son "machin" paraît mal barré mais il peut facilement redresser la barre pour le rendre efficace. Finalement deux mesures simples feraient l'affaire:
  • s'assurer qu'au moins un tiers des fonds de France Investissement sont investis dans des structures de type Venture Capital Trust ou Small Business Investment Companies regroupant les sommes que les business angels sont prêts à investir;
  • exonérer de l'ISF les sommes investies par ces derniers dans ces nouveaux types de véhicules;

et permettre à un horizon très visible de multiplier les PME financées correctement et ainsi quadrupler les effectifs des PME concernées.

C'est simple mais cela veut dire avoir le courage politique de toucher à l'ISF et imposer à notre administration fiscale tatillonne (et souvent castratrice) des procédures d'agrément simples et efficaces de ces véhicules d'investissements nouveaux.

Du "machin de Chichi" on pourrait ainsi faire une "machine à croissance" !

Let's go for it !
Pour en savoir plus http://www.wikio.fr/search=France+investissement

Rédacteur Agoravox




Pourquoi tant de "blacks" ?


J'étais hier à Montpellier alors que son maire PS Monsieur Frêche a, une nouvelle fois, fait une déclaration navrante regrettant que l'équipe de France compte "neuf blacks sur onze" et ajoutant "J'ai honte pour ce pays. Bientôt, il y aura onze blacks"...

Je rejoins sans ambiguïté les rangs de ceux qui condamnent le "racisme" sous-entendu par ce genre de déclaration mais je pense qu'on peut ajouter aux réactions convenues les éléments suivants.

Thuram, Gallas, Abidal, Viera, Henry... sont en équipe de France parce qu'ils sont les meilleurs joueurs Français à leurs postes et ceci n'est pas le fruit du hasard.

Première explication, ces jeunes hommes, comme les basketteurs ou athlètes "Afro-Américains", sont physiquement des athlètes hors pair. Dame nature a conféré à ces Français d'origine Antillaise ou Africaine des dons pour courir vite, sauter haut, avoir des contres favorables... qui, s'ils ne sont pas absolument indispensables pour réussir au football, sont bien évidemment des atouts pour y réussir.

Deuxième explication, ces joueurs ont, pour une grande part, grandi dans des milieux populaires dans lesquels le football est "le" sport que l'on peut pratiquer, non seulement le dimanche pour les matches, le mercredi à l'entraînement mais aussi tous les jours sur le terrain de handball ou le terrain en stabilisé ou tout simplement le parking du quartier. De même que Platini et Kopa, enfants d'immigrés, et de même que les stars Brésiliennes issues des Favelas ou des tournois de plage sur Flamengo, ils ont suivi l'itinéraire de beaucoup de champions dans ce sport qui comprend une enfance souvent quasi-dédiée à la pratique et l'amour de leur sport.

Troisième et dernière explication, la FFF (Fédération Française de Football) constitue un outil de détection et de sélection des talents absolument remarquable, qui nous est envié par de nombreux pays et qui est illustré par le succès des footballeurs Français en dehors de nos frontières (et cela va bien au delà des 11 ou des 23 joueurs de l'équipe de France). La place de vice-championne du Monde de l'équipe de France démontre que Domenech a sélectionné des joueurs, issus de ce système de détection et de sélection très sévère, qui constituent l'un des meilleurs groupes au monde.

Si les pratiques de la FFF en terme de détection des talents, accompagnement et sélection de ceux qui peuvent réussir et de mise en situation de succès de ces "élus" étaient un peu copiées par notre système éducatif et universitaire (qui refuse le mot de sélection), la France se porterait beaucoup mieux !

La France, en fait, préfère ressembler à un pays où le fils de Giresse serait numéro 10 de l'équipe de France ! Je n'ai rien contre Thibault Giresse, qui a du talent et qui est un bon joueur de Ligue 1/Ligue 2, mais, avec 11 "Thibaults", notre équipe n'irait pas en finale de la Coupe du Monde...

L'ascenseur social fonctionne dans le football, élargissons son champ d'action !

Pour en savoir plushttp://www.wikio.fr/search=



14 novembre 2006
par JDCh


Airbus: un "clash" annonçant le "crash" ? (épisode 3)


Notre épique Premier Ministre est à Toulouse aujourd'hui.

La dernière fois qu'il s'était rendu dans le Sud Ouest, c'était pour "mettre le souk" dans le plan de restructuration de la Sogerma... A l'époque, Forgeard était encore co-président d'EADS et il y avait d'autres problèmes...

Aujourd'hui, DDV va annoncer:
  • une enveloppe d'avances remboursables destinées aux PMEs de la filière aéronautique de 80 millions d'euros. Pourquoi pas ? C'est vrai que l'Etat regorge de trésorerie et qu'il peut se le permettre !
  • le fait qu'il souhaite que Airbus signe une charte avec ses sous-traitants. Mais de quoi je me mêle ?
  • son soutien au programme A350 dont j'avais expliqué précédemment (cf Airbus... épisode 1) que le financement n'était possible que si le plan de restructuration Power8 d'Airbus était exécuté parfaitement.
  • son support à ce fameux plan Power8 mais sans conséquence lourde pour l'emploi en France que ce soit chez Airbus ou ses sous-traitants. Facile !

Fort de ses 15% dans EADS et de son titre temporaire de vice-empereur des Français, DDV ne va pas beaucoup aider Monsieur Gallois qui a pourtant devant lui un "challenge" bien difficile...

Je suis peut-être naïf mais depuis quand l'Etat serait-il censé aider les entreprises dans lesquelles il est actionnaire ?

La réponse: jamais, sauf quand elles sont au bord de la faillite et surtout si l'Europe (ou l'OMC) s'y oppose....

Suite au prochain épisode...

Plus d'infos sur http://www.wikio.fr/economie/aeronautique/airbus/search=



13 novembre 2006
par JDCh


AgoraVox: une communauté prête aux Réformes...
















Je suis blogueur depuis Février 2006 et rédacteur Agoravox depuis Mai 2006. Je "poste" en tant que "libéral pragmatique" sur des sujets politiques à dimension économique (les débats sur l'immigration, l'insécurité, le processus de paix au Moyen-Orient ou le mariage des homosexuels sont, en tout cas pour l'instant, en dehors de mon "scope", celui sur le réchauffement climatique commence à m'intéresser bigrement...).

J'ai "posté" une vingtaine d'articles sur Agoravox et j'ai pris le temps ce week-end de faire un relevé des scores d'intérêts (article intéressant? oui/non), du nombre de votes et du nombre de commentaires ayant suscité ces différents "brûlots ultra-libéraux" comme aimeraient à les décrire nos collectivistes de tous poils chantres de la Pensée Unique et soit disant détenteurs du "monopole du coeur".

Faire parler ces chiffres présente de nombreux biais, rappelés ci-dessous, mais, puisqu'une plate forme comme Agoravox constitue un nouvel outil dans une démocratie qui mérite rénovation, j'ai pris le risque d'essayer de tirer de cette interaction avec la communauté Agoravoxienne des enseignements qui pourraient être utiles à nos candidats à la Présidentielle si tant est qu'ils souhaitent être audacieux...

Premier biais, la communauté des rédacteurs, commentateurs et "voteurs" Agoravox, parce qu'il s'agit de personnes utilisant beaucoup Internet (et y ayant, pour une partie, accès depuis leur lieu de travail ou pendant la journée), est constituée d'une population plus jeune, moins "classe laborieuse" et moins rurale que la population Française ne l'est: en étant provocant (et j'aime l'être), plus proche de la France de demain que de celle d'aujourd'hui.

De plus, il s'agit d'une communauté qui a envie de contribuer, qui aime débattre et qui pense que cela peut avoir une utilité: moins résignée que la Nation Française, elle voudrait, dans son ensemble, faire avancer le "schmilblick" et ne sombre pas dans la contestation ou dans le rejet pur et simple. Cette dernière précision est d'importance pour ceux qui se souviennent du 21 avril 2002 (29% des suffrages exprimés étant allé à l'extrême droite -19%- ou à l'extrême gauche -10%- sans compter les 3% de Robert Hue et les 4% de Jean Saint Josse ce qui nous amènerait à 36%)...

Dernier biais important, la question posée est "article intéressant ?" et non pas "êtes vous d'accord avec cet article ?": petite suggestion à MM Revelli et de Rosnay, ajouter un bouton "d'accord/pas d'accord?" serait sans doute bienvenu... Il faut donc re-traiter de façon totalement empirique le cas des honnêtes gens ayant admis qu'un article était intéressant alors qu'ils sont en désaccord avec son contenu. J'ai fixé le coefficient arbitrairement à 5/7... Autrement dit, si plus de 70% disent que c'est intéressant, cela est interprété comme 50% sont tout à fait d'accord, plutôt d'accord ou, en tout cas, pas en désaccord.

Ci-dessous les résultats bruts:

Gamelle, gabelle et game over (92%, 26 votes, 12 réactions)
Déficit de l'intermittence (84%, 109 votes, 35 réactions)
Les vessies et les lanternes de Fabius (81%, 190 votes, 42 réactions)
Rémunérations des grands patrons (81%, 98 votes, 109 réactions)
Airbus:...le "crash" (81%, 173 votes, 63 réactions)
Actionnariat salarié (80%, 42 votes, 11 réactions)
Fusions-acquisitions (80%, 36 votes, 27 réactions)
Les privatisations (79%, 63 votes, 26 réactions)
Université tristesse (78%, 125 votes, 98 réactions)
La prime pour l'emploi (72%, 95 votes, 73 réactions)
Adieu chères Sécu et Unedic (71%, 142 votes, 109 réactions)
Retraites du secteur public (71%, 342 votes, 222 réactions)
La France est innovante (66%, 39 votes, 8 réactions)
Les mensonges (56%, 95 votes, 23 réactions)
Petite parabole automobile (51%, 157 votes, 58 réactions)
Logement social (50%, 131 votes, 51 réactions)
L'Europe qui gagne (46%, 62 votes, 17 réactions)
Aidons le capitalisme (45%, 194 votes, 310 réactions)
L'Europe c'est fini (42%, 100 votes, 57 réactions)
L'Olympique Lyonnais en bourse (33%, 83 votes, 14 réactions)
(Relevé le 4/11/2006 à 9:00)

Rappelons que la thèse générale de l'ensemble de ces "posts" est que la France va droit dans le mur "en klaxonnant" et que les seules solutions pour éviter le "crash" sont:

  • une compréhension et une appropriation par le plus grand nombre (et pas simplement par une soit-disant élite) des phénomènes économiques liées à la mondialisation, au capitalisme, au libre-échange et tout simplement à l'entreprise;
  • une politique de réformes lourdes de notre "modèle Français" issu des 30 glorieuses qui est "ringardisé" par les changements de ce début de siècle et, surtout, qui court à la faillite comptable sans espoir de redressement dans la continuité;
  • une mise hors d'état de nuire des corporatismes égoïstes, résultant de notre système et de ses difficultés, et ce, que ces corporatistes soient syndicaux, générationnels et/ou purement élitistes.

Mon analyse subjective des chiffres ci-dessus complétée par une relecture d'une bonne partie des commentaires permet de classer les sujets en 3 catégories:

Les sujets "on s'en fout"...

La baisse de la taxe sur les baby foot et flippers fait certainement partie des anecdotes. Si elle n'intéresse pas grand monde, les lecteurs sont visiblement, dans leur immense majorité, d'accord avec le "trop d'impôt tue l'impôt et le business". Bonne nouvelle...

La liberté donnée aux clubs de football de rentrer en bourse est également un sujet marginal. Par contre, les lecteurs semblent très défavorables à cette "financiarisation" du sport numéro 1. Le plus mauvais score... Etonnant !

Malheureusement, les politiques favorisant l'innovation ou l'actionnariat salarié ne sont pas mobilisatrices. Personne n'est absolument contre mais le scepticisme semble de mise. Cela concerne sans doute trop peu de monde de façon concrête. Vraiment dommage...

Les sujets qui fâchent...

Envisager la privatisation progressive du logement social (qui est un thèse peu courue) pour pouvoir en construire de nouveaux en plus grande quantité (quitte à déloger ceux qui n'y aurait plus droit) ne semble pas faire l'unanimité du tout. Il faut dire qu'un Français sur quatre habite dans un logement social. L'idée est peut-être trop neuve ou trop financière...

L'Europe est clairement un sujet qui fâche. Même quand l'équipe Européenne bat les États-Unis lors de la Ryder Cup, ça n'est pas intéressant. Penser que le "non" au référendum était une réaction d'humeur est une erreur. Les Français n'aiment plus l'Europe. Laissons la poussière retomber...

Le "capitalisme mondialisé" ou la "mondialisation capitaliste" est aussi un sujet d'âpres débats: le fait qu'il offre des opportunités à la France n'est pas consensuel, le fait que nos hommes politiques, dont nous attendons beaucoup trop en la matière, soient totalement impuissants est peut-être l'explication. A chacun de voir comment se positionner...

Je considère enfin comme maladroite ma "parabole automobile" qui m'a valu des insultes "hors sujet" de type "pollueur" ou "sale richard". Il faut éviter les paraboles dont le format est générateur d'incompréhension et, en plus, la "liberté individuelle" semble être un sujet dont les Français se fichent visiblement totalement ! Un coup d'épée dans l'eau...

Les sujets qui donnent de l'espoir...

Le "ni-ni" et l'économie mixte de Miterrand semblent avoir fait leur temps. Les privatisations semblent bien vécues. La nationalisation de Suez prônée par Fabulius le décrédibilise fortement (à moins qu'il ne le soit déjà)... Le désengagement complet de l'Etat, que je prône par exemple pour EADS, évitant à un Etat actionnaire d'être un mauvais gestionnaire semble même devenir consensuel. A continuer...

Nos systèmes sociaux coûteux et déficitaires préoccupent nos compatriotes. Mettre la Sécu ou l'Unedic en concurrence avec des assureurs privés, remettre en cause la prime pour l'emploi pour cause d'inefficacité, revisiter le régime des intermittents du spectacle afin de trouver des solutions viables économiquement ne semble plus "tabou". Osons...

Réduire l'inéquité (j'évite le mot "inégalité") aussi bien du côté des grands patrons trop cupides que de celui des retraites des fonctionnaires et salariés du secteur public trop privilégiés par rapport aux salariés du secteur privé paraît politiquement acceptable. Allons-y...

Réformer l'Université qui se fossilise en formant des générations de chômeurs: nouvelle gouvernance, professionalisation des filières, sélection à l'entrée, suppression de la gratuité... sont apparemment les bonnes pistes. Le problème est reconnu. Ca va chauffer avec les syndicats enseignants mais on peut le faire...

Conclusion:

Bien évidemment, cette analyse présente tous les biais décrits plus hauts, et il peut m'arriver de prendre mes désirs pour des réalités. Ceci dit le raisonnement est juste au moins en relatif d'un sujet par rapport à l'autre.

Autrement dit pour le chantre de "l'aptitude au changement" que je suis, il m'est difficile de croire que la majorité des Agoravoxiens soit contre tout changement !

Si cette hypothèse est juste, un candidat, pris d'une forme de franchise inhabituelle, qui déclarerait:

  • la mondialisation, je constate qu'elle est un fait avéré contre lequel je ne peux pas grand chose sauf de constater qu'il faut nous bouger les f...
  • l'Europe est un beau rêve mais laissons la en jachère quelques temps...
  • l'Etat fait trop de choses mal, continuons à privatiser ce qui doit l'être...
  • les déficits budgétaires et sociaux sont intenables, il faut revisiter et réformer nos systèmes sociaux et administratifs en visant à une plus grande équité (ndr: ne pas lire égalité) et une bien meilleure performance économique...
  • l'Université Française (ndr: et sans doute l'Education Nationale toute entière) est malade et la soigner en la changeant profondément est une priorité absolue...

serait soutenu par une majorité d'Agoravoxiens !

Pour confirmer ou infirmer la pertinence de mon propos, comme j'aime bien le risque, vous pouvez voter en cliquant sur le lien ci-dessous:

D'accord ? Pas d'accord ?

Si j'obtiens plus de 50% de "tout à fait" et "plutôt", mon analyse sera un peu validée, sinon j'irais me rhabiller !

Rédacteur Agoravox




Débat chez Guy Sorman


Guy Sorman se réjouit du caractère "anti-libéral" de la candidature de MG Buffet (pas Warren, Marie-Georges !).

Le "post" est court et provocant. Les commentaires contrastés...

Voir Merci les anti-libéraux.

Moi je suis "alter-antilibéral" !



11 novembre 2006
par JDCh


What France needs ? De quoi la France a-t-elle besoin ?

Ce dossier de "The economist" a fait coulé beaucoup d'encre. Toujours intéressant de voir comment des commentateurs étrangers et éclairés parlent de nous... Cette édition comporte 14 pages de données très intéressantes sur notre cher pays. Si vous l'avez dans les mains, à lire absolument...

Comme je l'avais déjà fait avec un autre article au moment du CPE en Avril dernier (cf cette traduction), je me suis permis de traduire l'édito pour ceux qui ne lisent pas la langue de Shakespeare.

En ce moment, l'ambiance est morose en France. Alors que Jacques Chirac entre dans les mois crépusculaire de sa onzième et (sûrement) dernière année de Président, il est le plus impopulaire résident de l'Elysée de toute l'histoire de la Cinquième République. Le gouvernement de son Premier Ministre, Dominique de Villepin, a été paralysé depuis les manifestations du printemps dernier contre la modeste réforme du marché du travail. Les Français ont inventé un mot à la mode: "déclinologie" pour décrire une croyance dans l'impossibilité de réformer le pays.

Pourtant la France compte. C'est la sixième plus grosse économie mondiale, elle est membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU et elle dispose officiellement d'une force de frappe nucléaire. Elle a été l'un des fondateurs de l'actuelle Union Européenne, un des moteurs de la création de la monnaie unique et, malgré le rejet dans les urnes par les Français du projet de constitution Européenne en Mai 2005, un promoteur de toujours pour une intégration Européenne plus poussée. C'est en partie à cause de la paralysie Française que l'Union elle-même est si incertaine quant à ses orientations. C'est pourquoi l'Europe et le Monde observent avec grand intérêt le déroulement de la campagne pour l'élection présidentielle du printemps prochain.

Notre enquête de cette semaine explique le contexte morose de cette élection. Dix années de suite, l'économie a connu une croissance inférieure à la moyenne des pays les plus riches de l'OCDE. Les finances publiques semblent en très mauvaise posture: les dépenses publiques comptent pour la moitié du PIB et, lors des dix dernières années, la dette publique a progressé par rapport au PIB plus vite que dans n'importe quel pays de l'Europe des Quinze. Par dessus tout, la France souffre d'un niveau de chômage persistant, qui semble fixé entre 8 et 10%, et supérieur à 20% pour les jeunes. Ce non-emploi chronique, plus que toute autre chose, explique les émeutes et les voitures brûlées qui explosèrent il y a un an dans les banlieues de Paris, peuplées majoritairement par de jeunes rebelles Musulmans. Aujourd'hui, ces zones restent tendues: 21.000 véhicules ont été brûlés au seul premier semestre de l'année - deux fois plus que pendant les 3 semaines d'émeutes. Un sentiment d'exclusion qui perdure.

Ce n'est pas impossible

Ceci dit, la France est un pays de contradictions. Son économie est peut-être amorphe mais ses travailleurs sont parmi les plus productifs du monde. Sa population est notoirement méfiante à l'égard de la mondialisation et du libéralisme économique, mais la France peut s'enorgueillir des réussites de sociétés multinationales parmi les plus performantes au Monde. Son secteur public être peut-être obèse et sa pression fiscale excessive mais la qualité de ces fonctionnaires est largement admirée. Ses universités méritent leur classement très bas dans les classements mondiaux mais les fameuses Grandes Écoles sont parmi les meilleures du monde. En un mot, la France est un pays dans lequel, pour chaque faiblesse, il est possible d'identifier un point fort correspondant.

La question est donc de savoir si la France est maintenant capable de construire à partir de ces points forts en apportant les réformes visant à la compétitivité de son marché du travail, de ses services et monopoles publics protégés, de son modèle social et de sa réglementation étouffante. Il y a des raisons d'être optimiste. Beaucoup, parmi les impressionnants hommes d'affaires Français, demandent des changements. La démographie du pays est plus saine que celle de ses voisins. Parce qu'elle est moins dépendante de l'industrie manufacturière que l'Allemagne, l'Italie ou l'Espagne, la France a moins à craindre de la compétition à bas prix venue d'Asie. Il sera toujours difficile de faire passer des réformes face au feu des manifestants dans les rues. Mais au moins, le gouvernement n'est pas entravé par les politiques de coalition qui complexifient toute tentative de réforme en Allemagne ou en Italie.

Et certains ont montré le chemin. Les commentateurs désabusés Français arguent parfois que seuls des plus petits pays, plus homogènes, tels que l'Irlande, la Finlande, le Danemark ou les Pays-Bas peuvent se réformer. Mais l'Espagne a ouvert son économie et le Canada a restauré ses finances publiques. Si l'on regarde de l'autre côté de la Manche: dans les années 70, la Grande Bretagne souffrait de déclinologie elle-aussi. Beaucoup disaient que les syndicats étaient trop forts, que la réforme était impossible. Après tout, un Premier Ministre, Edward Heath, avait tenté valeureusement des changements en 1970-72 pour finalement être évincé par une grève des mineurs - de même les courageuses réformes de Alain Juppé en 1995-97 avaient été annulées par les manifestations dans les rues. Et pourtant, après 1979, Margaret Thatcher a montré qu'un gouvernement déterminé pouvait réorganiser complètement une économie sclerosée (et vaincre les mineurs). Il s'est agi avant tout d'une question de "leadership".

Les choix au printemps

Le véritable enjeu n'est pas de savoir si la France est réformable - la réponse doit être "oui". Il s'agit de savoir s'il y a une Madame Thatcher qui aurait le courage de s'attaquer aux avantage acquis. Le pronostic n'est pas encourageant. A gauche, 3 candidats s'affrontent pour une nomination par le Parti Socialiste le 16 Novembre prochain de son candidat à l'élection présidentielle. Même le plus modéré, Dominique Strauss-Kahn, a signé un programme socialiste "vieux style". Un autre, Laurent Fabius s'est repositionné en champion de "l'anti-libéralisme". Celle qui fait la course en tête, supposée moderniste, a critiqué les règles absurdes des 35 heures mais uniquement parce qu'elles donneraient aux employeurs trop de pouvoir sur les travailleurs. A droite, Nicolas Sarkozy, l'hyper-actif Ministre de l'Intérieur, a l'air plus prometteur. Il prêche pour une "rupture" avec les politiques passées et une modernisation du "modèle social". Ceci dit, il a été un Ministre des Finances interventionniste avec aucune apparente affinité pour le libre échange et il est récemment apparu plus modéré quant au besoin d'une réforme radicale.

Tout ce qui n'est pas très encourageant mais la dame ou l'homme de fer de la France n'a pas besoin d'être aussi cuirassé que l'ancienne Premier Ministre Britannique. Quand Madame (maintenant Lady) Thatcher s'engagea dans sa mission de convertir les Britanniques aux joies de la création de richesses, Leonid Brejnev dirigeait l'Union Soviétique et beaucoup rêvaient encore de l'utopie socialiste. Par contraste, l'hostilité de la France à l'égard du capitalisme pourrait fort bien avoir été préservée parce que des politiciens comme Monsieur Chirac les y ont encouragés bassement au lieu de confronter le secteur public Français avec les réalités de l'économie mondialisée dans laquelle son secteur privé prospère.

En Grande Bretagne, où le secteur privé était bien plus faible, il a fallu presque deux décennies pour redresser l'économie. Si le prochain Président Français peut pousser les réformes nécessaires à la restauration de la compétitivité du pays, la France pourrait rebondir bien plus rapidement que ne le déclarent les déclinologues.


Plus d'infos sur http://www.wikio.fr/search=%22what+France+needs%22



10 novembre 2006
par JDCh


La SNCF déraille


Ci-dessous article très instructif paru ce vendredi dans Les Echos.

Quelques remarques:
  • comme je l'avais indiqué dans Retraites du secteur public..., EDF et GDF seraient sans doute également en faillite virtuelle si un tour de passe passe n'avait pas mis à la charge des salariés du secteur privé le coût astronomique des retraites de nos Electriciens et Gaziers ;
  • les quelques 8 milliards dont on parle ne représentent que le surcoût liés aux avantages acquis depuis 1990 par nos chers Cheminots ! Il y a déjà plus de 100 milliards qui sont à la charge de l'Etat (donc de nous tous !);

  • les normes IFRS obligent à provisionner les "dépenses futures et certaines", il s'agit donc des "pertes futures et certaines" de la SNCF: je rappelle que "créer de la valeur, c'est optimiser les profits futurs". Beau contre-exemple !

  • le graphique inclus dans l'article prévoit toujours 167.000 Cheminots en activité en 2040: est-ce vraiment raisonnable ?!

  • si vous êtes contribuables, vous avez déjà assumé 100 milliards, si vous êtes salariés du secteur privé vous allez sans doute vous voir imputer 8 milliards et, comme il n'y aura pas les moyens d'augmenter les impôts ou les cotisations, si vous êtes jeunes, ca va durer très longtemps !

A quand la mise en redressement judiciaire de la France ?



La société reconnaît que, sans réforme du financement des retraites avant le 1er janvier 2007, elle devra constituer, en application des normes IFRS, une provision, la mettant virtuellement en faillite.

Avant d'aborder le débat sur le maintien du régime spécial des retraites dont bénéficient les cheminots, en 2008, la SNCF doit dans l'immédiat s'atteler à en pérenniser le financement.

Auditionnée par le rapporteur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), publié ier, la société nationale reconnaît que, « si aucune réforme du inancement du régime 'intervient avant le 1er janvier 2007, [elle] evra constituer une provision au passif de son bilan de l'ordre de 9 milliards d'euros et, faute de fonds propres suffisants, présenter alors une situation nette négative ». Ce qui équivaut une faillite virtuelle.

Trouver une issue à ce problème est des plus délicats. Les services de la compagnie y travaillent depuis plusieurs mois avec ceux de l'Etat. Il faut non seulement que la solution n'ait pas d'impact social sur les droits des cheminots et préserve les comptes, tout en étant également indolore pour le budget de l'Etat. A défaut, celui-ci se trouverait en difficulté vis-à-vis de Bruxelles. Le problème est, au départ, uniquement comptable. En effet, à compter du 1er janvier 2007, l'entreprise ferroviaire devra publier ses comptes en normes IFRS. Aujourd'hui présentés en hors bilan, pour 8,2 milliards d'euros (au 31 décembre 2005), les engagements de retraite seront, en vertu de ces nouvelles normes, déduits des capitaux propres, qui s'élevaient à 4,8 milliards à la fin de l'an dernier.

Les sommes en cause concernent le surcoût du régime de retraite des cheminots revenant à la charge de la SNCF, soit 8,2 milliards sur les 105 à 108 milliards que représentent au total les engagements au titre du régime spécial de retraite des cheminots. Depuis le règlement européen de 1969 relatif aux règles communes pour la normalisation des comptes des entreprises de chemin de fer, l'Etat a pris à sa charge l'équilibre financier du régime, la société nationale acquittant un taux de cotisation «normalisée », fixé depuis 1991 à 36,29 % de la masse salariale. Sur les 4,5 milliards de charges de retraites versés en 2005, elle a ainsi financé 1,8 milliard et l'Etat 2,6 milliards. En revanche, comme le précise le rapport annuel du groupe, « les nouveaux avantages propres au régime SNCF créés depuis 1990 par rapport au régime de référence sont à la charge de la SNCF et de ses salariés. Pour l'année 2005, le taux financé par l'entreprise est de 5,02 % de la masse salariale ». Ce qui correspond à un engagement de 8,2 milliards.

Vu le calendrier électoral, le fait que les premiers comptes de la SNCF en normes IFRS soient ceux du premier semestre - ils seront arrêtés le 31 août 2007 - pourrait inciter le gouvernement actuel à laisser traîner le dossier. Entendue par le rapporteur, la Caisse nationale d'assurance-vieillesse estime que, «compte tenu de la difficulté avérée de cet exercice et de la nécessité absolue de trouver une issue en 2007, il est impossible d'attendre que les échéances électorales de l'année prochaine soient passées pour ouvrir des négociations».

Pour en savoir plus http://www.wikio.fr/search=SNCF+Faillite




Elitisme et pragmatisme

En tant qu'ancien "taupin", il est de coutûme d'être réservé quant aux succès de nos amis "épices". A bas la tradition !

J'ai entendu sur BFM Bernard Ramanantsoa, Directeur Général du groupe HEC, dire des choses très intéressantes, fort censées et finalement assez profondes.

Avec un poste d'observation très différent, il dit finalement la même chose que Jean-Robert Pitte Président de la Sorbonne (cf Université tristesse).

L'égalitarisme, synonyme de saupoudrage, a tué notre Université (sauf quelques rares exceptions), la sélection, l'internationalisation, l'ambition et les moyens de cette ambition ont fait d'HEC un champion reconnu au niveau Européen et Mondial.

A écouter en cliquant sur l'icone BFM



07 novembre 2006
par JDCh


Fabulius Ushuaius


Notre ex-plus-jeune-premier-ministre-de-la-France n'en finit pas d'être pathétique dans son éléctoralisme forcené et "gros sabots".

Je l'ai entendu hier matin "dézinguer" son ami de toujours Jack Lang qui a annoncé son soutien à Démagolène: "Jack a toujours suivi les sondages..." fut la petite phrase assassine de l'ami trahi !

Pour compléter son "ancrage à gauche", dont tout le monde imagine la sincérité, Fabulius a également annoncé que, s'il était élu Président de la République, il voulait prendre comme numéro 2 de son gouvernement Nicolas Hulot à condition, bien sûr, que l'homme d'Ushuaia en soit d'accord !

Les positions de Nicolas Hulot sont plus que respectacles et son engagement sur le terrain de l'écologie et de l'environnement est sans grand doute parfaitement sincère: je ne suis pas sûr que la récupération tentée par notre ami Fabulius le soit vraiment !

Mais qui sera donc le numéro 1 du gouvernement si Fabulius est élu Empereur de tous les Français: Michel Drucker, Zidane ou l'Abbé Pierre ?


"Black tie" Jack a, quant à lui, fait une déclaration qui marquera les esprits. Il soutient Démagolène pour 3 raisons:

1/ Elle peut gagner (on voit où il veut en venir)

2/ Lui et elle ne sont pas d'accord sur tout mais ils "ont les mêmes valeurs" (lesquelles ? démagogie, populisme, infantilisme ?...)

3/ Le "rayonnement de la France" serait magnifié si nous élisions une femme au poste suprême ce qui constituerait une sorte de "première mondiale" (et Margaret ? et Angela ? et Indira ? et Golda ?...)

Mascarade quand tu nous tiens !



03 novembre 2006
par JDCh


Conflit d'intérêts ? Connais pas...

Lorsque j'ai rejoint la communauté financière à la fin du siècle dernier, j'ai découvert ce terme assez mystérieux, pour moi, à l'époque: le "conflit d'intérêts". C'était lors d'un Comité d'investissement, durant lequel nous devions décider d'investir dans un éditeur de logiciels et qui a suscité de la part d'un de mes collègues de l'époque une réaction inconnue pour moi: "Mon beau frère possède quelques actions de cette société, je préfère donc ne pas intervenir dans le débat et je peux quitter la salle si vous le souhaitez". Mes autres collègues, pour une bonne part anciens banquiers d'affaires ou consultants en stratégie dans des grandes "boutiques" anglo-saxonnes, n'ont pas eu l'air surpris: ils ont simplement demandé à notre beau frère d'actionnaire de quitter la salle...

J'ai bien sûr assimilé assez rapidement cette extrême précaution avec laquelle le monde du "business" international considère comme une faute grave le fait de se retrouver confronté à un intérêt double et de ne pas en faire état auprès de ses interlocuteurs. Elle peut paraître théorique ou hypocrite, elle est, en fait, fondamentale et protectrice de beaucoup de dérives...

Il m'est d'ailleurs arrivé récemment de tancer assez vertement l'un de mes confrères franco-français qui participait au Conseil d'administration d'une société, dont je suis également administrateur, alors que l'ordre du jour était la fusion avec une autre société dont il était également administrateur. Son apparente totale décontraction à plaider en faveur d'un scénario, alors que le conflit d'intérêts était évident, m'avait outré...

De même, si un entrepreneur venait me présenter un "business plan" dans le "CtoC" et que j'omettais de lui signaler que je suis investisseur et administrateur de www.priceminister.com, je pense que le fait de n'avoir visiblement aucun scrupule à me placer dans une situation potentielle de conflit d'intérêts devrait faire fuir mon interlocuteur. Le fait que ma situation d'investisseur/administrateur soit une information publique et le fait que j'ai adhéré à la charte déontologique du parfait capital-investisseur ne sont pas suffisants pour me dédouaner de ce devoir d'alerte et pour ne pas tenir mes interlocuteurs parfaitement "aware" (comme dirais le Belge karatéka) de mes intérêts.

Dans un "post" précédent (cf Rémunérations des grands patrons), j'avais également essayé d'égratigner Antoine Z (et le conseil d'administration de Vinci) sur la situation de conflit d'intérêts dans laquelle il s'était mis entre sa position de P.D.G (défenseur de l'entreprise et de ses actionnaires) et celle de récipiendaire d'une méga-prime de type "success fees"...

Bien que la communauté du "business international" ait adopté cette habitude préventive de déclaration préalable et ouverte d'un éventuel conflit d'intérêts, cette pratique semble bien moins répandue dans l'hexagone et, surtout, son non-respect ne semble pas avoir véritablement d'écho dans l'opinion ou les média: elle devrait pourtant être au coeur de notre système démocratique.

Pour commencer dans l'anecdote, la Cour de Cassation a rendu récemment (le 22 septembre 2006) un arrêt en faveur d'un salarié licencié: "La Cour de cassation rappelle que le licenciement pour une cause inhérente à la personne du salarié doit être fondé sur des éléments objectifs imputables à ce salarié. Dès lors, n'est pas justifié le licenciement prononcé à l'encontre d'un salarié au motif qu'il n'a pas spontanément avisé sa hiérarchie d'un risque de conflit d'intérêt né de son mariage avec une personne détenant la moitié du capital d'une société affiliée au réseau de son employeur". La cour semble ainsi avaliser le fait que l'on peut taire le risque (et donc agir en sous-main, manquer à son devoir de réserve...) et indique donc qu'il faut passer à l'acte et commettre une faute grave issue de ce conflit d'intérêts non déclaré pour pouvoir être licencié... Un drôle de référentiel dans la relation employeur - employé...

Pour ceux qui auraient lu un peu vite, je ne suis pas en train de dire que le gars aurait du être licencié car il a épousé l'actionnaire d'un des franchisés de son employeur mais que le fait de ne pas déclarer ce conflit d'intérêts représente, selon moi, un motif de licenciement. A l'inverse, s'il l'avait déclaré, la charge aurait été du côté de son employeur de mettre en place les mesures évitant que ce conflit d'intérêts puisse avoir des conséquences négatives...

Toujours dans l'anecdote toute récente, Michèle Reiser, membre du CSA, à propos d'un vote concernant la chaîne Gulli (chaîne à audience homéopathique qui diffuse en ce moment un documentaire de Madame Reiser), a claqué la porte de la séance plénière du CSA: la règle veut, en effet, que le sage en question « se déporte » (autrement dit qu'il s'abstienne de prendre part au vote à propos de la chaîne concernée) afin d'éviter tout conflit d'intérêts. Michèle Reiser n'entend pas se soumettre à cette pratique, estimant que sa probité n'est pas en cause.

Cette dame "pas si sage", sans doute parfaitement honnête, trouve offensant, comme une grande partie des Français, qu'on puisse la soupçonner de ne pas être intègre et se refuse elle-aussi à cette pratique préventive...

Certains, plus philosophes que moi, attribuent cette attitude bien Française à notre éducation cartésienne (dont je n'ai pas été privé, loin s'en faut) et à notre sentiment que la vérité est démontrable... La vérité démontrée par un individu devenant la vérité de tous, il suffit que cet individu identifie sa vérité démontrable... Que de méconnaissance de l'interaction entre les hommes et entre l'homme et lui-même ! Ce manque de vigilance est, je le pense, coupable en réalité car il laisse à tout homme de pouvoir et/ou d'argent une marge de manoeuvre qui peut devenir vite abusive.

Prenons l'exemple du cumul des mandats électoraux (ou associatifs)...

Il semble y avoir aujourd'hui consensus sur l'idée que ce cumul doit être limité. Il est évident qu'un ministre également maire d'une grande ville aura tendance à favoriser sa ville, qu'un président de conseil régional et maire d'une ville fera de même, qu'un maire également président d'une association subventionnée par la collectivité locale est en situation de conflit d'intérêts... On peut multiplier les exemples.

Assez bizarrement, ce n'est pas tant le conflit d'intérêts qui semble choquer les Français mais le fait que trop de pouvoir/trop d'indemnités financières soient détenus/reçues par un seul homme (jalousie et égalitarisme quand vous nous tenez...). Personnellement, je crains que le non-cumul entraîne une inflation des-dites indemnités (encore un peu plus de déficit ou d'impôt !) mais je souscris à cette mesure dans l'optique de limiter de façon importante les cas de conflits d'intérêts.

Le cas des entreprises publiques (ou dans lequel l'État est actionnaire) est lui flagrant et parfois effrayant. Qui n'a pas entendu parler de ces fonctionnaires du Ministère de la Santé chargé d'autoriser la mise sur le marché ou de fixer le prix d'un médicament alors qu'ils étaient également impliqués dans la gestion de Roussel-Uclaf alors détenue à 40% par l'État Français.

De même et plus récemment, la négociation entre EDF et la CNAM TS concernant la prise en charge des retraites des Électriciens (cf Retraites du secteur public...) a été conduite par un État actionnaire de EDF à 80% (donc censé privilégier son "asset" et ses co-actionnaires minoritaires) mais également régulateur de notre système d'assurance maladie (donc censé protéger les intérêts des salariés du secteur privé). En l'occurrence, le conflit d'intérêts n'a pas été déclaré et les salariés du privé trinqueront et paieront les retraites "dorées" de nos Électriciens...

Inutile sans doute de rappeler les dégâts que provoquent les 15% détenus dans EADS par l'État Français qui doit conjuguer une gestion industrielle rigoureuse d'une entreprise en grande difficulté avec un intérêt politique (favoiriser l'emploi en France) ! (cf Airbus:...le crash ?).

De façon générale, les fonctionnaires représentant l'État au Conseil d'administration de ces sociétés "publiques" et chargés le reste de leur temps de réglementer le secteur d'activité sont en situation permanente de conflit d'intérêts. Les cadres dirigeants de ces mêmes entreprises issus de la fonction publique et ayant un "ticket retour" dans leur corps d'origine connaissent la même situation et semblent fort bien la vivre... Cela n'est pas fait pour favoriser un fonctionnement éthique des affaires, une concurrence saine entre les acteurs privés et publiques et une attractivité de notre pays pour des acteurs internationaux !

Je suis personnellement opposé à cet État actionnaire ici ou là et préfère une solution binaire: 100% public dans de rares exceptions ou 100% privé dans l'immense majorité des cas (cf Les privatisations...).

Enfin et peut-être surtout, la sur-représentation au niveau des portefeuilles ministériels et des sièges de députés de nos amis haut fonctionnaires (45% actuellement, 60% en période "socialiste") crée un conflit d'intérêts majeur pour tout ce qui concerne la Réforme de l'État. On peut faire confiance à nos députés pour s'auto-amnistier mais sans doute beaucoup moins pour couper dans leurs retraites, revoir le statut de leurs congénères ou baisser les effectifs ou les moyens dans leur administration d'origine...

Il y a ici un cumul qui ne peut pas perdurer et qui est facile à stopper: interdire à tout fonctionnaire (qui souhaite le rester) d'accèder à toutes fonctions gouvernementales ou électives ! Le destin des haut fonctionnaires est, après tout, d'être les "employés de la France et des Français" pas d'en constituer la "caste dirigeante omnipotente" !

Sûrement bien plus efficace que le Jury Populaire de son Altesse Démagolène !

Vous l'avez compris, plus de vigilance, des pratiques préventives et bien évidemment des réformes nettes et simples sont nécessaires pour améliorer notre fonctionnement démocratique. Les "conflits d'intérêts entre amis, tacites et impunis" le rongent depuis bien trop longtemps !

Rédacteur Agoravox



02 novembre 2006
par JDCh


Airbus: un "clash" annonçant le "crash" ? (épisode 2)


Mon prognostic alarmiste sur Airbus et sa maison-mère EADS (cf épisode 1) trouve quelques éléments de confirmation dans l'actualité.

Madame Merkel aimerait trouver une repreneur Allemand pour les 7,5% d'EADS que DaimlerChrysler souhaiterait céder. Elle ne souhaite pas, en effet, que tout se retrouve aux mains des Français alors qu'EADS emploie 22.000 salariés en Allemagne.

La banque publique KfW aurait pu "rendre service" mais cette "nationalisation partielle" a soulevé un "Nein" vigoureux dans une Allemagne qui commence à aimer l'économie libérale (serions-nous en retard d'un métro en France ?).

Allianz, le puissant assureur, et Deutsche Bank, la très profitable banque privée, ont décliné car "trop risqué"...

CommerzBank dont le Président est proche d'Angela M. préconise une solution industrielle... Une façon polie de dire non lui aussi ?

Lagardère compte lui-aussi céder 7,5%. Notre "cher" Etat, qui détient 15% et ne veut rien vendre, va-t-il les lui racheter au prix actuel ? Un gros milliard de dette supplémentaire, où est le problème ?

Le cours de l'action est toujours aux environs de 21€. Pour combien de temps ?

Plus d'infos sur http://www.wikio.fr/economie/defense/eads/search=merkel