26 juin 2007
par JDCh


Les Kiwis 2.0 sont bleus

Les gens de l'Atelier m'ont gentiment proposé de faire un chronique sur l'écosystème du capital-risque Français. J'ai accepté en leur proposant de commenter, une fois tous les mois (ou un peu moins souvent suivant la richesse de l'actualité), une levée de fonds ou une opération de M&A que je trouve particulièrement intéressante.

Ma première contribution de ce type se trouve sur le site de l'Atelier et concerne la start-up blueKiwi qui vient de lever 4m€ auprès de Sofinnova Partners...

Pour en savoir plus, cliquez sur le logo ci-dessous:




22 juin 2007
par JDCh


Le crackberry blackboulé ?

Vous êtes, sans doute, nombreux à être des "accros" du Blackberry, ce petit ordinateur de poche qui permet en temps quasi-réel de consulter ses emails et d'y répondre... Je fais personnellement partie de ces intoxiqués du Crackberry (tel qu'il est surnommé aux Etats-Unis du fait de son caractère "addictive") et je ne peux que reconnaître l'extraordinaire gain de productivité que la possession d'un petit engin comme celui-là induit pour un "col blanc" (sans cravate) comme moi... 5 minutes à attendre un invité au restaurant, 20 minutes dans une salle d'embarquement d'aéroport ne sont plus perdues à ne rien faire... Un message important attendu dorénavant avec un "stress" minoré sera reçu au plus tôt, en pleine réunion sans déranger personne, dans un parking entre deux rendez-vous sans devoir rappeler son assistante, dans un avion -après 2 heures de "black out"- pendant la toujours trop longue phase de débarquement, d'un simple coup d'oeil durant un week end à la campagne....

Bref, même en faisant un effort d'imagination et de volonté, je me vois mal "faire du business" sans avoir cette "bestiole" dans ma poche en quasi-permanence !

Le Blackberry est conçu et développé par la société Research In Motion (RIM), dont le siège social est au Canada dans l'Ontario et qui a été créée en 1984. Le premier Blackberry est sorti en 1999, le premier faisant également téléphone en 2001, les premiers déploiements en Europe eurent lieu fin 2002... La réussite de cette "vieille" société conceptrice de "pagers", qui est entré en bourse sur le Nasdaq en 1997 et qui vaut aujourd'hui 32 milliards de dollars, est assez stupéfiante: une gamme de terminaux propriétaires (alors que Palm Pilot -voire iPaq- faisait figure de standard en matière de PDA), un système d'exploitation et des applications propriétaires (alors que Palm OS, Symbian, Linux, Windows CE étaient disponibles) et une commercialisation auprès des grandes entreprises uniquement via les opérateurs mobiles (réputés assez faibles dans leur capacité à servir ce marché nécessitant du service et de l'intégration)...

Tous les ingrédients d'un échec prévisible qui ont cependant permis à RIM via un succès fulgurant auprès des utilisateurs d'être aujourd'hui le leader incontesté de ce que l'on appelle le "push email" (par opposition au "pull email" qui nécessite de se connecter pour aller vérifier si on a reçu un message). Microsoft, Nokia ou Palm auraient du, au moins pour l'un d'entre eux, sortir vainqueur de cette bataille du PDA/Smartphone: c'est RIM qui s'est hissée sur la plus haute marche du podium... Une belle histoire de réussite exceptionnelle d'une petite société talentueuse et ambitieuse qui, bien sûr, a fait de nombreux jaloux et donc l'objet de nombreuses poursuites pour violation de brevets.

Au delà d'une interface homme-machine fort réussie (avec notamment la fameuse "molette" remplaçant la souris et permettant un déplacement rapide dans les écrans graphiques), la société RIM a su intégrer les différents réseaux de transport de données mobiles: d'abord Mobitex puis CDMA20001X et bien sûr GSM/GPRS/Edge qui offre une couverture quasi-mondiale.

Enfin, RIM a promu, vis à vis des entreprises, une solution sécurisée par un chiffrement puissant entre le serveur d'entreprise et le terminal (nommé AES 256 bits faisant que la clé de chiffrement/ déchiffrement présente sur le terminal est choisie parmi 2 puissance 256 valeurs possibles) et qui présente l'avantage énorme de ne gérer qu'une seule boîte aux lettres: si j'envoie un message depuis mon Blackberry, il apparaît dans mon dossier "messages envoyés" sur mon PC et, de même, si je détruis un message sur mon PC ou mon Blackberry, il est également détruit sur mon Blackberry ou mon PC...

S'appuyant ainsi sur l'ubiquité (couverture et capacité de "roaming") apportée par les différents réseaux des opérateurs mobiles et la confidentialité apportée par son algorithme de chiffrement, RIM a maintenant 7 millions d'utilisateurs sur la planète dont près d'un demi-million dans le secteur public puisque l'OTAN et les gouvernements Américain, Canadien, Britannique, Australien, Néo-Zélandais et Autrichien ont certifié son utilisation et que les gouvernements Allemands et Néerlandais sont en train de le faire...

Or, voilà qu'une directive, datant de 18 mois environ, du SGDN (Secrétariat Général de la Défense Nationale) vient d'être renotifiée pour proscrire l'utilisation du Crackberry au sein des cabinets ministériels et au sein de services de Matignon et de l'Elysée... La raison de cette oukase repose sur le fait que le trafic généré ou reçu par les terminaux passe par deux centres serveurs situés en Grande Bretagne et en Amérique du Nord (au Canada confondu avec les Etats-Unis par certaines sources journalistiques) où il est routé soit vers le réseau mobile destinataire soit vers le serveur d'entreprise destinataire.

Interrogé par un journaliste de BFM, le Directeur Commercial de RIM en France, n'a pas réussi à faire comprendre qu'il y avait une grande différence entre le fait de pouvoir intercepter un message et le fait de déchiffrer ce message. Le journaliste resta apparemment convaincu que le soupçon d'espionnage par la NSA (Agence Nationale de Sécurité Américaine) était fondé puisque lesdits messages chiffrés transitent par un ordinateur situé en Amérique du Nord !

Autant il est évident que si RIM et la NSA avait décidé de collaborer, que RIM avait installé une "back door" pour la NSA sur ces serveurs et donné connaissance à la NSA de l'ensemble de ses algorithmes, l'espionnage du trafic email transitant par l'infrastructure de RIM serait possible. Autant il est évident qu'une société, qui a pour principaux clients les grands de la finance et les états majors des grands groupes mondiaux, prendrait un risque mortel à faire cela: le moindre faisceau d'indices impliquant une telle réalité signerait l'arrêt de mort de la société puisqu'aucun de ces grands clients ne souhaiterait prendre le risque d'être sous surveillance permanente ou potentielle de la NSA !

Mettre en péril une entreprise pesant plus de 3 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour je ne sais quel prétexte d'intelligence économique: je ne vois pas quelle direction d'entreprise pourrait être complice d'une telle potentielle destruction de valeur... Bien sûr, on peut imaginer que RIM ait été pénétrée par des taupes de la NSA chargées de re-router le trafic vers leur agence: je ne suis alors pas sûr du tout que le risque serait moindre si la société RIM était Française ou Européenne au lieu d'être Canadienne.

Mais voilà, la France, par l'intermédiaire du SGDN, envoie des messages intéressants au monde:
  • Les Canadiens sont, par défaut, totalement inféodés à leurs voisins Américains (qui pourtant sont assez méprisants à leur égard);

  • Les Britanniques, Australiens et Néo-Zélandais aussi puisqu'ils parlent tous anglais !

  • Les Autrichiens aussi puisqu'un des leurs est devenu gouverneur de Californie !

La France ne dispose, d'ailleurs, d'aucune technologie permettant de remplacer celle de RIM dans des conditions de confort d'utilisation et de sécurité comparables et préfère obliger les personnels proches du pouvoir à passer des coups de fil dans des lieux publics (où beaucoup peuvent les entendre) ou à ne pas être averti (ou ne pas pouvoir alerter) en temps et en heure d'un événement ou d'une décision...

Bercy, EADS et les grandes banques Suisses qui ont "homologué" le Blackberry l'ont fait parce qu'ils souhaitaient prendre avantage des gains de productivité induits et n'avaient pas d'autres alternatives crédibles: le SGDN soupçonne-t-il Bercy, EADS et les banquiers Suisses de se foutre totalement de la confidentialité ou d'être aussi à la solde des Américains ?

On en est, de toute façon, pas à une contre-vérité près. J'en veux pour preuve cette déclaration de Alain Juillet, haut responsable de l'intelligence économique au SGDN: "Les risques d'interceptions sont pourtant réels, c'est la guerre économique. Avant toute grande négociation entre des banques d'affaires américaines et des entreprises, chacun sort son Blackberry et en extrait la pile pour montrer que tout se déroule dans un climat serein".

Ces extractions de piles ont, en effet, lieu. Elles ne sont en aucun cas le fait d'une éventuelle faille de sécurité du réseau de RIM. Elles sont simplement là pour éviter, lors de négociations importantes, qu'un des participants informe l'extérieur de ce qui se passe dans la salle des négociations (ou soit informé de ce qui se passe éventuellement dans une autre salle).

Dans le vocable "intelligence économique", il y a pourtant "intelligence" !
Monsieur Juillet, lui, il est en "guerre" et, comble de malchance pour lui, le siège de RIM se trouve dans l'Ontario dans une cité nommée... Waterloo !



18 juin 2007
par JDCh


Un coup de Juppé dans l'eau


"Le meilleur d'entre nous" (comme l'appelait le grand ChiChi) a été battu hier soir par son adversaire socialiste pourtant novice et dans une circonscription, celle de Bordeaux-Centre, votant à droite depuis la libération...

Il a manqué simplement 670 voix sur 36.000 exprimées à Mr Juppé et ce, alors que 24.000 inscrits avaient décidé de s'abstenir.

Les raisons de cet échec "d'un cheveu" (amusant pour un homme qui en manque !) sont nombreuses et toutes n'ont pas été citées par les médias qui pourtant font grand cas de ce revers politique pas forcément prévu.

  • La bourgeoisie du centre de Bordeaux a pu préféré un week end au Pyla ou au Cap Ferret à une participation à une élection nationale qui semblait gagnée très largement par la majorité présidentielle;

  • La gauche locale a sans doute fait un effort de mobilisation sans précédent;

  • Le dernier grand chiraquien aux affaires (qui a d'ailleurs payé fort cher sa fidélité à notre ex-et non regretté Président en étant condamné il y a quelques années) est le symbole possible d'une "page qui se tourne" sans retour arrière possible;

  • L'homme, qui était premier ministre en 1995 alors que la France était paralysée par une grève quasi-générale suite à une tentative de réformes nécessaires mais non soutenues par l'opinion publique, a beau avoir assoupli le cuir de ses bottes, son image "d'Amstrad sans humanité" ne s'est pas totalement dissipée;

  • Marqués par cette période pendant laquelle Alain Juppé fraîchement élu maire de Bordeaux n'était effectivement dans sa mairie que du vendredi soir au dimanche matin, les bordelais ont, peut-être, inconsciemment souhaité ne l'avoir enfin que pour eux...

  • A contrario, le retour, il y a quelques mois, à la Mairie de Bordeaux de notre exilé Québécois a peut-être simplement révélé que les choses se passaient tout aussi bien voire mieux lorsqu'il photographiait les caribous de l'autre côté de l'Atlantique...
Le perdant a fait preuve d'un certain panache en annonçant rapidement sa démission de son nouveau "job" de Ministre d'Etat. Il a du inquiéter certains électeurs locaux en indiquant ses interrogations quant à la poursuite de son "job" de maire. Il est difficile de parler de bonne ou de mauvaise nouvelle mais il s'agit d'une péripétie démocratique qui ne fait pas de mal: elle démontre que rien n'est acquis pour un homme politique soumis au suffrage universel, fusse-t-il le "meilleur d'entre nous"....

La vraie bonne nouvelle ?

Puisque le Ministère d'Etat taillé sur mesure pour notre ami Juppé nécessite un remplaçant de poids, on parle de plus en plus de Jean-Louis Borloo pour lui succéder. Borloo qui quitterait Bercy, en voilà une super bonne nouvelle ! (cf "post" précédent Les 22 de Sarko) .



14 juin 2007
par JDCh


Parachutes transparents...

Je me suis déjà longuement exprimé sur la rémunération des grands patrons à la fois pour fustiger des cas à la Zacharias (cf
Rémunérations des grands patrons) ou pour expliquer calmement un cas plus "classique" (Laurence Danon, l'hirondelle). L'actualité m'autorise à remettre le sujet sur la table en essayant de compléter à ma manière la bonne chronique dans Le Figaro de lundi dernier de Geoffroy Roux de Bezieux (cf Parachutes dorés...) avec qui je suis tout à fait en ligne: nous avons d'ailleurs siégé ensemble au conseil de surveillance d'une très belle PME de croissance et n'avons pas eu à voter en faveur du moindre parachute doré !

Le Président Sarko (ça faite encore bizarre de l'appeler Président !) veut tenir ses promesses et, encore une fois, c'est tout à son honneur. Parmi ses promesses de campagnes, certaines avaient un bon contenu pédagogique (par exemple, "le travail c'est la croissance") à défaut d'être décisives économiquement, d'autres étaient plus démagogiques et celle concernant l'interdiction des parachutes dorés en fait partie.

Je ne sais pas si la loi envisagée concernera l'ensemble des entreprises françaises ou simplement les entreprises cotées en bourse mais il est sans doute bon de rappeler en préalable que:
  • l'immense majorité (en nombre pas en poids économique) des 2,6 millions d'entreprises françaises n'ont pas de véritables instances de gestion ou de contrôle (type conseil d'administration ou conseil de Surveillance) ou de représentation des actionnaires (type Assemblée Générale) pour la bonne et simple raison que le fondateur-dirigeant et sa famille proche en sont les seuls actionnaires. Ils perdent fort rarement de vue l'intérêt social de leur entreprise qui passe par la survie avant tout et la prospérité si possible. Le "golden parachute" ne fait pas partie de leur vocabulaire. En effet, comme le fait remarquer Geoffroy, ces "petits" patrons n'ont droit à aucun chômage (hors souscription d'une assurance privée coûteuse et qui leur est souvent refusée) et sont, en plus, souvent solidaires financièrement sur leur patrimoine personnel en cas de déboires...

  • un beaucoup plus petit nombre d'entreprises non cotées (quelques dizaines de milliers peut-être) ont de véritables instances de gestion, contrôle et représentation des actionnaires: il s'agit des entreprises "backées" par des investisseurs institutionnels (fonds d'investissement au sens large) et/ou individuels ("business angels" au sens le plus large). On retrouve siégeant au conseil de ces PMEs le(s) dirigeant(s) opérationnel(s) et les représentants directs des actionnaires (souvent les actionnaires eux-mêmes) les plus significatifs: pour qu'un tel conseil valide une dépense exceptionnelle liée au départ du Directeur Général ou PDG, je peux vous assurer que, cet argent sortant de la poche de l'entreprise, chacun vérifie par deux fois que la somme en question est raisonnable et qu'elle a été négociée avec âpreté ! Le risque d'abus de bien social est évacué par la structure même de représentation directe au conseil des principaux "co-propriétaires" de l'entreprise. De même, lors de l'embauche du nouveau PDG ou DG, un arbitrage scrupuleux sera effectué sur le thème "pas le beurre et l'argent du beurre": autrement dit, si le candidat sélectionné souhaite une protection de type "parachute argenté" en cas révocation, le conseil sera plus "chiche" sur les stock options ou le bonus. A l'opposé, si le candidat investit son propre argent dans l'affaire, il souhaitera être traité en "actionnaire" et non en simple "salarié"...

Restent donc les quelques centaines d'entreprises cotées en bourse et plus particulièrement les quelques dizaines d'entreprises de grande taille qu'héberge la bourse de Paris. La composition de leurs conseils d'administration ou de surveillance introduit une forme de distance entre l'entreprise, cette instance et les "petits actionnaires". Mis à part quelques fondateurs ou héritiers qui sont à la fois opérationnels dans le business et actionnaires et qui peuvent se souvenir qu'avant d'avoir été une grande entreprise, leur société a été plus petite, plus fragile, moins prospère, le reste des sièges est occupé par les représentants des "noyaux durs" (cadres supérieurs de grandes entreprises ou hauts fonctionnaires représentant l'Etat) et par des "indépendants" choisis parmi une population de grands patrons souvent de type "ex-haut fonctionnaire parachuté". Cette distance conjuguée au fait que ces conseils manipulent des chiffres consolidés en milliards d'euros, rend, aux yeux de leurs membres, quasiment immatériel le fait de décider de verser "quelques millions d'euros" à un PDG sur le départ... Cette appréhension totalement déconnectée du monde des TPEs, PMEs, salariés... explique le "gap" ayant conduit Sarko à prendre l'engagement d'interdire les parachutes dorés en cas de mauvaises performances d'un patron révoqué comme Mr Forgeard chez EADS.

Mais, sur quoi peut-on en réalité légiférer en la matière ? En fait, à part encourager une transparence plus importante vis à vis de l'assemblée générale des actionnaires, pas grande chose... Et on pourra noter à ce sujet plusieurs points "frustrants" à la fois pour les petits actionnaires, les salariés des entreprises concernées et les médias avides de sensationnel:

  • la loi envisagée pour un vote par l'Assemblée Nationale cet été ne concerne que les indemnités de départ et ne couvrirait pas les éventuelles indemnités de non-concurrence, les retraites dîtes "chapeau" ou même toute forme de prime exceptionnelle (et il est possible d'en inventer) que le dirigeant pourrait toucher au moment de son départ. Sans discipline de la part des administrateurs, la transparence pourrait donc rester tout à fait partielle car rien ne sera plus facile que de déguiser/transférer une partie de l'indemnité de départ vers une autre forme de compensation...

  • la loi envisagée ne concerne que les entreprises de droit Français ce qui la rend inopérante pour des entreprises de droit Néerlandais comme EADS ou Euronext et pourrait pousser un certain nombre de groupes à déplacer la structure de contrôle de groupes cotés au Benelux, outre manche ou ailleurs...

  • La loi va essayer d'introduire la notion de "sous-performance". Cette notion est fort difficile à apprécier... Si les objectifs sont listés très à l'avance, le rythme du business peut les rendre obsolètes très rapidement (exemple: un grand groupe de distribution qui s'assigne en 1999 l'objectif de devenir entièrement "click & mortar" et qui révise sa stratégie suite au "bubble burst"...) et leur publication peut s'avérer fort "touchy" (imaginez un PDG à qui l'on met comme objectif de racheter 2 ou 3 de ses concurrents, de désinvestir telle ou telle branche d'activité jugée moins stratégique,... ces objectifs sont légitimement et normalement gardés confidentiels le plus longtemps possible). Si les objectifs sont décidés "à posteriori" pour justifier de l'importance du montant d'une prime de départ, il est assez facile de dire que la prime n'est que 100 alors qu'elle aurait pu être de 300 si les résultats avaient été meilleurs et/ou de choisir les objectifs les moins pénalisants... Encore une fois, sans responsabilité et discipline de la part des administrateurs, rien de nouveau...

Nos députés fraîchement élus vont donc voter une loi inutile et inopérante de plus...

Je terminerai en commentant le fait que les parachutes dorés sont plus importants en France que dans le reste de l'Europe. J'y vois deux raisons principales:

  • nos grands patrons sont moins "entrepreneurs" que leurs homologues. Ils sont moins "câblés" sur la notion de "high risk high reward". Ils acceptent le pouvoir et la rémunération qu'on leur donne et pas pour autant le "downside" qui doit naturellement y être attaché. Il est utile de rappeler ici que le salaire annuel des CEOs de Google, Yahoo! ou Apple n'est que de 1 dollar et ce, bien entendu, en échange de plan de stock options plus que généreux !

  • nos administrateurs de grandes entreprises sont certes vigilants sur des risques de type "délit d'initiés" ou "abus de bien sociaux", ils le sont peut-être moins quant à leur responsabilité personnelle en cas de mauvaise gestion: il faudra sans doute une affaire à la Enron ou Parmalat pour cela... Quelques "nomenklaturistes" du CAC40 interdits de gestion... cela ferait beaucoup de bruit et... de bien.

Ce n'est pas forcément la loi mais les mentalités et comportements qu'il faut donc travailler à faire évoluer.



12 juin 2007
par JDCh


Bulle 2.0 ?

Marc Andreessen (cf sa biographie sur Wikipedia), jeune homme de 36 ans, co-auteur de Mosaic et co-fondateur de Netscape, que j'ai eu la chance et l'occasion 2 fois de rencontrer à la fin du siècle dernier (et donc durant la dernière bulle avant que celle-ci n'explose), a récemment "posté" sur la "bubble 2.0". Il en nie l'existence de façon assez convaincante.

Comme parfois, je me suis amusé à traduire cette contribution intéressante alors que je ne savais quoi faire dans l'Eurostar hier soir !
Il est devenu courant dans la Silicon Valley et dans la blogosphère d'affirmer que nous sommes dans une nouvelle bulle - une bulle web 2.0 ou un "remake" de la bulle "dot com".

Je ne crois pas que cela soit exact.

Examinons en effet cette théorie de la nouvelle bulle sous différents angles.

Premièrement, rappelons la blague de l'économiste Paul Samuelson, "les économistes ont su prévoir avec succès neuf des cinq dernières récessions". On pourrait paraphraser ceci en disant "les experts du secteur technologique ont su prévoir neuf des cinq dernières bulles"... ou plutôt "cinq fois la dernière bulle".

L'esprit humain semble avoir un besoin puissant de prévoir le malheur et la fin du monde. Je suspecte ce besoin de nous avoir été inoculé il y a fort longtemps. S'il y a une chance infime qu'un "homme-tigre géant avaleur de sabres" vienne sur la colline la plus proche et vous dévore, alors il est de votre meilleur intérêt de prévoir le malheure et la fin du monde plus fréquemment que cela ne s'impose en réalité. Le prix à payer pour éviter un inexistant "tigre géant avaleur de sabres" est faible mais celui de ne pas se prémunir d'un tel géant s'il existe est plutôt élevé. Ainsi se cacher plus souvent qu'il n'y a de tigres est parfaitement censé pour l'homme des cavernes.

A Wall Street, les investisseurs qui ont de telles habitudes sont surnommés les "ours hibernants permanents" et prédisent généralement un effondrement imminent de la bourse. Cette habitude leur évite d'être investis lourdement. Bien sûr, ils sont protégés durant les krachs type 1929 ou 2000 mais ils font beaucoup moins bien que leurs pairs qui savent prendre avantage du fait que, la plupart du temps, l'économie croît et le marché est à la hausse. Ils ont des carrières décevantes et ils meurent malheureux et aigris.

En réalité, il semble très difficile de prévoir une bulle ou un krach. Énormément de gens avait prévu un krach boursier... en 1995, 96, 97, 98 et 99. Ils eurent raison en 2000. Mais dès que la bourse reprit du poil de la bête en 2003 et 2004, ils étaient à nouveau là avec des prévisions pontifiantes similaires et pour l'instant... incorrectes. De la même façon, dans le secteur des technologies, il y a des gens qui invoquèrent une bulle commençant en 1995 et continuant jusqu'en 2000, firent un petit "break" de 2 ans, et à nouveau invoquent inlassablement une nouvelle bulle.

Si vous êtes prêts à écouter les gens qui prédisent des bulles ou des krachs, vous devez être prêts à rester totalement en dehors du marché - la bourse et le secteur technologique - pendant à peu près toutes les années de votre vie.

Deuxièmement, historiquement, les bulles sont très, très rares. Il est instructif de voir que dans les livres et les articles qui parlent de bulles, il n'y a pas tant d'exemples que cela durant les 500 ans d'histoire du capitalisme. On a la "bulle du Mississipi" (ndr:1720), la bulle "des bulbes de tulipes Hollandaises" (ndr:1630), la bulle de la bourse Japonaise des années 1980, la bulle "dot com" et quelques autres.

Elles n'arrivent pas si souvent, en tout cas pas dans les économies développées. Et elles ont tendance à ne pas arriver plus d'une fois par génération (Peut-être parce que les gens qui les ont traversées sont tellement traumatisés qu'ils ne font rien d'autre que d'attendre en s'inquiétant de la prochaine bulle !).

De façon intéressante, la recherche économique moderne est en train de déboulonner un certain nombre de bulles historiques. Il est de plus en plus plausible que si la politique monétaire Américaine avait été meilleure au début des années 30, notre point de vue sur ce qui s'est passé dans les années 20 serait bien plus bénin. Il apparaît également que la fameuse "bulle des tulipes Hollandaises" est largement un mythe.

Ainsi de façon générale, si quelqu'un parle sérieusement de bulle , ce quelqu'un doit savoir qu'il parle de quelque chose d'extrêmement rare.

Troisièmement, dans le secteur technologique, le fait que de très nombreuses start-ups soient financées avec certaines qui réussissent et beaucoup qui sont en situation d'échec ne veut pas dire qu'il y a une bulle. Cela implique simplement une forme de status quo. Le processus entier par lequel le secteur technologique est financé - par des capital-risqueurs, des business angels, et Wall Street - suit les principes du baseball.

Sur 10 lancers, vous avez peut-être 7 loupés, 2 bonnes frappes et, si vous êtes chanceux un "home run". Les bonnes frappes paient pour tous les loupés. Si vous vous apprêtez a parler de bulle sur la simple base que plein de start-ups sont financés et échouent, alors vous devez conclure que ce secteur est dans une perpétuelle bulle et ce, depuis 40 ans. Ce qui peut-être "fun" mais pas vraiment utile.

Beaucoup de gens qui s'agitent autour de projets improbables, lançant des produits discutables, "pitchant" des capital-risqueurs de seconde zone, organisant des soirées de lancement, bavassant dans des conférences, "bloguant" avec enthousiasme, et de toute façon agissant de façon "bullesque" n'impliquent pas pour autant que nous sommes dans une bulle.

C'est juste la vie du business.

On notera d'ailleurs aussi ce que l'on ne voit pas dans une prétendue bulle Web 2.0 version 2007. Beaucoup, beaucoup, beaucoup d'entrées en bourse (ndr: IPOs). Pour une prétendue bulle, cela serait canonique.

Quatrièmement, en étant plus spécifique sur les sociétés internet, les choses ont énormément changé depuis la fin des années 1990. Il est beaucoup moins cher de lancer un business internet aujourd'hui que cela n'était à l'époque. Le marché adressé par les sociétés internet est beaucoup plus large aujourd'hui qu'il ne l'était. Et les "business models" de ces sociétés aujourd'hui sont bien plus solides qu'à l'époque. Ceci est une conséquence logique du temps qui a passé, de la technologie qui a été adoptée de façon large, et le phénomène de l'internet pour tous

Des gens plus intelligents que moi ont écrit en détail sur ces facteurs, je ne vais donc pas y plonger. Mon estimation à la louche donne qu'il est 10 fois moins cher de lancer un projet internet aujourd'hui qu'à la fin des années 90 - ceci est dû au matériel devenu commodité, au logiciel libre, aux techniques de programmation modernes, au faible coût de la bande passante, à l'émergence des régies publicitaires et à d'autres éléments d'infrastructure. Et la taille du marché pour un nouveau business internet est 10 fois plus grosse qu'à la fin des années 90 - il y a environ 10 fois d'utilisateurs de l'internet (absolument !), et ils sont bien plus habitués à faire des choses sur internet qu'ils ne l'étaient en 99 (une preuve de ce dernier point ? les commandes de vêtements sur internet ont maintenant dépassé les ventes en ligne de matériels et logiciels informatiques. Je peux vous assurer que personne impliqué dans le e-commerce au milieu des années 90 n'aurait prédit cela).

L'internet est un média pour tous maintenant, les gens l'aiment, les gens sont volontaires pour faire plein de trucs dessus, et cela n'est vraiment pas coûteux d'offrir de nouveaux services à ces gens là.

Cinquièmement et finalement, il y a le simple fait que les sociétés internet qui réussissent en 2007 sont pour leur immense majorité incroyablement précieuses avec des services que plein de gens aiment et qui sont en général ou bien déjà générateur de profits sympathiques ou seront en mesure de l'être très rapidement.

Les gens ont ri quand Fox a racheté MySpace pour 580 millions de dollars, mais c'est une entreprise qui va générer près de 300 millions de dollars en 2007 et encore plus en 2008. En tant que société indépendante, MySpace vaudrait aujourd'hui entre 3 et 5 milliards de dollars - peut-être plus. C'est le "deal" de la décennie.

De même, Facebook rapporte beaucoup plus de revenus que les gens pensent. Et il y a Google...

Ces entreprises ne génèrent pas ces revenus via des mécanismes "à la Ponzi". Cet argent vient d'annonceurs parfaitement réels et d'utilisateurs réels de services réels ayant une valeur réelle. Ceci fait totalement sens quand on voit l'énorme migration de temps et d'attention de consommateurs des médias traditionnels vers les médias en ligne. Ces mêmes facteurs s'appliquent à l'ensemble de la chaîne de valeur. Une start-up à forte croissance qui est acquise pour 100 ou 200 millions de dollars par une major de l'internet ou un groupe média n'obtient pas ce type de prix d'acquisition pour le plaisir, mais parce que l'acquéreur peut intégrer le service de la start-up dans son portefeuille d'offres et en tirer de réels revenus.

Ce sont des gros chiffres, mais rappelez-vous, il y a plus d'un milliard d'internautes aujourd'hui. C'est un marché gigantesque - plein de gens, passant beaucoup de temps, achetant beaucoup de choses, de façons totalement nouvelles en même temps qu'ils abandonnent les vieux services comme la presse quotidienne, les magazines, la télévision, le cinéma et les catalogues de vente par correspondance.

Ainsi, mon point de vue est que pour appeler cela une bulle, il faut trouver une preuve en dehors du flot de sociétés internet qui sont construites, vendues et opérées en 2007.

Pour finir, je serais la dernière personne à dire que je n'ai jamais levé les yeux au ciel devant la dernière start-up qui fait du "widget" de réseau social mobile via video "podcast" suivant un classement de popularité fondé sur un "wiki" et ce, pour les propriétaires de chats et de chiens !

Mais une bulle ? J'en doute.

Original post in english



06 juin 2007
par JDCh


Faut-il sauver le PCF ?

Mon métier est d'investir dans les start-ups, voici quelques éléments permettant de juger de l'état d'une bust-down, j'ai nommée cette institution moribonde qu'est le Parti Communiste Français.
Le business du PCF est en très mauvais état et il semblerait que les choses ne vont pas aller en s'arrangeant:
  • Seulement 800.000 € seront remboursés par des fonds publics au titre de l'élection présidentielle alors que plus de 5 millions d'euros ont été dépensés;
  • Les sondages et estimations laissent à penser que les recettes liées à la présence de députés à l'Assemblée Nationale vont être réduite à 1.5 millions d'euros contre 3.8 actuellement;
  • Les élus locaux censés reverser une parti de leurs indemnités au parti font dissidence les uns après les autres et cessent de cotiser;
  • Les recettes occultes des bureaux d'étude des municipalités communistes ont disparues comme le chèque annuel venant de Moscou (estimé dans les années Marchais à 2 millions de dollars par an);
  • Les éventuelles recettes via les fiefs de la CGT pourraient tourner au scandale financier comme cela semble se dessiner au CCAS (Comité d'entreprise d'EDF-GDF)...

Côté "P&L/top line" donc, une vraie disette... sachant qu'il n'y a plus que 55 permanents au siège Place du Colonel Fabien dans un immeuble qui en aurait accueilli 600 dans le passé et que l'on parle de baisse des effectifs (sans plan social précise un porte parole du Parti) donc finalement assez peu de marge de manoeuvre sur le "burn rate"....

Côté "Balance sheet", c'est un peu mieux puisque l'on trouve des actifs intéressants: bien sûr le siège à Colonel Fabien, les immeubles détenues par les Fédérations, l'appartement de Lenine (un 2 pièces dans le 14°), une tapisserie et un vitrail (achevé par Madame) de Fernand Léger, une joconde à moustache de Marcel Duchamp,... de quoi sans doute tenir quelques années en vendant petit à petit ces bijoux de famille....

Ceci dit quand les dépenses courantes ne sont pas couvertes durablement par les recettes courantes, la liquidation est souvent prononcée et le redressement considéré comme une forme de "soutien abusif" !

Pour consoler nos camarades communistes, j'ai appris récemment que l'espérance de vie de façon indépendante des 500 plus grosses entreprises Américaines était passé en un siècle de 92 ans (en 1900) à 12 ans (en 2006). Si les Fortune 500 américaines sont devenues si fragiles, la filiale Française de la multinationale Moscovite démantelée au siècle dernier ne saurait être plus solide !

Je suis bien sûr pour la biodiversité et la sauvegarde des espèces en voie de disparition, mais, en l'occurrence, je ne suis pas sûr d'être mécontent de voir la France tourner une page qu'elle aurait du tourner depuis longtemps.

Et puis, les start-ups de Besancenot et Bové ont l'air bien plus prometteuses et innovantes avec leurs modèles "low cost" !



04 juin 2007
par JDCh


Impôt sur la mort

Un commentateur prénommé Raoul a réagi vertement sur mon colissimo fiscal indiquant je ne pouvais pas être libéral et critiquer la mesure proposée par notre nouveau Président consistant à supprimer les droits de succession "dans 95% des cas". Il faut avouer que je m'étais un peu emporté en écrivant que je trouvais cette taxe normale et toujours normal le fait qu'elle soit lourde pour les "grosses successions".

Ma principale critique était, en réalité, plus liée au fait que cette mesure me paraît être sans aucun effet bénéfique sur la croissance économique et que, quitte à limiter les recettes de l'Etat (l'impôt sur les successions pèse environ 9 milliards d'euros de recettes par an), ce ne serait pas celle-ci que j'aurais abîmée dans un "paquet fiscal" post-élection présidentielles et législatives.
Sans parler du fond dans un premier temps, les éléments ci-dessous plaident, je pense, en faveur de cette thèse:
  • On hérite statistiquement de plus en plus tard, lorsque l'on a déjà "fait sa vie". L'éventuel héritage que l'on reçoit de ses parents permet peut-être de bonifier sa propre période de retraite en "récupérant" une maison de vacances ou un petit pactole "en cas de coup dur". Il est donc bien plus stimulant économiquement de favoriser les "donations de son vivant" alors que ses héritiers sont encore jeunes et en train de construire leur avenir que de défiscaliser la succession au moment du décès;

  • Concernant les très petites, petites et moyennes entreprises, le problème de succession n'est pas forcément celui que l'on invoque. Assez rares sont les cas où le dirigeant fondateur meurt en pleine activité laissant sa "boîte sans capitaine". Dans bien des cas, le dirigeant a pu organisé "de son vivant" la transition avec un héritier ou un successeur.

  • De plus, en cas de "cassage de pipe prématuré", soit un (ou plusieurs) de ses enfants est (sont) dans la place au moment où il décède et une donation préalable aurait été une façon de régler au moins partiellement le problème des droits de succession, soit aucun de ses enfants n'a souhaité rejoindre le "business paternel" et ils sont fort mal placés pour être les successeurs du "padre". De toute façon, un délai pour "régler ladite succession" est nécessaire pour les ayant-droits qui sont, en général, plusieurs et pas tous actifs dans cette entreprise: certains voudront garder leurs parts ou actions, d'autres pas... La boulangerie de notre "pater familias" ayant 2 enfants n'aimant pas la boulange, devra être vendue... Même si le fiston reprend la PME plasturgique de papa dans le Jura, il est probable que ses soeurs préféreront (sous l'influence néfaste de leurs maris !) céder leurs actions à un fond de capital-transmission...

  • Concernant l'exode des patrimoines, l'ISF fait bien plus de mal que l'impôt sur la mort. Quelqu'un qui est encore vivant et actif et qui décide de quitter la France comme résidence fiscale, exporte naturellement petit à petit son patrimoine vers son nouveau lieu de résidence. Si les donations de son vivant étaient libres (ou quasi) et si l'ISF était supprimé, le problème serait résolu à bien moindre coût...

Si maintenant, on se pose la question sur le fond...

  • Faut-il pour être libéral (ce que je pense être), contester toute forme de fiscalité ? L'utopie qui a sous-tendu les idéaux trotskistes qui ont fait tant de mal à notre pays doit-elle devenir l'apanage des libéraux Français ? Je ne le pense pas. Les prélèvements obligatoires doivent baisser dans notre pays de façon forte (10%, 20% ?) mais la question de la priorité entre les différentes baisses possibles peut-être une question posée par un "libéral" même s'il perd, ce faisant, son éventuelle étiquette de "libertarien". Non ?

  • L'impôt sur les successions n'est une "n+unième" taxe pesant sur le défunt... Elle pèse sur son (ses) héritier(s), sur l'ayant-droit qui n'a pas fait grand chose pour avoir cette qualité de récipiendaire d'un patrimoine construit par un autre...

  • Tout ceci me rappelle le débat aux Etats-Unis, lors du premier mandat de George W... L'Amérique profonde, pourtant faiblement taxée de ce point de vue, avait soutenue mordicus le projet du Président consistant à rendre totalement marginale cette fameuse "death tax". Cette Amérique profonde n'est pas forcément celle qui a raison en matière de libéralisme... En tout cas je préfère l'Amérique des côtes Atlantiques ou Pacifiques, celles de New York ou San Francisco, celles où l'on sait que le monde va vite et que le conservatisme ressemble au "formolisme" et où l'on ne se pose pas la question de comment hériter mais de comment créer...

Le bonjour à Raoul !