Les Kiwis 2.0 sont bleus
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Petit blog pédagogique et sans prétention sur le business et l'économie
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La France ne dispose, d'ailleurs, d'aucune technologie permettant de remplacer celle de RIM dans des conditions de confort d'utilisation et de sécurité comparables et préfère obliger les personnels proches du pouvoir à passer des coups de fil dans des lieux publics (où beaucoup peuvent les entendre) ou à ne pas être averti (ou ne pas pouvoir alerter) en temps et en heure d'un événement ou d'une décision...
Bercy, EADS et les grandes banques Suisses qui ont "homologué" le Blackberry l'ont fait parce qu'ils souhaitaient prendre avantage des gains de productivité induits et n'avaient pas d'autres alternatives crédibles: le SGDN soupçonne-t-il Bercy, EADS et les banquiers Suisses de se foutre totalement de la confidentialité ou d'être aussi à la solde des Américains ?
On en est, de toute façon, pas à une contre-vérité près. J'en veux pour preuve cette déclaration de Alain Juillet, haut responsable de l'intelligence économique au SGDN: "Les risques d'interceptions sont pourtant réels, c'est la guerre économique. Avant toute grande négociation entre des banques d'affaires américaines et des entreprises, chacun sort son Blackberry et en extrait la pile pour montrer que tout se déroule dans un climat serein".
Ces extractions de piles ont, en effet, lieu. Elles ne sont en aucun cas le fait d'une éventuelle faille de sécurité du réseau de RIM. Elles sont simplement là pour éviter, lors de négociations importantes, qu'un des participants informe l'extérieur de ce qui se passe dans la salle des négociations (ou soit informé de ce qui se passe éventuellement dans une autre salle).
Dans le vocable "intelligence économique", il y a pourtant "intelligence" !
Monsieur Juillet, lui, il est en "guerre" et, comble de malchance pour lui, le siège de RIM se trouve dans l'Ontario dans une cité nommée... Waterloo !
Restent donc les quelques centaines d'entreprises cotées en bourse et plus particulièrement les quelques dizaines d'entreprises de grande taille qu'héberge la bourse de Paris. La composition de leurs conseils d'administration ou de surveillance introduit une forme de distance entre l'entreprise, cette instance et les "petits actionnaires". Mis à part quelques fondateurs ou héritiers qui sont à la fois opérationnels dans le business et actionnaires et qui peuvent se souvenir qu'avant d'avoir été une grande entreprise, leur société a été plus petite, plus fragile, moins prospère, le reste des sièges est occupé par les représentants des "noyaux durs" (cadres supérieurs de grandes entreprises ou hauts fonctionnaires représentant l'Etat) et par des "indépendants" choisis parmi une population de grands patrons souvent de type "ex-haut fonctionnaire parachuté". Cette distance conjuguée au fait que ces conseils manipulent des chiffres consolidés en milliards d'euros, rend, aux yeux de leurs membres, quasiment immatériel le fait de décider de verser "quelques millions d'euros" à un PDG sur le départ... Cette appréhension totalement déconnectée du monde des TPEs, PMEs, salariés... explique le "gap" ayant conduit Sarko à prendre l'engagement d'interdire les parachutes dorés en cas de mauvaises performances d'un patron révoqué comme Mr Forgeard chez EADS.
Mais, sur quoi peut-on en réalité légiférer en la matière ? En fait, à part encourager une transparence plus importante vis à vis de l'assemblée générale des actionnaires, pas grande chose... Et on pourra noter à ce sujet plusieurs points "frustrants" à la fois pour les petits actionnaires, les salariés des entreprises concernées et les médias avides de sensationnel:
Nos députés fraîchement élus vont donc voter une loi inutile et inopérante de plus...
Je terminerai en commentant le fait que les parachutes dorés sont plus importants en France que dans le reste de l'Europe. J'y vois deux raisons principales:
Ce n'est pas forcément la loi mais les mentalités et comportements qu'il faut donc travailler à faire évoluer.
Il est devenu courant dans la Silicon Valley et dans la blogosphère d'affirmer que nous sommes dans une nouvelle bulle - une bulle web 2.0 ou un "remake" de la bulle "dot com".Je ne crois pas que cela soit exact.
Examinons en effet cette théorie de la nouvelle bulle sous différents angles.
Premièrement, rappelons la blague de l'économiste Paul Samuelson, "les économistes ont su prévoir avec succès neuf des cinq dernières récessions". On pourrait paraphraser ceci en disant "les experts du secteur technologique ont su prévoir neuf des cinq dernières bulles"... ou plutôt "cinq fois la dernière bulle".
L'esprit humain semble avoir un besoin puissant de prévoir le malheur et la fin du monde. Je suspecte ce besoin de nous avoir été inoculé il y a fort longtemps. S'il y a une chance infime qu'un "homme-tigre géant avaleur de sabres" vienne sur la colline la plus proche et vous dévore, alors il est de votre meilleur intérêt de prévoir le malheure et la fin du monde plus fréquemment que cela ne s'impose en réalité. Le prix à payer pour éviter un inexistant "tigre géant avaleur de sabres" est faible mais celui de ne pas se prémunir d'un tel géant s'il existe est plutôt élevé. Ainsi se cacher plus souvent qu'il n'y a de tigres est parfaitement censé pour l'homme des cavernes.
A Wall Street, les investisseurs qui ont de telles habitudes sont surnommés les "ours hibernants permanents" et prédisent généralement un effondrement imminent de la bourse. Cette habitude leur évite d'être investis lourdement. Bien sûr, ils sont protégés durant les krachs type 1929 ou 2000 mais ils font beaucoup moins bien que leurs pairs qui savent prendre avantage du fait que, la plupart du temps, l'économie croît et le marché est à la hausse. Ils ont des carrières décevantes et ils meurent malheureux et aigris.
En réalité, il semble très difficile de prévoir une bulle ou un krach. Énormément de gens avait prévu un krach boursier... en 1995, 96, 97, 98 et 99. Ils eurent raison en 2000. Mais dès que la bourse reprit du poil de la bête en 2003 et 2004, ils étaient à nouveau là avec des prévisions pontifiantes similaires et pour l'instant... incorrectes. De la même façon, dans le secteur des technologies, il y a des gens qui invoquèrent une bulle commençant en 1995 et continuant jusqu'en 2000, firent un petit "break" de 2 ans, et à nouveau invoquent inlassablement une nouvelle bulle.
Si vous êtes prêts à écouter les gens qui prédisent des bulles ou des krachs, vous devez être prêts à rester totalement en dehors du marché - la bourse et le secteur technologique - pendant à peu près toutes les années de votre vie.
Deuxièmement, historiquement, les bulles sont très, très rares. Il est instructif de voir que dans les livres et les articles qui parlent de bulles, il n'y a pas tant d'exemples que cela durant les 500 ans d'histoire du capitalisme. On a la "bulle du Mississipi" (ndr:1720), la bulle "des bulbes de tulipes Hollandaises" (ndr:1630), la bulle de la bourse Japonaise des années 1980, la bulle "dot com" et quelques autres.
Elles n'arrivent pas si souvent, en tout cas pas dans les économies développées. Et elles ont tendance à ne pas arriver plus d'une fois par génération (Peut-être parce que les gens qui les ont traversées sont tellement traumatisés qu'ils ne font rien d'autre que d'attendre en s'inquiétant de la prochaine bulle !).
De façon intéressante, la recherche économique moderne est en train de déboulonner un certain nombre de bulles historiques. Il est de plus en plus plausible que si la politique monétaire Américaine avait été meilleure au début des années 30, notre point de vue sur ce qui s'est passé dans les années 20 serait bien plus bénin. Il apparaît également que la fameuse "bulle des tulipes Hollandaises" est largement un mythe.
Ainsi de façon générale, si quelqu'un parle sérieusement de bulle , ce quelqu'un doit savoir qu'il parle de quelque chose d'extrêmement rare.
Troisièmement, dans le secteur technologique, le fait que de très nombreuses start-ups soient financées avec certaines qui réussissent et beaucoup qui sont en situation d'échec ne veut pas dire qu'il y a une bulle. Cela implique simplement une forme de status quo. Le processus entier par lequel le secteur technologique est financé - par des capital-risqueurs, des business angels, et Wall Street - suit les principes du baseball.Sur 10 lancers, vous avez peut-être 7 loupés, 2 bonnes frappes et, si vous êtes chanceux un "home run". Les bonnes frappes paient pour tous les loupés. Si vous vous apprêtez a parler de bulle sur la simple base que plein de start-ups sont financés et échouent, alors vous devez conclure que ce secteur est dans une perpétuelle bulle et ce, depuis 40 ans. Ce qui peut-être "fun" mais pas vraiment utile.
Beaucoup de gens qui s'agitent autour de projets improbables, lançant des produits discutables, "pitchant" des capital-risqueurs de seconde zone, organisant des soirées de lancement, bavassant dans des conférences, "bloguant" avec enthousiasme, et de toute façon agissant de façon "bullesque" n'impliquent pas pour autant que nous sommes dans une bulle.
C'est juste la vie du business.On notera d'ailleurs aussi ce que l'on ne voit pas dans une prétendue bulle Web 2.0 version 2007. Beaucoup, beaucoup, beaucoup d'entrées en bourse (ndr: IPOs). Pour une prétendue bulle, cela serait canonique.
Quatrièmement, en étant plus spécifique sur les sociétés internet, les choses ont énormément changé depuis la fin des années 1990. Il est beaucoup moins cher de lancer un business internet aujourd'hui que cela n'était à l'époque. Le marché adressé par les sociétés internet est beaucoup plus large aujourd'hui qu'il ne l'était. Et les "business models" de ces sociétés aujourd'hui sont bien plus solides qu'à l'époque. Ceci est une conséquence logique du temps qui a passé, de la technologie qui a été adoptée de façon large, et le phénomène de l'internet pour tous
Des gens plus intelligents que moi ont écrit en détail sur ces facteurs, je ne vais donc pas y plonger. Mon estimation à la louche donne qu'il est 10 fois moins cher de lancer un projet internet aujourd'hui qu'à la fin des années 90 - ceci est dû au matériel devenu commodité, au logiciel libre, aux techniques de programmation modernes, au faible coût de la bande passante, à l'émergence des régies publicitaires et à d'autres éléments d'infrastructure. Et la taille du marché pour un nouveau business internet est 10 fois plus grosse qu'à la fin des années 90 - il y a environ 10 fois d'utilisateurs de l'internet (absolument !), et ils sont bien plus habitués à faire des choses sur internet qu'ils ne l'étaient en 99 (une preuve de ce dernier point ? les commandes de vêtements sur internet ont maintenant dépassé les ventes en ligne de matériels et logiciels informatiques. Je peux vous assurer que personne impliqué dans le e-commerce au milieu des années 90 n'aurait prédit cela).
L'internet est un média pour tous maintenant, les gens l'aiment, les gens sont volontaires pour faire plein de trucs dessus, et cela n'est vraiment pas coûteux d'offrir de nouveaux services à ces gens là.
Cinquièmement et finalement, il y a le simple fait que les sociétés internet qui réussissent en 2007 sont pour leur immense majorité incroyablement précieuses avec des services que plein de gens aiment et qui sont en général ou bien déjà générateur de profits sympathiques ou seront en mesure de l'être très rapidement.
Les gens ont ri quand Fox a racheté MySpace pour 580 millions de dollars, mais c'est une entreprise qui va générer près de 300 millions de dollars en 2007 et encore plus en 2008. En tant que société indépendante, MySpace vaudrait aujourd'hui entre 3 et 5 milliards de dollars - peut-être plus. C'est le "deal" de la décennie.
De même, Facebook rapporte beaucoup plus de revenus que les gens pensent. Et il y a Google...
Ces entreprises ne génèrent pas ces revenus via des mécanismes "à la Ponzi". Cet argent vient d'annonceurs parfaitement réels et d'utilisateurs réels de services réels ayant une valeur réelle. Ceci fait totalement sens quand on voit l'énorme migration de temps et d'attention de consommateurs des médias traditionnels vers les médias en ligne. Ces mêmes facteurs s'appliquent à l'ensemble de la chaîne de valeur. Une start-up à forte croissance qui est acquise pour 100 ou 200 millions de dollars par une major de l'internet ou un groupe média n'obtient pas ce type de prix d'acquisition pour le plaisir, mais parce que l'acquéreur peut intégrer le service de la start-up dans son portefeuille d'offres et en tirer de réels revenus.
Ce sont des gros chiffres, mais rappelez-vous, il y a plus d'un milliard d'internautes aujourd'hui. C'est un marché gigantesque - plein de gens, passant beaucoup de temps, achetant beaucoup de choses, de façons totalement nouvelles en même temps qu'ils abandonnent les vieux services comme la presse quotidienne, les magazines, la télévision, le cinéma et les catalogues de vente par correspondance.Ainsi, mon point de vue est que pour appeler cela une bulle, il faut trouver une preuve en dehors du flot de sociétés internet qui sont construites, vendues et opérées en 2007.
Pour finir, je serais la dernière personne à dire que je n'ai jamais levé les yeux au ciel devant la dernière start-up qui fait du "widget" de réseau social mobile via video "podcast" suivant un classement de popularité fondé sur un "wiki" et ce, pour les propriétaires de chats et de chiens !
Mais une bulle ? J'en doute.
Côté "P&L/top line" donc, une vraie disette... sachant qu'il n'y a plus que 55 permanents au siège Place du Colonel Fabien dans un immeuble qui en aurait accueilli 600 dans le passé et que l'on parle de baisse des effectifs (sans plan social précise un porte parole du Parti) donc finalement assez peu de marge de manoeuvre sur le "burn rate"....
Côté "Balance sheet", c'est un peu mieux puisque l'on trouve des actifs intéressants: bien sûr le siège à Colonel Fabien, les immeubles détenues par les Fédérations, l'appartement de Lenine (un 2 pièces dans le 14°), une tapisserie et un vitrail (achevé par Madame) de Fernand Léger, une joconde à moustache de Marcel Duchamp,... de quoi sans doute tenir quelques années en vendant petit à petit ces bijoux de famille....
Ceci dit quand les dépenses courantes ne sont pas couvertes durablement par les recettes courantes, la liquidation est souvent prononcée et le redressement considéré comme une forme de "soutien abusif" !
Pour consoler nos camarades communistes, j'ai appris récemment que l'espérance de vie de façon indépendante des 500 plus grosses entreprises Américaines était passé en un siècle de 92 ans (en 1900) à 12 ans (en 2006). Si les Fortune 500 américaines sont devenues si fragiles, la filiale Française de la multinationale Moscovite démantelée au siècle dernier ne saurait être plus solide !
Je suis bien sûr pour la biodiversité et la sauvegarde des espèces en voie de disparition, mais, en l'occurrence, je ne suis pas sûr d'être mécontent de voir la France tourner une page qu'elle aurait du tourner depuis longtemps.
Et puis, les start-ups de Besancenot et Bové ont l'air bien plus prometteuses et innovantes avec leurs modèles "low cost" !
Si maintenant, on se pose la question sur le fond...
Le bonjour à Raoul !