Les yeux plus gros que le centre
Petit blog pédagogique et sans prétention sur le business et l'économie
Voilà quelques milliards d'euros de pertes qui s'expliquent pour partie par des guéguerres de personnes appuyées par tel ou tel homme politique. Du franchouillard bien de chez nous... De la gestion Etatique désastreuse sous AOC... Presque Groland !
Pendant ce temps, Boeing peut avancer tranquillement !
Les épisodes précédents...
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ECO - EADS: l'Etat partage la responsabilité avec les actionnaires privés (Lagardère)
PARIS, 18 avr 2007 (AFP)
Arnaud Lagardère souligne l'importance du rôle joué par l'Etat depuis 2000 dans les "décisions majeures" de la vie d'EADS, même si le groupe Lagardère représente les intérêts français à la tête du groupe européen, dans une interview au Point à paraître jeudi.
"J'entends bien que les actionnaires privés d'EADS sont montrés du doigt et que tous les feux se concentrent sur Noël Forgeard" (l'ancien co-président exécutif d'EADS, NDLR), déclare M. Lagardère, coprésident français du conseil d'administration, en évoquant les difficultés de l'industrialisation de l'Airbus A380 et l'éviction en juillet 2006 de M. Forgeard assortie de 8,2 millions d'euros d'indemnités.
"On passe un peu vite sur d'autres facteurs comme le taux du dollar et le rôle de l'Etat", ajoute M. Lagardère. "Toutes les décisions majeures étaient préalablement soumises et présentées depuis 2000 à l'Etat au sein (de la) holding Sogeade", assure-t-il. Cette holding détient les parts françaises dans EADS (15% Etat, 15% Lagardère dont 7,5% en cours de cession) face aux 22,5% contrôlés par DaimlerChrysler, et nomme quatre des 11 membres du conseil d'administration, comme son partenaire allemand.Cette "horlogerie fine", selon l'expression du Point, fait l'objet de différences d'interprétation. "Nous, les actionnaires privés, n'avons pas un mandat de gestion sans contrôle de l'Etat", souligne M. Lagardère. "L'Etat est représenté au conseil d'EADS", ajoute-t-il.
"L'Etat français n'est pas représenté au conseil d'administration d'EADS, conformément au pacte d'actionnaires conclu en 2000", a assuré de son côté mercredi un porte-parole du ministère de l'Economie. "Les conditions de départ de M. Forgeard de ses fonctions de dirigeant d'EADS ont été arrêtées par l'entreprise sans que l'Etat y soit associé sous aucune forme", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les indemnités de M. Forgeard, M. Lagardère souligne qu'elles "étaient prévues dans son contrat de longue date". "L'entreprise n'a pas d'autre choix que de respecter ce contrat, même si cela paraît choquant", ajoute-t-il.
"Pensons aussi à l'avenir à la gouvernance qu'il faudra modifier un jour", dit-il.
Evoquant la lutte interne qui avait fait rage entre 2003 et 2005 pour la succession de Philippe Camus à la coprésidence exécutive du groupe, M. Lagardère estime que "certains politiques ont encouragé Noël Forgeard à se lancer dans une bataille funeste contre Philippe Camus".
"Il est clair que le temps qui a été passé dans ce conflit de personnes ne l'a pas été pour Airbus", estime M. Lagardère.
Interrogé sur un soutien du président Jacques Chirac à Noël Forgeard, M. Lagardère déclare: "C'est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Jacques Chirac ne m'a jamais dit, par exemple: +c'est Forgeard qui doit prendre la tête d'EADS+".
Il met en revanche en cause le ministre de l'Economie de l'époque, Francis Mer. "Chez lui, tout était extrêmement ambigu, comme s'il y avait un message politique (...) alors que c'était un dossier industriel".
"Tout a traîné en longueur et pendant ce temps l'intégration d'Airbus prenait du retard. La bataille Forgeard-Camus faisait d'immense dégâts qui allaient se matérialiser quelques années plus tard", dit-il.
M. Lagardère rend en revanche hommage à Lionel Jospin et à Dominique Strauss-Kahn, Premier ministre PS et ministre de l'Economie au moment de la création d'EADS. "Ils ont fait ce qu'il fallait, dans l'intérêt du pays et celui de l'entreprise".
© 2007 AFP
Le "grand secret" serait donc, selon nos amis économistes de l'alter-gauche, que les états (sans doute manipulés par les "puissances financières occultes") maintiennent volontairement un taux de chômage élevé pour éviter toute hausse des salaires et tout risque d'inflation: la Banque Centrale Européenne, avec son culte de l'Euro fort, serait donc le coupable cynique du faible taux d'activité dans notre pays. Il y a un chouïa de vrai mais, aussi et surtout, beaucoup de faux dans cette analyse...
Pour en revenir au NAIRU, dont on a vu ici que le concept est en train d'être rendu obsolète par la mondialisation des échanges de capitaux et de biens, il a effectivement fortement évolué dans les 20 dernières années du siècle dernier accompagnant l'augmentation du coût total du travail et de ce que d'aucuns appellent le progrès social. L'ensemble des pays de l'OCDE étant globalement exposés aux mêmes lois macro-économiques, ce qui paraît véritablement intéressant d'analyser, c'est le "hit parade" du NAIRU: il constitue à la fois une résultante et un diagnostic sur le taux de chômage structurel des pays membres.
Pour 2006 (comparé à 1999), on obtient ainsi le sous-ensemble suivant:
Sur ces deux derniers points, il est clair que notre système syndical issu de la Libération, donnant le monopole national à quelques centrales syndicales représentant environ 8% des salariés est bien évidemment édifiante. En étant polémique, les dégâts directs et collatéraux, en terme de taux d'emploi dans notre cher pays, provoqués par la défense des cheminots, des ouvriers du livre et de leurs homologues dans les différents fiefs CGT sont non-mesurables mais, sans nul doute, immenses. Défense acharnée d'avantages acquis devenus aberrants économiquement, refus systématique du changement et notamment de toute notion de gain de productivité, ligne Maginot érigée autour de notre code du travail complexe et castrateur... Bref, je pourrais être intarissable sur le sujet... Ces comportements ne sont, en fait, que la partie visible du mal-être de notre socio-économie... Et c'est un peu là que je voulais en venir... A cette absence de qualité dans les relations sociales qui frappe notre pays depuis fort longtemps...
Celle-ci est brillamment expliquée dans le dernier livre de Thomas Philippon "Le capitalisme d'héritiers, la crise Française du travail". Le caractère conflictuel des relations entre employeurs et employés (la France arrive en 102° position juste devant le Venezuela et le Nigeria pour ce qui concerne la coopération employeur-employé !) est totalement corrélé, selon Philippon, à la hausse du chômage observée depuis 30 ans.
L'explication donnée est assez limpide: le capitalisme Français est historiquement un capitalisme familial qui a fort longtemps fondé son approche des relations avec les salariés sur un modèle paternaliste. Depuis sont arrivés les héritiers biologiques (moins légitimes que leurs aïeuls) ou les héritiers d'adoption (pour la plupart parachutés issus de l'élite technocratique) qui ont préservé cette distance et infantilisation dans les relations sociales à l'intérieur de l'entreprise. La défiance, qu'ils provoquent, n'aide pas à établir le dialogue, les deux côtés campent sur des postures stériles et la capacité à travailler harmonieusement tout en étant performant économiquement devient nulle... Le cercle vicieux de notre économie reformulé suivant une vision historique et sociale qui est assez convaincante...
Elle me rappelle la conversation que j'ai eu un jour avec un citoyen Britannique qui venait de passer 18 mois en France et qui s'étonnait de la façon suivante: "France should be bankrupt but it is not" ("La france devrait être en faillite mais elle ne l'est pas"). A la question "but do you know why ?" ("mais sais-tu pourquoi ?") que je lui posais, notre ami, après une assez longue réflexion, répondit "French elite is very talented and.. they are very good liars !" ("L'élite Française est très talentueuse et... ce sont de très bon menteurs !").
J'ai déjà abordé cette question du mensonge (cf Les mensonges...) et, plus j'avance dans mes réflexions, plus je la trouve centrale... et elle rejoint quelque part le titre de mon blog. La campagne électorale ayant été totalement décevante pour ce qui concerne la mise en place d'un vrai dialogue entre les candidats face aux Français sur les vraies questions économiques, il ne me reste plus qu'à exhorter les uns et les autres.
Aux hommes et femmes politiques, arrêtez la démagogie et la morale à deux balles. Réformez le code du travail et la représentation syndicale, baissez les charges sociales pour les entreprises qui embauchent et laissez respirer ce pays qui en a tant besoin...
Aux grands et petits patrons et aux "managers" en général, même si l'immense majorité d'entre vous gère dans l'intérêt de son entreprise, arrêtez de "pipeauter" (par omission ou non), de prendre vos collaborateurs pour des enfants, d'agir en douce en mettant vos salariés devant le fait accompli et de gérer sans expliquer...
A ceux qui ont une boussoule qui donne le nord économique et qui ne sont ni hommes politiques, ni patrons, n'ayez plus honte de dire à vos collègues que vous avez compris quelles sont les règles du jeux et quelle voie suivre pour s'en sortir voire même réussir. Dîtes leurs que vous avez une envie non coupable de réussir...
Aux autres, ne hurlez pas à la mort dès qu'on vous parle d'économie, de productivité, de compétitivité, de flexibilité, de performance... et même de restructuration ou de fusions-acqusisitions. Soyez lucides économiquement, adoptez la boussole qui donne le nord et vous aurez le droit d'être exigeants !
Pour être clair et reboucler avec le fameux NAIRU, si la reconstruction d'un dialogue social de vérité nous conduisait à un taux de chômage beaucoup plus faible avec une inflation déclenchée par une hausse intelligente des salaires nets, je crois que nous serons tous plus heureux !
PARIS, 11 avr 2007 (AFP)
Ségolène Royal a demandé mercredi "aux dirigeants d'Airbus de retirer la totalité du plan" Power8 qui prévoit 10.000 suppressions d'emplois, après les informations sur le "scandale" des indemnités versées à l'ex-PDG Noël Forgeard.
La candidate socialiste à la présidentielle a qualifié sur France 2 de "provocation" et de "scandale" les indemnités versées à l'ancien co-président exécutif d'EADS et ex-PDG d'Airbus, qui ont atteint plus de 6 millions d'euros lors de son départ en 2006 du groupe européen.
Elle a souligné que les régions socialistes avaient établi un "rapport de force presque moral" avec Airbus, qui avait déjà modifié son plan.
Pour autant, a poursuivi Ségolène Royal, "compte tenu de cette information (sur Noël Forgeard), je demande aux dirigeants d'Airbus de retirer la totalité de ce plan pour que nous mettions à plat la façon dont sont justifiées les suppressions d'emploi. Est-ce que ce sont des licenciements boursiers ou sont-ils justifiés par des stratégies industrielles?".
Rappelant que l'Etat est "actionnaire", elle a estimé qu'"il aurait pu s'opposer à cette façon de faire". "Si je suis élue présidente de la République, a-t-elle dit, dans les entreprises où l'Etat est actionnaire, il exercera ses responsabilités c'est-à-dire qu'il rendra publique la rémunération des hauts dirigeants".
En outre, a-t-elle promis, "l'Etat mettra en place de vraies politiques industrielles et ne tolérera pas que des dirigeants qui ont échoué partent avec la caisse tandis que des salariés eux paient les pots cassés".
© 2007 AFP
Economie
La Tribune.fr -30/03/07 à 13:18 - 295 mots
Présidentielle
Ségolène Royal propose un emploi dans l'artisanat totalement gratuit
La candidate PS à l'élection présidentielle riposte à François Bayrou sur la question des allègements de charge. Aux deux emplois sans charge du candidat UDF, elle réplique par une proposition d'un emploi dans l'artisanat totalement financé, salaires et charge, par les pouvoirs publics.
La candidate PS à l'élection présidentielle considère que cette mesure est destinée aux "190.000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification". Cela s'appelle la réponse de la bergère au berger. Ce vendredi, Ségolène Royal a proposé en visite à Guéret (dans la Creuse) que les pouvoirs publics prennent en charge pendant un an "la totalité des salaires et des charges" des jeunes sans qualification qui seraient embauchés par les artisans et commerçants à la tête d'entreprises n'excédant pas, selon son entourage, dix salariés. Elle considère que cette mesure est destinée aux "190.000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification". Ils devraient ainsi pouvoir toucher au moins le SMIC. Ségolène Royal parle en l'occurrence d'un "pacte de confiance entre les artisans et commerçants d'un côté, les jeunes de l'autre".
Et elle rappelle qu'il existe en France "500.000 offres d'emploi non satisfaites" .Le coût d'une telle mesure est estimée en année pleine à un milliard d'euros par an. Il serait financé grâce au redéploiement des aides publiques à l'emploi qui représentent un montant global de 65 milliards d'euros.Mardi dernier, Ségolène Royal avait déjà proposé la prise en charge de la totalité du salaire et des charges pendant six mois pour l'embauche par des PME de jeunes diplômés.De quoi riposter au candidat UDF à l'élection présidentielle, François Bayrou, qui propose lui d'exonérer de charges les deux prochains emplois de toute entreprise, hors effet d'aubaine et avec un niveau de salaire plafonné.
Résultat du petit sondage sur l'hypothèse où notre ami Calibayrou était élu Président de la République:
Ce serait une excellente chose pour la France 25.5%
Cela ne serait pas bon pour le pays 25.5%
Ce serait neutre voire legerement positif 21.8%
Ce serait la catastrophe absolue 11.8%
Je m'en fous 9.1%
Je n'en sais rien 6.4%
Vous êtes plus nombreux à penser que ce serait neutre, positif ou excellent pour le pays que pas bon ou catastrophique...
Je pensais que l'immobilisme de Calibayrou annulait totalement son côté anti-système du centre. Visiblement cela n'est pas le cas et les espoirs suscités par les autres candidats sont sans doute bien trop bas pour cela... Le non-changement dans la discontinuité semble être un scénario possible...
Pas vraiment gai tout cela !